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Similitudes de sorts entre le village de Lqalous et la ville de Troie

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  • Similitudes de sorts entre le village de Lqalous et la ville de Troie

    L’événement est d’une étonnante similitude. Pour l’amour d’une femme la ville de Troie, dans la Grèce Antique, et le village de Lqalous en Kabylie, il y a quelques siècles, disparaîtront sous les flammes.

    L’heureux couple, un forgeron de Lqalous et sa splendide épouse Sekkoura, sera brusquement brisé par un complot ourdi par les villageois. Le sentiment de jalousie et le désir de chacun des Qaloussiens de posséder Sekoura provoquera la séparation du couple. On témoignera que le forgeron, après une scène de ménage, aurait dit à sa femme qu’il la répudiait. En vérité, il n’en a rien été, mais le prétexte était bien trouvé. La belle affaire sera jugée immédiatement. La loi traditionnelle est appliquée et on obligea le forgeron à se séparer de sa femme. Les jeunes de Lqalous, en âge de se marier, se précipitèrent alors chez les parents de la « répudiée » pour la demander en mariage. Elle les refusera tous. Quant au forgeron désabusé, il jura vengeance. Entre temps, une vieille femme, vivant seule dans le village se faisait tous les jours voler ses provisions de figues sèches et quelques autres fruits par des gamins. Lassée, elle va voir le forgeron et lui demande de lui confectionner une serrure pour fermer sa porte de l’extérieur quand elle allait au champ. La serrure fabriqué fera le tour du village. Chaque famille en commanda une au forgeron. Mais celui-ci prendra le soin de fabriquer un double de chacune des serrures confectionnées.

    Un jour de grand vent, le forgeron, ruminant sa haine, décida de brûler Lqalus. A la tombée de la nuit, après avoir fait le tour du village, il ferma soigneusement toutes les portes. A la faveur du vent il mettra une ceinture de feu et le village de Lqalous disparaîtra avec ses occupants dans les flammes. Le forgeron et Sekkoura s’unirent à nouveau et quittèrent la région.

    Sur la côte d’Asie Mineure, à l’entrée de l’Hellespont (aujourd’hui le détroit des Dardanelles), s’élevait la ville de Troie qu’on appelait aussi Illion. Le vieux Priam, son roi, avait cinquante fils : le plus vaillant était Hector, le plus beau était Pâris. Au cours d’un voyage en Grèce, Pâris enleva Hélène, femme du roi de Sparte, Ménélas, et l’emmena à Troie.

    Ce rapt fut la cause d’une guerre entre les Grecs et les Troyens. Les grecs assiégèrent la ville durant dix ans. Au pied des murs de Troie de terribles combats eurent lieu. Dix ans après, la ville sera prise grâce à une ruse imaginée par Ulysse et Epéos. Ils construisirent en secret un énorme cheval de bois dans lequel se cachèrent les Grecs; puis la flotte simula un départ. Les Troyens traînèrent l’énorme cheval à l’intérieur de la ville pour le consacrer à leur divinité protectrice ; puis ils fêtèrent leur délivrance durant la nuit. Après la fête et à la faveur de la nuit, les guerriers grecs se glissèrent hors du cheval et ouvrirent les portes de la ville à leur armée qui débarquera discrètement. Ils incendièrent la ville et massacrèrent les habitants surpris dans leur sommeil. La ville de Troie disparaît ainsi sous les flammes. Les grecs repartirent en emmenant Hélène enfin délivrée.

    Ces deux événements, séparés par des siècles, ont été rapporté par des poètes: Virgiles pour l’aventure de Troie et un poète anonyme pour le village de Lqalous. Ainsi la poésie établit de sensibles correspondances des sentiments humains communs et n’apparaît plus comme un simple art du langage ou une simple interaction du son et du sens, mais un langage pour l’universalité.


    Par Abdennour Abdesselam- La Dépêche de kabylie
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