Confession du Général-major X : « Je ne demande même pas pardon »
mon compatriote algérien, que j’ai trahi, que j’ai volé, et dont j’ai compromis l’avenir, je fais cette confession, sur les crimes innommables que nous avons commis, mes pairs et moi. Ou devrais-je dire mes compères. Je suis appelé à quitter cette vie à très brève échéance. Mon identité sera connue après ma mort.
Lorsque nous interrompîmes l’arrêt du processus électoral, en 1992, des hommes d’une grande rigueur intellectuelle, même s’ils étaient viscéralement opposés à l’islamisme, ont eu le courage d’aller à contre-courant de la psychose ambiante. Ils nous ont dénoncés sans nuances.
Ils ont été trop rares malheureusement, et leurs voix ont été étouffées par les millions de lâches.
Le complot qui fut la suite logique de l’interruption du processus électoral, en 1992 n’a été possible que parce que trop de consciences se sont tues.
Il est difficile d’en expliquer les ressorts cachés qui l’ont animé, et ce qu’il en a résulté.
Je ne m’approfondirais pas trop sur le sujet, et je me limiterai à en dire les vérités les plus cruciales, parce que le sujet est trop complexe pour être abordé d’une manière aussi superficielle que celle que je m’impose dans cette confession.
Dans les dossiers qui seront bientôt rendus publics, se trouvent des informations très fouillés sur les évènements qui ont découlé de cet évènement, sur les pratiques de ceux qui l’ont piloté.
Mais mes aveux, et tout ce que pourront entreprendre les Algériens pour se libérer n’auront de sens que si ce mouvement parvient à se situer dans un ensemble bien plus vaste que celui de notre seul pays. Sinon cela ne servirait à rien. Parce que le mal est bien plus diffus qu’on ne croit.
Si les Algériens parviennent à se libérer, sans intégrer l’évidence que la cause de leur malheur est bien plus importante que le piètre régime qui les a colonisés, alors ils tomberont de Charybde en Scylla.
Il importe, avant de revenir sur les pénibles circonstances qui ont plongé notre pays dans le malheur, qu’ils soient situés dans leur contexte, que les mécanismes qui les meuvent, et qui sont au cœur même de la nature humaine soient mis en lumière.
On a souvent tendance, lorsqu’on stigmatise un régime prédateur, de faire comme s’il était la conséquence d’abus, et de dysfonctionnements endogènes. Et pour bien accentuer toute sa monstruosité, on s’évertue à le comparer aux démocraties occidentales.
Pour toutes les âmes simples, il n’y a pas photo, comme on dit. D’un côté un régime atroce, une association de malfaiteurs, qui concentre entre ses mains l’ensemble des pouvoirs, qui opprime ses concitoyens et qui les dépouille, qui érige des façades d’Institutions, juste pour faire semblant, et de l’autre, des Etats démocratiques, avec de vraies élections, de vrais élus du peuple, un partage des pouvoirs entre de vraies Institutions, le respect des Droits de l’Homme, une presse libre, et tutti quanti.
Dans la réalité, malheureusement, cette vision des choses procède d’une simplification à l’emporte-pièce, qui enferme les multitudes dans une impasse de l’esprit.
L’Allégorie de la caverne de Platon est très significative à cet égard. Parce que les peuples se sont adaptés à la vie qu’ils subissent, où dont ils rêvent, jusqu’à être convaincus que c’est la seule possible qu’ils ont.
Il ne vient pas à l’idée du plus grand nombre de chercher à comprendre ce qui est au delà du visible.
Et si d’aventure quelqu’un cherchait à les convaincre qu’ils sont enchainés à une logique qui n’est pas la vie, et que leur vision de celle-ci n’est que partielle, il prêcherait dans le désert. On le traiterait de farfelu, ou de théoricien du complot.
mon compatriote algérien, que j’ai trahi, que j’ai volé, et dont j’ai compromis l’avenir, je fais cette confession, sur les crimes innommables que nous avons commis, mes pairs et moi. Ou devrais-je dire mes compères. Je suis appelé à quitter cette vie à très brève échéance. Mon identité sera connue après ma mort.
Lorsque nous interrompîmes l’arrêt du processus électoral, en 1992, des hommes d’une grande rigueur intellectuelle, même s’ils étaient viscéralement opposés à l’islamisme, ont eu le courage d’aller à contre-courant de la psychose ambiante. Ils nous ont dénoncés sans nuances.
Ils ont été trop rares malheureusement, et leurs voix ont été étouffées par les millions de lâches.
Le complot qui fut la suite logique de l’interruption du processus électoral, en 1992 n’a été possible que parce que trop de consciences se sont tues.
Il est difficile d’en expliquer les ressorts cachés qui l’ont animé, et ce qu’il en a résulté.
Je ne m’approfondirais pas trop sur le sujet, et je me limiterai à en dire les vérités les plus cruciales, parce que le sujet est trop complexe pour être abordé d’une manière aussi superficielle que celle que je m’impose dans cette confession.
Dans les dossiers qui seront bientôt rendus publics, se trouvent des informations très fouillés sur les évènements qui ont découlé de cet évènement, sur les pratiques de ceux qui l’ont piloté.
Mais mes aveux, et tout ce que pourront entreprendre les Algériens pour se libérer n’auront de sens que si ce mouvement parvient à se situer dans un ensemble bien plus vaste que celui de notre seul pays. Sinon cela ne servirait à rien. Parce que le mal est bien plus diffus qu’on ne croit.
Si les Algériens parviennent à se libérer, sans intégrer l’évidence que la cause de leur malheur est bien plus importante que le piètre régime qui les a colonisés, alors ils tomberont de Charybde en Scylla.
Il importe, avant de revenir sur les pénibles circonstances qui ont plongé notre pays dans le malheur, qu’ils soient situés dans leur contexte, que les mécanismes qui les meuvent, et qui sont au cœur même de la nature humaine soient mis en lumière.
On a souvent tendance, lorsqu’on stigmatise un régime prédateur, de faire comme s’il était la conséquence d’abus, et de dysfonctionnements endogènes. Et pour bien accentuer toute sa monstruosité, on s’évertue à le comparer aux démocraties occidentales.
Pour toutes les âmes simples, il n’y a pas photo, comme on dit. D’un côté un régime atroce, une association de malfaiteurs, qui concentre entre ses mains l’ensemble des pouvoirs, qui opprime ses concitoyens et qui les dépouille, qui érige des façades d’Institutions, juste pour faire semblant, et de l’autre, des Etats démocratiques, avec de vraies élections, de vrais élus du peuple, un partage des pouvoirs entre de vraies Institutions, le respect des Droits de l’Homme, une presse libre, et tutti quanti.
Dans la réalité, malheureusement, cette vision des choses procède d’une simplification à l’emporte-pièce, qui enferme les multitudes dans une impasse de l’esprit.
L’Allégorie de la caverne de Platon est très significative à cet égard. Parce que les peuples se sont adaptés à la vie qu’ils subissent, où dont ils rêvent, jusqu’à être convaincus que c’est la seule possible qu’ils ont.
Il ne vient pas à l’idée du plus grand nombre de chercher à comprendre ce qui est au delà du visible.
Et si d’aventure quelqu’un cherchait à les convaincre qu’ils sont enchainés à une logique qui n’est pas la vie, et que leur vision de celle-ci n’est que partielle, il prêcherait dans le désert. On le traiterait de farfelu, ou de théoricien du complot.
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