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Intensification de la production laitière en Algérie

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  • Intensification de la production laitière en Algérie

    entre le défi de la quantité et celui de la qualité

    Intensifier la production laitière pour assurer les besoins des populations en cette protéine passe impérativement par la mise en place d’un synergie entre les différents acteurs de la filière.

    A l’ère des débats sur la sécurité alimentaire, un sujet qui revient régulièrement depuis la conférence nationale sur l’agriculture de 2009, le cap est mis sur les moyens de sortir de la spirale des importations. La convergence y est autour de la nécessité d’augmenter la production du lait tout comme celle des céréales, deux produits stratégiques dont dépend fortement la paix sociale que les pouvoirs publics cherchent à arracher via un système de subventions qui a fini par montrer ses limites.

    Cependant, il y a divergence autour de la stratégie à suivre dans ce cadre. Du côté du mode des affaires, des experts et des responsables de l’agriculture ce ne sont pas les propositions qui manquent, mais plutôt les actions qui tardent à être lancées.
    Considérant l’Algérie comme un des pays où le défi est le plus important, un représentant de Danone Algérie estime que le fourrage est le premier levier à prendre en charge dans un pays où les fermes qui ont un rôle de locomotive ne sont pas très grandes.

    D’où la proposition de développer à grande échelle la culture de fourrage en irrigué par la mobilisation de surfaces de 250 000 hectares et un redéploiement spatial de l’investissement, que ce soit dans la production du fourrage ou dans la transformation. A ce sujet, faudrait-il rappeler qu’elles sont très peu nombreuses les unités de production dans le Sud.

    A titre illustratif, ce n’est que tout récemment (fin mars) qu’une laiterie privée a ouvert, selon le directeur de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Fethi Messar, avec une production de 25000 litres/ jour. Il est attendu que d’autres projets suivent dans ce cadre, pourvu que les mécanismes suivent, notamment pour le transport. M. Messar estime que le privé devrait s’implique de plus en plus dans la production laitière.

    Dans un tel contexte, l’ONIL tente de jouer son rôle de régulation. Créé en 1997 et opérationnel depuis 2007, l’office s’est retrouvé une année après son entrée en activité, confronté à la gestion de la crise alimentaire mondiale de 2008 induite par la flambée des prix des matières premières alimentaires, notamment laitières sur le marché international. Durant ses premières années d’exercice, l’ONIL s’est donc principalement consacré à gérer les effets de cette crise sur le marché du lait en Algérie où la demande en poudre de lait a toujours été importante.

    Production du lait Cru

    En plus de la régulation du marché du lait pasteurisé conditionné ( LPC), dont le prix est subventionné par l’Etat, l’office est chargé de la lourde mission de développer la production du lait cru et son intégration dans l’industrie laitière, selon le directeur dudit office.
    Ainsi, une fois les effets de la crise alimentaire mondiale estompés, l’ONIL s’est lancé dans le développement de la production de lait cru. Ce n’est donc qu’à partir de 2009 que l’office a entamé cette mission, dans laquelle ont été impliqués le comité interprofessionnel du lait (Cilait) et neuf autres comités régionaux. Ces parties ont tenté d’organiser une filière qui, à ce jour, se cherche toujours une stratégie, mais aussi une structuration. L’objectif de diminuer les importations en poudre de lait s’est avéré difficile à atteindre avec les problèmes rencontrés sur le terrain. Car il y a lieu aussi d’assurer dans cette filière frappée par des crises cycliques une production quantitative et qualitative.

    Avec une collecte de 550 millions de litres en 2012 pour une prévision de 800 millions de litres en 2013, la qualité n’est toujours pas assurée. Car, la marge bactérienne reste importante dans le lait cru puisque les éleveurs ne sont pas formés et continuent à travailler avec des méthodes dépassées. Même si on assiste ces dernières années à la multiplication des marques de lait UHT (Ultra haute température) et de lait de vaches, le produit n’est pas à la portée de tout le monde. La dégradation du pouvoir d’achat fait que le consommateur reste attaché au sachet de lait pasteurisé et conditionné (LPC) de 25 dinars. «Le lait UHT est de plus en plus présent sur le marché. Il concurrence le lait en sachet», nous dira à ce sujet M. Messar avant de poursuivre : «Les prix sont aujourd’hui élevés. Avec l’augmentation de l’offre, on assistera à une baisse.»

    Au sujet de la qualité, il dira que le LPC répond aux normes en vigueur, rappelant que la poudre importée est déjà saine et qu’elle passe directement au niveau des unités de transformation pour être pasteurisé sous contrôle. Mais comme le souligne un producteur de lait, «la qualité dépend de la synergie entre éleveurs, agriculteurs et transformateurs», ce qui manque justement à l’heure actuelle. Une série de recommandations ont été d’ailleurs formulées la semaine dernière lors de la rencontre sur la sécurité alimentaire organisée à l’initiative du Forum des chefs d’entreprise (FCE).

    Le paquet sera-t-il réellement mis ? La question reste posée. Pour certains spécialistes, il ne suffit pas de décider de s’orienter vers le Sud pour la production du fourrage, il faut surtout encourager les initiatives en levant les obstacles.


    Samira Imadalou- El Watan
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