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En prêtant allégeance à al-Qaida, al-Nosra divise les groupes armés et ternit l'image de la rébellion syrienne.
Est-ce la déclaration de trop? Toujours est-il que la récente allégeance du front djihadiste al-Nosra au chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, a contraint les différentes composantes de la rébellion à sortir de leur silence embarrassé pour se positionner face à cet encombrant allié, qui compte instaurer un califat sur la Syrie, une fois «l'hérétique» dictateur Bachar el-Assad renversé.
Fini les atermoiements: les langues se délient depuis que l'énigmatique chef d'al-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani, a prêté serment au successeur d'Oussama Ben Laden à la tête de la mouvance terroriste. «Nous avons lancé le djihad contre le régime, pas pour prêter allégeance à X ou Y, ni pour qu'on impose à notre peuple des choses malgré lui», a réagi le Front islamique de libération de la Syrie, la plus importante coalition islamiste, qui compte dans ses rangs aussi bien des Frères musulmans que des indépendants et des combattants salafistes. On est loin des déclarations lénifiantes des responsables de l'opposition - toutes tendances ou presque confondues - lorsqu'ils martelaient, il y a deux mois encore, que «toutes les armes contre Bachar sont les bienvenues». Sous entendu, on ne peut excommunier aucune faction rebelle, sauf à prendre le risque d'aggraver les divisions entre groupes armés de cette opposition. Mais l'allégeance d'al-Nosra à al-Qaida a bel et bien précipité le débat.
Une initiative qui «sert» Assad
Signe que l'embarras est pesant: si la principale composante du salafisme syrien, le groupe Ahrar al-Cham, n'a pas encore pris position, son parrain idéologique, Abou Bassir al-Tartoussi a d'ores et déjà qualifié de «provocation» le rattachement d'al-Nosra à al-Qaida. Al-Tartoussi désapprouve les attentats suicides pratiqués par Nosra, ainsi que l'allégeance du groupe à un homme qui n'est pas syrien.
Georges Malbrunot
Est-ce la déclaration de trop? Toujours est-il que la récente allégeance du front djihadiste al-Nosra au chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, a contraint les différentes composantes de la rébellion à sortir de leur silence embarrassé pour se positionner face à cet encombrant allié, qui compte instaurer un califat sur la Syrie, une fois «l'hérétique» dictateur Bachar el-Assad renversé.
Fini les atermoiements: les langues se délient depuis que l'énigmatique chef d'al-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani, a prêté serment au successeur d'Oussama Ben Laden à la tête de la mouvance terroriste. «Nous avons lancé le djihad contre le régime, pas pour prêter allégeance à X ou Y, ni pour qu'on impose à notre peuple des choses malgré lui», a réagi le Front islamique de libération de la Syrie, la plus importante coalition islamiste, qui compte dans ses rangs aussi bien des Frères musulmans que des indépendants et des combattants salafistes. On est loin des déclarations lénifiantes des responsables de l'opposition - toutes tendances ou presque confondues - lorsqu'ils martelaient, il y a deux mois encore, que «toutes les armes contre Bachar sont les bienvenues». Sous entendu, on ne peut excommunier aucune faction rebelle, sauf à prendre le risque d'aggraver les divisions entre groupes armés de cette opposition. Mais l'allégeance d'al-Nosra à al-Qaida a bel et bien précipité le débat.
Une initiative qui «sert» Assad
Signe que l'embarras est pesant: si la principale composante du salafisme syrien, le groupe Ahrar al-Cham, n'a pas encore pris position, son parrain idéologique, Abou Bassir al-Tartoussi a d'ores et déjà qualifié de «provocation» le rattachement d'al-Nosra à al-Qaida. Al-Tartoussi désapprouve les attentats suicides pratiqués par Nosra, ainsi que l'allégeance du groupe à un homme qui n'est pas syrien.
Le salafiste al-Tartoussi a qualifié de «provocation» le rattachement d'al-Nosra à al-Qaida
Celle-ci gêne aussi au plus haut point la Coalition nationale, principal groupe de cette opposition, adoubée en fin d'année dernière par la communauté internationale, qui redoute l'exploitation que le pouvoir syrien va faire de cet alignement. «Nous nous opposons fermement à toute action ou déclaration en contradiction avec la volonté du peuple syrien et les objectifs de la révolution», dénonce un communiqué de la Coalition, pour qui «ces initiatives servent seulement le régime d'Assad». En décembre, la Coalition avait pourtant critiqué la décision américaine d'inscrire al-Nosra sur la liste des organisations terroristes, au motif que le groupe était une émanation d'al-Qaida en Irak. Elle va désormais tout faire pour convaincre al-Nosra de confiner son combat dans les limites du nationalisme syrien, loin du califat sur l'ensemble du Levant qu'al-Qaida souhaite établir, après la chute d'Assad. Mais rien ne dit que la Coalition y parviendra. Sur le terrain, les passerelles sont en effet nombreuses entre al-Nosra et des membres de certains groupes, aujourd'hui hostiles à une coopération avec al-Qaida. D'autre part, sans armes sophistiquées, les rebelles nationalistes risquent de continuer de faire pâle figure face aux combattants expérimentés et bien payés d'al-Nosra.Georges Malbrunot
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