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Le gouvernement tente de sortir du gouffre des subventions mais craint la réaction de la rue

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  • Le gouvernement tente de sortir du gouffre des subventions mais craint la réaction de la rue

    Le gouvernement tente de sortir du gouffre des subventions mais craint la réaction de la rue

    Quotidien d'Oran - du 16/04/2013- par Abed Charef


    Arguments rationnels et propagande primaire se côtoient, pour atteindre un même objectif : sortir l'Algérie du gouffre des subventions. Reconnues comme une nécessité, elles doivent changer de forme car elles faussent les règles économiques et favorisent gaspillage et contrebande.

    Le gouvernement algérien a amorcé un virage délicat sur la question sensible des subventions. Alors que la ligne suivie jusque-là consistait à répéter, jusqu'au mimétisme, qu'il n'était pas question de toucher aux subventions des produits de large consommation, malgré les fortes critiques et l'impact destructeur sur certains aspects de l'économie, une nouvelle ligne semble se dessiner timidement, sans être pour autant complètement assumée par l'exécutif.

    Pour l'heure, aucune décision n'a été prise. Le gouvernement en est encore aux premiers tâtonnements. Le ministre de l'agriculture Rachid Benaïssa a encore répété cette semaine que la suppression des subventions «n'est encore à l'ordre du jour». Mais comme le gouvernement fonctionne à l'ancienne, dans une logique de propagande primaire, il donne l'impression d'avoir mobilisé ses troupes pour mener une opération d'envergure.

    La première salve a été tirée par le ministre du commerce, M. Mustapha Benbada, qui a annoncé la création d'une commission «chargée d'une réflexion sur les moyens de rationaliser les subventions de l'Etat pour les produits alimentaires de base», notamment le lait et les céréales.Aussitôt, un feu nourri a été déclenché contre les subventions, avec des arguments parfois solides, parfois loufoques, se basant sur des chiffres fantaisistes. Ainsi, une information a été reprise par les journaux et les sites plus ou moins spécialisés, selon laquelle les subventions atteindraient 30% du PIB de l'Algérie. Des spécialistes ont également découvert que les subventions bénéficient aussi aux riches, qui profiteraient ainsi du prix subventionné du pain et du lait, alors qu'une telle mesure ne se justifie ni sur le plan économique, ni sur le plan social.

    Pourtant, le ministre de l'agriculture Rachid Benaïssa est formel. Le montant des subventions aux produits alimentaires de première nécessité, pain, lait, sucre, semoule et huile, ne représente que 1,1% du PIB du pays. Où va le reste des subventions ? Il est destiné l'électricité, l'eau, le logement social, etc. L'électricité a absorbé 2,13 milliards dollars de subventions (150 milliards de dinars), alors que les carburants auraient coûté 8,46 milliards de dollars (650 milliards de dinars). Au total, ceci aurait représenté 6,6% du PIB algérien en 2010. Selon le ministère des finances, la dépense sociale incluse dans le budget de l'Etat représenterait 13% du PIB.

    SUBVENTIONS, MAUVAISE GESTION, ET CORRUPTION

    Au vu de ces chiffres, le gros des subventions n'est plus destiné aux produits alimentaires de base, mais à des produits destinés à tous (eau, électricité), mais surtout aux classes moyennes, avec les carburants. Cela remet en cause l'argument, encore répété cette semaine par le ministre de l'agriculture Rachid Benaïssa, qui affirmait que les subventions devaient permettre au plus grand nombre d'accéder à une ration minimale de protéines. Les arguments les plus sérieux contre la subvention concernent en fait trois autres volets majeurs: la surenchère du gouvernement, qui utilise la subvention pour acheter la paix sociale, leur impact sur la production, et les énormes déperditions, avec notamment une forte contrebande destinée aux pays voisins. Le PDG de Sonelgaz, M. Bouterfa, a ainsi demandé pendant de longues années un relèvement des tarifs de l'électricité pour permettre à la compagnie de préserver ses équilibres financiers. Le gouvernement, redoutant des troubles sociaux, a refusé. Mais dans le même temps, il a financé la construction de nouvelles centrales, sur lesquels trainent des soupçons de gros pots-de-vin. Le nouveau ministre de l'énergie, M. Youcef Yousfi, s'est ainsi demandé comment des centrales électriques de même puissance ont pu coûter du simple au double, voire au triple, selon les contrats signés du temps de son prédécesseur Chakib Khelil. Parallèlement à cette dérive, les prix de l'eau, de l'électricité et du gaz domestique, maintenus à des niveaux très bas depuis une décennie, ont perdu tout contenu économique. L'eau coûte six dinars le mètre cube, 50 fois moins que dans certains pays européens. Pourtant, l'eau provenant des unités de dessalement est payée au producteur à 80 cents de dollars le baril (près de 60 dinars). Le pain, cédé à huit dinars la baguette (dix cents de dollar) depuis deux décennies, s'est tellement éloigné de sa vraie valeur que les boulangers ne trouvent plus leur compte. Ils réclament une révision des prix car leur activité, à ce niveau, n'est plus rentable.

    LE PATRONAT APPLAUDIT

    L'aspect le plus spectaculaire est toutefois celui à la contrebande. La wilaya de Tlemcen subit ainsi des pénuries récurrentes de carburant, qui est écoulé au Maroc malgré la fermeture des frontières. Selon le ministère de l'agriculture, l'Algérien consomme 247 kg de céréales et 147 litres de lait par an, contre 140 kg de céréales et moins de cent litres dans les pays voisins. Un ancien haut responsable affirme, sous le sceau de l'anonymat, que «cette situation était connue et admise» pendant de longues années, comme «forme de solidarité», notamment envers les pays du Sahel. «On savait qu'une partie de la population du Mali vivait de ces trafics, et on assumait», dit-il. «Vis-à-vis du Maroc et de la Tunisie, c'était plus subtil. Mais ceci était valable quand la subvention représentait un complément. Aujourd'hui, elle représente l'essentiel du prix, ce qui fausse les règles économiques», dit-il. Pour les carburants, le prix de vente représente 20% du prix réel pratiqué sur le marché international, dit-il.La centrale syndicale UGTA, traditionnellement docile envers le gouvernement, a gardé une certaine discrétion, alors que les organisations patronales sont montées au créneau. Le Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) a même organisé un séminaire sur «la sécurité alimentaire», largement consacré à la question des subventions. Son président Rédha Hamiani, reproche au gouvernement de maintenir les subventions pour préserver la paix sociale, «mais jusqu'à quand ?». Il prône de remplacer la subvention par une aide ciblée, destinée aux plus démunis, et un encouragement des producteurs. Issaad Rabrab, considéré comme la première fortune d'Algérie, parle quant à lui de 12 millions de personnes dans les pays voisins, qui bénéficieraient de ces subventions, grâce à toutes formes de trafic.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    13% du PIB correspond à 26.8 B$ ce qui équivaut à soit 50% des recettes fiscales ordinaires... et 25% des dépenses !!!
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      il est inconcevable que l'industrie (sensé être créatrice de richesse ) profite de subventions d'etat

      la politique sociale ALGERIENNE à était établis au temps des 15millions d'ALGERIENS au pouvoir d'achat très restreint et non pour 40millions au pouvoir d'achat actuel

      c'est un grand chantier , et je doute que les politiques actuels soient à la hauteur
      SAHARA OCCIDENTAL LIBRE & INDÉPENDANT

      VIVA POLISARIO

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      • #4
        c'est un grand chantier , et je doute que les politiques actuels soient à la hauteur
        On fait appel à l'ANP ?
        شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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        • #5
          non , à des technocrates plutôt qui ont fait leurs preuves
          SAHARA OCCIDENTAL LIBRE & INDÉPENDANT

          VIVA POLISARIO

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          • #6
            Pour sortir de ce gouffre car il en est vraiment un, il faut remplacer les subventionnements actuels aveugles et contreproductifs par des subventionnements ( ou aides de solidarité sociale) bien ciblés. Pour cela, il faut une administration moderne.
            On en est encore très loin par la faute de notre médiocratie cinquantenaire.
            Dernière modification par Bachi, 16 avril 2013, 19h16.

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            • #7
              Hahaha elle est bonne celle là ... comme si vraiment les subventions étaient la cause de nos malheurs ... la bonne blague !
              ?

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              • #8
                Tu m'étonnes qu'il craint la réaction de la rue. Les Algériens, si tu les aides, ils pleurent, si tu ne les aides pas, ils te disent où est l'argent du pétrole et cassent tout.

                L'Algérie devient comme la France où à chaque mouvement il y a des manifestations.

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                • #9
                  Le gouvernement tente de sortir du gouffre des subventions
                  Le gouffre c'est le budget de l'armée! et la corruption généralisée!.. Ce n'est pas quelques subsides accordés difficilement au lait des enfants!...
                  "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                  • #10
                    ... si on peut appelé ca de lait !
                    ?

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                    • #11
                      Ce n'est pas quelques subsides accordés difficilement au lait des enfants!
                      Non, le lait c'est une goutte d'eau.. La farine aussi
                      ce sont surtout les carburants, l'eau et l'électricité qui font un gouffre au budget.
                      Le jour oû il n'y aura plus de recette des HC pour compenser, l'état sera en faillite.

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                      • #12
                        la politique fiscale est une science

                        1/l'etat peut éventuellement supprimer progressivement les subventions , la classe moyenne supportera
                        reste la classe pauvre , une exonération total de taxes sur les salariés de moins de 40.000da serais une alternative , leurs revenu se verra augmenter et ainsi elle préserverai son pouvoir d'achat .
                        en prélevant moins l'inflation sera plus lente et donc plus maitrisable


                        2/sinon il y a l'option revoir le dinar à la hausse , mais là si on ne veut pas vider nos devises il faudra élaborer un levier de compensation(exports) (modèle is/lm) ça mettra du temps mais qui sais avec nos moyens c'est faisable avec des retombés très positives

                        3/on peut aussi fortement taxer les produit de luxe pour diminuer les dépenses de consommation et laisser de la marge pour les produits de large consommation (solution de bricolage)

                        j'envisagerai je processus en 4 etapes : (3) , (3,1) , (3,2,1) , (2)

                        ça ne reste que des suppositions vu qu'on à pratiquement très peut d'indicateurs et aussi peut d’agrégats et c'est un travail colossale
                        SAHARA OCCIDENTAL LIBRE & INDÉPENDANT

                        VIVA POLISARIO

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                        • #13
                          Envoyé par Bachi
                          Non, le lait c'est une goutte d'eau.. La farine aussi
                          ce sont surtout les carburants, l'eau et l'électricité qui font un gouffre au budget.
                          Le jour oû il n'y aura plus de recette des HC pour compenser, l'état sera en faillite.
                          Toute proportion gardée, je trouve que l'algérien paie son essence plus chère que le français. Par contre, pour le gasoil, c'est l'inverse.

                          Pour un smic de 18000 da, l'essence coute 25 da soit 0.14% du smic et le gasoil 13 da soit 0.07 % du smic.

                          Pour un smic de 1200€, le français paie le litre d'essence 1.6€ soit 0.13% du smic et le gasoil 1.4€ soit 0.12% du smic

                          Quant à l'électricité et à l'eau, c'est beaucoup plus cher pour l'algérien.

                          P.

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                          • #14
                            le hic, c'est que le smicard comme le milliardaire paie l'essence à un prix subventionné, extrêmement subventionné. Idem pour l'eau, le gaz, l'électricité.

                            Commentaire


                            • #15
                              L’état peut-il s’attaquer aux subventions ?

                              Elles servent à acheter la paix sociale

                              le 16.04.13

                              http://www.elwatan.com/images/2013/0...24_465x348.jpg

                              Le système de subvention, généralisé aux prix des produits de base, est aujourd’hui remis en cause. Critiquées des années durant par le FMI, les subventions posent aujourd’hui un réel problème.


                              Au-delà de la menace que font peser les dépenses sociales qui constituent plus de 13% du PIB, sur les équilibres budgétaires, on semble prendre aujourd’hui toute la mesure de l’inefficience d’un système qui n’est au final qu’un raccourci, une manière d’acheter la paix sociale.
                              Si la problématique est palpable depuis quelques années, cela ne fait que quelques semaines que divers responsables se sont relayés pour prêcher la nécessité de revoir le système grâce à la mise en place d’un groupe de réflexion interministériel. Que ce soit du côté du ministère des Finances, du département du Commerce ou encore de celui de l’Agriculture, il y a consensus à dire que les subventions profitent aussi bien aux riches qu’aux pauvres. Ce qui n’est pas une révélation en soi. Les subventions, qu’elles soient budgétisées – comme celles destinées aux prix du lait, des céréales et du pain –, qu’elles soient implicites – comme celles destinées aux prix de l’eau, de l’énergie et des carburants  –, qu’elles prennent la forme d’aides au logement ou bien celle d’exonération de droits de douane et de TVA pour les produits de base importés comme le sucre et l’huile, bénéficient, dans une certaine mesure, au ménage algérien qu’il soit défavorisé ou nanti sans discrimination en théorie.
                              En regardant le verre à moitié plein, on dira que les subventions aident les ménages à joindre les deux bouts.Or, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a mis à l’index, il y a quelques jours, les gaspillages issus de ce système. Le ministre a ainsi évoqué un modèle de consommation algérien sur lequel il est essentiel de se pencher. Ainsi, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, le citoyen algérien consomme actuellement 247 kg par an de céréales contre 130 à 140 dans les pays voisins. Tandis que pour le lait, la consommation annuelle par habitant est estimée à 147 litres, alors que la moyenne mondialement admise est de 90. Poser le problème ainsi, c’est le vider de son essence. Selon Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), les regards se focalisent actuellement sur le lait, les céréales, le sucre et l’huile, alors qu’en Algérie, tout est subventionné comme l’énergie, le logement, les soins, etc. Prise ainsi, la problématique révèle d’importantes failles du système. Ainsi, on comprend comment une bonne partie des dépenses sociales de l’Etat est détournée au profit d’une certaine caste au point où l’objectif même d’aide aux ménages défavorisés a été dévoyé. Le cas de l’accès au logement ou aux établissements de soins en est la parfaite illustration.
                              Autre exemple pouvant refléter les failles du système : le soutien des prix des céréales et du lait. Il est de notoriété publique qu’une part des marchandises de base subventionnées destinées à la fabrication de produits de large consommation, comme le lait en sachet ou le pain, sont détournées au profit de produits dérivés dans le seul but de gonfler les profits des transformateurs. De même que le maintien des exonérations de droits de douane et de TVA sur le sucre raffiné importé, alors que les prix sur les marchés internationaux ont baissé de moitié, permet aux importateurs de réaliser des bénéfices monumentaux.

                              Il n’existe pas de solution miracle

                              Aussi, imputer la hausse continue des importations de produits de base au seul fait du gaspillage, comme le fait le ministre du Commerce, est un raccourci. Le faire, c’est omettre que le différentiel des prix né des subventions permet d’alimenter des réseaux de contrebande qui approvisionnent les pays limitrophes. Que devra donc faire le gouvernement afin d’arrêter la saignée ? Des solutions se profilent à l’horizon. La première émane des associations patronales. Le président du FCE plaide, dans ce sens, pour un système qui favoriserait la production locale. Il estime ainsi que tant que les pouvoirs publics continueront à subventionner les produits importés, ils n’inciteront pas les producteurs potentiels locaux à investir dans l’agriculture. M. Hamiani estime que la norme admise est de subventionner l’amont agricole.
                              En attendant un bond significatif de la production agricole et une intégration de la filière agroindustrielle, comme souhaité par le gouvernement et les opérateurs, il faudra cibler et rationaliser les subventions. La tendance qui se dégage actuellement va vers la subvention des ménages au lieu d’une subvention des produits. Une idée qui reçoit l’assentiment des représentants du gouvernement et des opérateurs. Reste que la mise en œuvre de ce genre de système devra être mûrement réfléchie, dans la mesure où il faudra éviter de tomber dans une spirale inflationniste et qu’il faudra disposer d’une entité performante capable de cibler en toute transparence les ménages à subventionner, au risque de créer un système qui ne fera que reproduire les travers déjà constatés. Aussi, une question demeure : un retour vers la vérité des prix sera-t-il admis par la population même s’il doit s’accompagner d’une augmentation des salaires et de la mise en place d’un filet social ?



                              Melissa Roumadi

                              El Watan

                              Commentaire

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