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    Retard à l'allumage pour le capital investissement

    Quotidien d'Oran du 16/04/2013 - par Yazid Taleb


    L'entrée en Bourse de NCA Rouiba a révélé au grand public que des fonds d'investissement internationaux étaient présents dans l'économie nationale. Le capital-risque peine cependant à faire son chemin dans les institutions financières algériennes malgré les incitations officielles.

    La chose n'est pas très connue mais des fonds d'investissements internationaux sont déjà actifs en Algérie. Leur objectif est d'entrer dans le capital de sociétés privées à fort potentiel de croissance afin de favoriser leur développement. Les gestionnaires de ces fonds revendent leurs parts, au bout de 5 à 10 ans en général, avec l'objectif de faire une substantielle plus-value, soit par une introduction en Bourse soit par une vente de leur part de capital à la direction de l'entreprise ou à un tiers. Africinvest ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. Son implantation en Algérie s'est effectuée de façon progressive depuis le début de la décennie écoulée. Elle compte aujourd'hui 8 prises de participations qui, outre NCA , concernent également des entreprises connues du public algérien pour leur dynamisme comme Général Emballage et SNAX propriétaire de la marque «Mahboul».Son engagement le plus important en Algérie reste néanmoins celui qu'elle a réalisé dans Maghreb leasing Algérie, l'un des leaders d'un secteur du leasing en plein boom dans le pays

    Même s'il occupe une position de leader, Africinvest n'est pas le seul fonds international à avoir investi le créneau du capital risque en Algérie. On peut également citer le nom du fonds Emerging Capital Partners (ECP), présent dans le capital de plusieurs entreprises privées algériennes et qui s'est fait connaitre voici quelques années en rachetant la GAM assurances, alors en difficulté.

    PASSIVITE DES BANQUES PUBLIQUES

    Si les investisseurs internationaux ont commencé depuis déjà près d'une décennie à scruter avec attention le paysage de la PME algérienne pour y découvrir les affaires les plus prometteuses, ce n'est manifestement pas le cas des institutions financières nationales.En dépit d'un cadre fiscal favorable, la place financière algérienne ne comptait jusqu'à une date récente que 2 sociétés spécialisées opérationnelles dans le domaine du capital-risque. La doyenne, créée au milieu des années 90, et qui a été longtemps la seule entreprise en activité dans le domaine du capital-risque en Algérie, est Finalep, une filiale des banques publiques algériennes et de l'Agence française de développement (AFD). Après un démarrage très laborieux, son portefeuille ne comporte toujours pas plus d'une dizaine de participations. Un deuxième opérateur baptisé Asicom et doté d'un capital de 8 milliards de dinars (80 millions d'euros) a été créé en 2004 grâce à des fonds publics algériens et saoudiens. Cet opérateur a réalisé sa première prise de participation en avril 2009 en rachetant 32% du capital d'une société privée spécialisée dans l'impression pour un montant de 60 millions de dinars.

    C'est dans le but de combler le retard accusé par cette activité que l'Etat actionnaire a invité fermement, fin 2008, l'ensemble des banques publiques à créer des filiales spécialisées dans le capital-investissement. Dans ce domaine, alors que la BADR et la CNEP ont annoncé l'année dernière la création d'une filiale commune baptisée «El DjazaïrIstithmar», la BEA a choisi de s'associer au français Siparex pour créer un fonds de capital-risque doté de 5 milliards de dinars (50 millions d'euros). Une filiale de la BNA est également en cours de constitution. Aucune de ces filiales n'étaient cependant opérationnelle à la fin de l'année dernière.

    BEAUCOUP D'ARGENT, PEU D'EXPERTISE

    Pour accélérer le mouvement, l'Etat a confié aux 6 sociétés de capital-risque publiques existantes ou en cours de constitution, voici environ 18 mois, la gestion d'une dotation budgétaire de 48 milliards DA (près de 500 millions d'euros), à raison d'un milliard par wilaya. Les moyens financiers du nouveau dispositif devraient être renforcés par l'instruction donnée également l'année dernière et pour la première fois au Fonds national d'investissement (FNI) d'intervenir sous forme de prise de participation dans le capital d'entreprises privées jusqu'à hauteur de 34%. Malheureusement et bien qu'aucun bilan ne soit pour l'instant disponible, on n'enregistre encore à notre connaissance qu'un nombre insignifiant de dossiers traités.Et pour cause, le dispositif annoncé ne résout pas le problème de l'absence presque complète d'expertise nationale spécialisée. Sur ce dernier point les pouvoirs publics comptent sur une assistance technique internationale dont devraient bénéficier les six sociétés de capital-risque appelées à gérer les fonds régionaux.

    Un ancien PDG d'une banque publique confie que «les banques algériennes croulent sous les liquidités et expliquent leur situation par la pénurie de projets bancables. C'est bien à ce niveau que se situe le problème. Cette phase préliminaire qui va de l'identification du secteur d'activités à la définition des moyens et des besoins pour aboutir au montage des dossiers est celle qui est la plus ardue pour de nombreux entrepreneurs potentiels. C'est à ce stade qu'une assistance technique devrait pouvoir être fournie par des experts et des consultants rémunérés et supervisés par l'administration».

    Une démarche plus ciblée est également jugée nécessaire par notre interlocuteur. «La création de sociétés régionales est salutaire du point de vue de la création d'emplois sur tout le territoire. Mais nous avons également besoin de sociétés de capital-risque dédiées aux secteurs d'activités que les pouvoirs publics souhaitent soutenir prioritairement. Il serait donc souhaitable que des sociétés spécialisées dans des filières technologiques particulières – comme les énergies renouvelables ou les TIC par exemple – viennent renforcer les moyens de ce dispositif initial.»
    Othmane BENZAGHOU
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