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SOS, mon adolescent est dépendant !

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  • SOS, mon adolescent est dépendant !

    Renfermement sur soi, agressivité, échec scolaire… Les faits sont pourtant bel et bien réels, mais on ne les perçoit pas. Persuadé que l’enfant traverse seulement les dures étapes de l’adolescence, le parent ferme souvent les yeux sur ce qu’on pourrait appeler les signes de l’addiction. Évidemment, l’adulte n’est pas à blâmer, car comme l’explique la pédopsychiatre Warda Moufti : «l’adolescence a des aspects similaires à ceux de l’addiction».
    Il y a pourtant un changement de comportement visible. Certes, il est certain que l’adolescence est une phase difficile et remplie de changements. D’ailleurs, il en va de même pour la période d’addiction. C’est pourquoi il est si simple de se méprendre et de faire des amalgames vu que les deux cas se déroulent à la même période. Toutefois, comme le souligne la pédopsychiatre, «il y a des petits signaux à prendre en compte comme la violence, une montée d’agressivité, des sautes d’humeur…» Par ailleurs, il est vrai que cette période qu’est l’adolescence se caractérise par cette envie d’essayer de nouvelles expériences. L’ado est à la recherche de son identité et dans une phase aussi importante et difficile que l’adolescence, il doit exister entre le parent et l’enfant, un dialogue. De plus, comme l’assurent les spécialistes, l’adolescence est une période pendant laquelle l’ado doit faire face à de nombreuses préoccupations du type : corps en changement, sa place dans la société, interrogations sur sa future vie. Alors c’est normal qu’il veuille essayer de nouvelles choses avant de trouver sa personnalité, soulignent les spécialistes.
    Une aide extérieure
    «Si votre adolescent est vraiment “addict”, il lui sera très difficile de mettre un terme à ce comportement», expose le Dr Moufti. «Il aura alors besoin d’une aide extérieure et vous aussi d’ailleurs», ajoute-t-elle. C’est à ce moment-là que l’aide d’une tierce personne est souvent nécessaire. Le pédopsychiatre par exemple fait figure d’intermédiaire quand le dialogue est rompu : même si «en réalité, quand il y a des difficultés à dialoguer entre parent et enfant, c’est qu’il n’y avait pas de conversation avant», souligne la pédopsychiatre. «En outre, il est important que le parent ait conscience que tout adolescent essayera de nouvelles expériences comme les substances illicites», explique-t-elle. Au début, c’est souvent la cigarette, car il y en a toujours qui fument déjà au collège. C’est ainsi que les autres veulent faire comme eux. «Certains vont loin et se perdent. D’autre choisissent de revenir en arrière», assure la pédopsychiatre. C’est à ce moment-là qu’il est primordial pour l’ado d’avoir des relations très solides avec les siens.
    De la sorte, quand il aura un problème, le jeune se retournera automatiquement vers sa famille. Toutefois en cas d’impasse, une tierce personne peut résoudre le conflit. Cette personne peut être un ami, un membre de la famille ou un spécialiste. À ce moment, «si le parent choisit de l’emmener chez un pédopsychiatre, il y aura un traitement à suivre qui consiste à remplacer la substance par des médicaments pendant une certaine période», explique le Dr Moufti. «Et évidemment, le jeune doit venir de lui-même sinon cela ne marche jamais», note-t-elle.

    Une solution ?
    Ce n’est pas évident de trouver la bonne punition pour chaque addiction. «De manière générale, avant d’en arriver aux punitions, il faut limiter les sorties de l’enfant, son argent de poche, ses fréquentations et ne pas le lâcher dans la nature», indique le Dr Moufti. Par conséquent, on note qu’on revient de plus en plus vers une éducation à l’ancienne : on passe plus de temps en famille, on met un point d’ordre à respecter les valeurs traditionnelles, à faire de la prévention… Et au moment où le parent découvre les dépendances de son enfant, «il doit non seulement limiter encore plus les sorties de son enfant, mais également tout vérifier : le téléphone, les réseaux sociaux, les fréquentations», affirme la pédopsychiatre.
    Explications: 20 ans d’expérience
    «De nos jours, les addictions sont diverses et pas si simples à remarquer»
    ❶Comment reconnait-on un ado dépendant ?
    L’addiction se révèle être un domaine très ouvert et elle est clairement percevable quand l’adolescent ne peut plus se passer d’une chose et cela dans tous les contextes. D’ailleurs, il s’y attache de façon permanente, il peut clairement laisser tomber toutes ses activités. Avant, c’était plus simple de définir les dépendances de l’enfant et l’ado. Par ailleurs, elle concernait surtout les substances illicites. Mais de nos jours, les addictions sont diverses et pas si simples à remarquer.

    ❷Quel doit être le comportement des parents face à cette addiction ?
    Il est primordial que les parents réagissent dès le début, dès qu’ils commencent à comprendre. Les petits signes sont nombreux : cette «chose» prend de plus en plus de la place dans la vie de l’ado et rompt l’équilibre de sa vie normale : L’adolescent délaisse alors sa vie de famille, sa scolarité, ses loisirs… D’ailleurs, les addictions n’arrivent pas du jour au lendemain, donc il est important que les parents aient de nombreuses discussions avec l’ado dès le début.

    ❸Faut-il punir ses enfants ?
    Nous avons deux types de cas : d’un côté il y a l’addition qu’on remarque rapidement et généralement le parent ferme les yeux. Ce n’est pas une volonté de laisser faire, mais c’est plutôt que le parent se dit qu’il est impossible que son enfant se comporte ainsi. Puis, il y a celles que l’enfant cache (ce sont le plus souvent des dépendances illicites). Dans le second cas, quand le parent s’en rend compte, il a tout d’abord comme réflexe de punir l’enfant ou de le frapper. Puis c’est seulement deux ou trois ans plus tard, quand il réalise que ça ne fonctionne pas qu’il baisse les bras ou qu’il emmène son enfant en consultation.

    ❹ Les parents doivent-ils prévenir l’ado qu’ils sont au courant de son addiction ?
    Évidemment, il faut prévenir l’accro qu’on est au courant de sa dépendance. Généralement, le parent essaye d’imposer son point de vue sans discussion. D’un côté il sait qu’il a perdu le contrôle sur son enfant et il essaye de le récupérer via des coups. Quand cela ne donne rien, il emmène généralement l’ado chez le pédopsychiatre pour enfin instaurer un dialogue (qui aurait dû se créer dès le plus jeune âge !) C’est à ce moment qu’il doit y avoir une compréhension mutuelle entre parent et enfant.

    ❺Quelle est la solution ?
    Il est vrai qu’arrivé à l’adolescence, il est dur d’établir un dialogue, c’est souvent trop tard. C’est bien avant, au moment de l’enfance que les choses doivent être mises en place : il est notamment primordial que les parents connaissent bien leur enfant, qu’ils partagent des moments complices avec lui et surtout qu’ils communiquent beaucoup. En fait, même si l’enfant ne manque de rien, qu’il va dans une bonne école, qu’il est bien nourri, bien éduqué… s’il n’y a aucune relation entre les parents et l’enfant, au moment même ou des problèmes subviendront, il sera dur d’en parler.





    Les addictions les plus fréquentes durant l’adolescence

    Ce sont généralement les jeux vidéo qui arrivent en première place. Et cela s’explique très simplement : la technologie occupe une place importante dans nos vies et même dans celle des très jeunes. «Au début quand les parents prêtent leur téléphone ou leur tablette à leur enfant… c’était juste pour “se débarrasser d’eux”», explique la pédopsychiatre Warda Moufti. Mais une fois qu’on se rend compte que ce n’est pas bon, on les colle devant la télévision. Et ce n’est pas mieux, car celle-ci est mauvaise pour l’enfant avant ses 3 ans. Puis vient Internet et ses réseaux sociaux. Certains ados restent collés à leur ordinateur pendant des heures jusqu’à manquer de sommeil le lendemain en cours. Ensuite, «pour ce qui est des substances illicites, le cannabis vient en première position», confie le Dr Moufti. «C’est un peu une drogue “nationale”, une drogue douce qui circule énormément» explique-t-elle. Ensuite, on retrouve la cigarette et l’alcool. D’ailleurs, c’est pareil pour les deux sexes. On constate ces dernières années une féminisation de l’addiction, car les filles se sentent plus libres, et se disent plus «modernes».
    Publié le : 11 Avril 2013 - Lamiaâ khalloufi, LE MATIN ma
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