Ali Kafi meurt à Genève sans ses médecins
Par Alain Jourdan.
Trois des quatre soignants qui accompagnaient l’ancien président algérien mourant ont été bloqués à l’aéroport.
Porté au pouvoir par les militaires après l’assassinat de Mohamed Boudiaf au début des années 90, l’ancien président du Haut Comité d’Etat algérien, Ali Kafi, est mort hier matin à l’âge de 85 ans. Son transfert d’urgence vers Genève dans la nuit de lundi à mardi alors que son état était jugé critique a donné lieu à un incident. Les quatre médecins qui accompagnaient Ali Kafi dans l’avion mis à disposition par les autorités algériennes se sont trouvés bloqués par la police à leur arrivée à l’aéroport de Genève au prétexte qu’ils ne présentaient pas de visas d’entrée. Partis précipitamment d’Alger, ils n’auraient eu le temps de se mettre en règle.
Embarras à Berne
Que ce soit du côté du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ou du côté des autorités algériennes, l’embarras se devinait, hier, au ton laconique des réponses apportées d’un côté comme de l’autre. «Dès son arrivée sur le territoire suisse, l’ancien président a été pris en charge par les services suisses de santé compétents. L’ancien président a été accompagné par son médecin personnel. Le DFAE ne donne pas davantage de détails», a répondu le service de presse des Affaires étrangères, éludant la question des trois autres médecins placés en détention administrative.
Le porte-parole de l’Aéroport International de Genève, Bertrand Stämpfli, refuse de confirmer ou d’infirmer l’incident, arguant du fait que «l’aéroport n’a pas compétence à communiquer sur les vols privés à caractère diplomatique ni en lieu et place des corps constitués concernés». Selon nos informations, on se trouvait bien dans ce cas de figure. L’avion qui transportait Ali Kafi a atterri entre trois et quatre heures du matin alors que l’aéroport était fermé. Le vol avait été autorisé dans le cadre de la clairance diplomatique. Les autorités suisses avaient donc été informées par l’Algérie.
Message brouillé
Pourquoi trois des quatre médecins qui accompagnaient l’ex-président ont-ils, alors, été frappés d’une mesure d’interdiction d’entrée sur le territoire? Le porte-parole de la police, Eric Grandjean, répond que seul l’Office des migrations basé à Berne est compétent pour répondre. On attend sa réponse. Les relations entre la Suisse et l’Algérie vont-elles pâtir de l’incident de lundi? Peut-on parler de couac? On l’ignore encore mais, à coup sûr, cela vient brouiller le message de la Genève internationale en matière d’accueil offert aux délégations étrangères.
Arrivé agonisant, le président algérien a été hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), où il est décédé mardi matin. Le service de presse des HUG a refusé de confirmer l’information mais elle l’a été par une source diplomatique. Dans un communiqué, la présidence de la République algérienne a précisé que ce militaire au rang de colonel était «décédé à Genève des suites d’une maladie».
Cimetière des grands héros
Le corps d’Ali Kafi a été rapatrié dès mardi vers Alger, où le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de huit jours. Ali Kafi sera enterré ce mercredi au grand cimetière algérois el-Alia qui abrite les tombes des plus grands héros algériens, après que sa dépouille aura été exposée le jour même au Palais du peuple pour un dernier hommage. Ali Kafi, n’est pas le premier dignitaire algérien hospitalisé à Genève. L’actuel président Abdelaziz Bouteflika a fait plusieurs séjours sur les bords du lac. En octobre 2011, l’ancien général et ministre de la Défense algérien Khaled Nezzar avait été arrêté à Genève puis relâché alors qu’il venait pour suivre des soins.
Tribune de Genève
Par Alain Jourdan.
Trois des quatre soignants qui accompagnaient l’ancien président algérien mourant ont été bloqués à l’aéroport.
Porté au pouvoir par les militaires après l’assassinat de Mohamed Boudiaf au début des années 90, l’ancien président du Haut Comité d’Etat algérien, Ali Kafi, est mort hier matin à l’âge de 85 ans. Son transfert d’urgence vers Genève dans la nuit de lundi à mardi alors que son état était jugé critique a donné lieu à un incident. Les quatre médecins qui accompagnaient Ali Kafi dans l’avion mis à disposition par les autorités algériennes se sont trouvés bloqués par la police à leur arrivée à l’aéroport de Genève au prétexte qu’ils ne présentaient pas de visas d’entrée. Partis précipitamment d’Alger, ils n’auraient eu le temps de se mettre en règle.
Embarras à Berne
Que ce soit du côté du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ou du côté des autorités algériennes, l’embarras se devinait, hier, au ton laconique des réponses apportées d’un côté comme de l’autre. «Dès son arrivée sur le territoire suisse, l’ancien président a été pris en charge par les services suisses de santé compétents. L’ancien président a été accompagné par son médecin personnel. Le DFAE ne donne pas davantage de détails», a répondu le service de presse des Affaires étrangères, éludant la question des trois autres médecins placés en détention administrative.
Le porte-parole de l’Aéroport International de Genève, Bertrand Stämpfli, refuse de confirmer ou d’infirmer l’incident, arguant du fait que «l’aéroport n’a pas compétence à communiquer sur les vols privés à caractère diplomatique ni en lieu et place des corps constitués concernés». Selon nos informations, on se trouvait bien dans ce cas de figure. L’avion qui transportait Ali Kafi a atterri entre trois et quatre heures du matin alors que l’aéroport était fermé. Le vol avait été autorisé dans le cadre de la clairance diplomatique. Les autorités suisses avaient donc été informées par l’Algérie.
Message brouillé
Pourquoi trois des quatre médecins qui accompagnaient l’ex-président ont-ils, alors, été frappés d’une mesure d’interdiction d’entrée sur le territoire? Le porte-parole de la police, Eric Grandjean, répond que seul l’Office des migrations basé à Berne est compétent pour répondre. On attend sa réponse. Les relations entre la Suisse et l’Algérie vont-elles pâtir de l’incident de lundi? Peut-on parler de couac? On l’ignore encore mais, à coup sûr, cela vient brouiller le message de la Genève internationale en matière d’accueil offert aux délégations étrangères.
Arrivé agonisant, le président algérien a été hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), où il est décédé mardi matin. Le service de presse des HUG a refusé de confirmer l’information mais elle l’a été par une source diplomatique. Dans un communiqué, la présidence de la République algérienne a précisé que ce militaire au rang de colonel était «décédé à Genève des suites d’une maladie».
Cimetière des grands héros
Le corps d’Ali Kafi a été rapatrié dès mardi vers Alger, où le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de huit jours. Ali Kafi sera enterré ce mercredi au grand cimetière algérois el-Alia qui abrite les tombes des plus grands héros algériens, après que sa dépouille aura été exposée le jour même au Palais du peuple pour un dernier hommage. Ali Kafi, n’est pas le premier dignitaire algérien hospitalisé à Genève. L’actuel président Abdelaziz Bouteflika a fait plusieurs séjours sur les bords du lac. En octobre 2011, l’ancien général et ministre de la Défense algérien Khaled Nezzar avait été arrêté à Genève puis relâché alors qu’il venait pour suivre des soins.
Tribune de Genève
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