Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Quand nos phobies empoisonnent notre quotidien

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Quand nos phobies empoisonnent notre quotidien

    Tout d’abord, il est important de faire la différence entre l’agoraphobie et l’ochlophobie. Bien que souvent confondues, ces deux maladies sont totalement dissociables. Pour les ochlophobes, le sentiment d’oppression au cœur d’une foule s’exprime via diverses réactions pouvant mener jusqu’à une attaque de panique. «Les symptômes les plus typiques d’un tel sentiment d’oppression sont une irrégularité dans la respiration et dans la fréquence cardiaque, des nausées, des bouffées de chaleur, une nervosité et une transpiration accrues», explique le Dr Mohamed Hachem Tyal, psychiatre. L’ochlophobe finit même par ne plus distinguer clairement ce qui l’entoure, il a la sensation que le monde tourne, ou encore il fait des malaises qui ressemblent à ceux des hypoglycémiques. Selon les spécialistes, il est alors primordial en cas de crise d’isoler la personne dans un endroit calme et spacieux.
    L’agoraphobe quant à lui est régulièrement qualifié de personne ayant une peur panique des foules, des espaces vides ou vastes, des lieux publics. «Il évitera donc au maximum ces espaces publics découverts», souligne le Dr Tyal. Ces conduites de déviation entraînent alors des difficultés d’intégration, une baisse des rapports sociaux, et peuvent gêner très fortement la vie affective et surtout la vie professionnelle des patients. «L’agoraphobie est un trouble anxieux caractérisé par une anxiété liée à des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’attaque de panique», ajoute le psychiatre. On parle donc d’agoraphobie lorsque s’installe une peur intense d’endroits très fréquentés comme les aéroports ou les magasins ou alors des lieux vastes et découverts. De fait, un grand nombre de situations en société présentent ces caractéristiques, «il arrive donc parfois que les patients en viennent à un point où ils ont même peur de sortir de chez eux», indique le Dr Mohamed Tyal. «Souvent, ils demanderont à une personne de les accompagner au cas où quelque chose se passerait, car les agoraphobes ont une forte appréhension selon laquelle ils pourraient ne plus sortir ou être secourus dans un endroit. Et la place liée à cette peur sera évitée autant que possible par l’agoraphobe», indique le Dr Tyal.
    Face à la peur
    Si les agoraphobes ont le sentiment d’être oppressés par la foule, cela peut mener jusqu’à une attaque de panique, une irrégularité dans la respiration, la fréquence cardiaque, des nausées, des bouffées de chaleur, une nervosité et une transpiration importantes, relèvent les spécialistes.
    La frontière entre attaque de panique, trouble panique et agoraphobie est floue.
    Par conséquent, «leur solution est donc de s’enfermer chez eux (ou à la clinique) et de ne plus en sortir. Ils veulent avoir la possibilité d’être secourus et de ne surtout pas être dans une position qui les mettra face à cette peur», résume le Dr Tyal.
    Explications: Dr Tyal, psychiatre
    «Les phobiques doivent savoir que leur confort peut être amélioré»

    ❶Quel est l’élément déclencheur de ces phobies ?
    Cela peut être tout et n’importe quoi. Il n’y a pas d’élément en particulier qui provoquera ces états phobiques. Déjà, il faut savoir qu’une phobie se construit avec le temps et qu’un jour, à cause d’un choc ou d’un événement précis, elle éclate au grand jour. Par ailleurs, ce comportement n’est pas quelque chose d’héréditaire, mais il est certain que si vos parents ont une phobie, vous aurez une prédisposition, vous aussi, à en développer plus tard.
    ❷Y a-t-il un traitement adapté ?
    Le traitement se résume en une psychothérapie cognitive et comportementale. D’abord, tout dépend des personnes et de leur degré de phobie. Il y a en réalité deux choix qui s’offrent au patient :
    • Le traitement médicamenteux : les personnes malades devront alors prendre des médicaments du type antidépresseur. Ce remède permettra au phobique de réduire son anxiété. D’ailleurs, pour ce qui est des médicaments, le patient peut les utiliser toute sa vie. Je tiens à rappeler que les antidépresseurs ne sont pas aussi dangereux qu’on le croit.
    On s’en fait simplement une fausse idée. La prise d’antibiotiques peut être plus imprudente d’ailleurs. Il suffit que le patient reste sous contrôle médical en faisant un bilan complet une fois par an.
    • L’hypnose : évidemment, je ne vous parle pas de l’hypnose de cabaret qui a été créée juste pour le spectacle et divertir les foules. Cette méthode sert en réalité à plonger les gens dans une situation qui les confronte à leur peur. Ceci est répété durant plusieurs séances jusqu’à ce que le patient n’ait plus cette peur paralysante.
    En fait, on va procéder à une hiérarchie de désensibilisation. Cette expérience permet de faire comprendre quelque chose au patient sur ses peurs réelles dans un état imaginaire.
    Ainsi son comportement pourra se reproduire dans la réalité et il n’aura plus peur.
    Cette méthode aussi permet de réduire le niveau d’angoisse du patient pour ensuite oublier ses phobies. D’ailleurs, on a noté que cette pratique fonctionne vraiment bien. Elle a un taux de réussite d’environ 75%. Il suffit d’environ 18 à 24 séances étalées sur 6 mois environ (c’est-à-dire que le patient aura une séance par semaine) pour que le phobique vive sereinement et oublie ses peurs.
    Au final, ces pratiques permettront au phobique de ressortir, de rencontrer des gens, en d’autres termes, de reprendre une vie normale.

    ❸Quel est votre conseil ?
    Le plus important est de se faire soigner. Ces phobiques doivent savoir que leur confort quotidien peut être amélioré et qu’ils pourront enfin être apaisés grâce à diverses méthodes.
    Ils doivent savoir qu’ils peuvent être aidés, qu’ils ne sont pas obligés de vivre avec ce poids toute leur vie.




    Comment les différencier ?

    Fréquemment confondue avec l’agoraphobie, l’ochlophobie a des symptômes qui lui sont pourtant propres. Les ochlophobes préfèrent justement les grands espaces afin de moins ressentir le poids face à une foule. Si l’agoraphobe peut avoir peur de la foule en tant que masse, l’ochlophobe voit dans la foule une densité ou une compression, voire une oppression. Dans ce sens, cette phobie se rapproche plus de la claustrophobie que de l’agoraphobie (peur des petits espaces clos). L’ochlophobie déclenche diverses réactions dès qu’ils ont le sentiment d’être oppressés par la foule, dans ce cas ils ont besoin d’isolement et de grands espaces afin de pouvoir se reprendre. L’agoraphobie, pour sa part, présente comme de nombreuses phobies des signes somatiques de panique : «tremblement, transpiration, tachycardie (rythme accéléré et irrégulier du cœur), souffle coupé et gêne à respirer, sensations de vertige, sueurs froides», souligne le Dr Tyal. «Des vertiges ou de véritables nausées montrent combien la peur affecte le patient», ajoute-t-il.
    le matin ma
Chargement...
X