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Le MAK et le RCD ont marché dans la diversité, sans adversité Tizi Ouzou : véritable démonstration de force po

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    Le MAK et le RCD ont marché dans la diversité, sans adversité
    Tizi Ouzou : véritable démonstration de force pour tamazight

    Par : Samir Leslous


    Le pari de la mobilisation citoyenne a été réussi hier à Tizi Ouzou, prouvant une fois de plus l’attachement populaire à l’officialisation de tamazight, mais aussi la capacité du RCD et du MAK à drainer les foules.

    Souhaitée imposante, elle a été grandiose. Voulue calme, elle a été fraternelle. Si la marche à laquelle ont appelé le MAK et le RCD devait se résumer en deux mots, il suffirait de la qualifier de franc-succès. C’est une véritable démonstration de force, de communion et de tolérance qu’ont réussi, hier, les militants des deux camps qui ont marché dans le respect de leur diversité, mais sans aucune adversité. Il était 10h, et l’entrée du campus Hasnaoua de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, un lieu hautement symbolique puisque associé à la cause berbère, grouillait déjà de monde. Les arrivants rejoignaient chacun son groupe facilement reconnaissable même de loin. Les militants du MAK occupaient les devants de la marche avec leur emblème habituel, jaune, vert et bleu. Derrière eux, ceux du RCD avec des drapeaux similaires, mais aussi l’emblème national. Les deux forment une foule impressionnante. Les organisateurs estiment le nombre de manifestants à des dizaines de milliers. En tout cas, hier, le MAK et le RCD ont surtout réussi le pari de la mobilisation. “Une mobilisation qui prouve encore l’attachement de la région à l’officialisation de tamazight et aussi notre capacité de mobilisation toujours intacte”, dira le porte-parole du RCD, Mohand Ikherbane.
    “C’est une réponse au pouvoir répressif, nous avons su imposer notre mobilisation à travers cette marche organisée dans l’union et la diversité”, dira, pour sa part, le président du MAK, Bouaziz Aït Chebib. Onze heures, les carrés du MAK s’ébranlent, à leur tête Bouaziz Aït Chebib. La procession humaine du RCD suit dans une remarquable sérénité, conduite par Mohcine Belabbes, le président du parti. Dans une ambiance à la fois de fête et de contestation. Un espace de quelques mètres seulement sépare le dernier carré de militants du MAK du premier carré du RCD. Des militants connus de la cause berbère, tels que Mouloud Lounaouci, Arezki About, le Marocain Khaled Zirari, vice-président du CMA, Arezki Aït Larbi, Hocine Azem, étaient également présents à cette marche au milieu de laquelle fusaient de vieux chants berbères qui ravivent la flamme du Printemps 1980. On pouvait lire les mêmes slogans revendiquant l’officialisation de tamazight ou dénonçant le pouvoir d’Alger, portés aussi bien par le RCD que par le MAK. “Pour la reconnaissance de tamazight comme langue officielle”, “Ma ulac tamazight, ulac, ulac, ulac” (sans tamazight, il n’y aura rien) ; “Pour la solidarité et l’unité d’action dans le respect de la pluralité” ; “Pour un État démocratique et social” ; “Pour la dissolution de la police politique”, lit-on sur les banderoles du RCD. “Tamazight, autonomie, la paix” ; “Tamazight à l’école” ; “Justice pour les martyrs de la Kabylie” ; “Stop à la dictature islamo-bâathiste et maffieuse” ; “Le MAK soutient l’indépendance de l’Azawad”, lit-on sur celles du MAK dont les militants, tout comme ceux du RCD, scandaient des slogans hostiles à Bouteflika, au DRS et leurs relais locaux qui usent et abusent du pouvoir de l’argent.
    Après avoir arpenté la montée du stade du 1er-Novembre puis avancé sur le boulevard longeant le CHU Nédir-Mohamed, sous le regard discret de centaines d’agents de service de sécurité, la foule se scinde en deux à son arrivée devant le carrefour baptisé au nom des martyrs du Printemps noir.
    Les militants du MAK empruntent le boulevard Abane-Ramdane, communément appelé la Grande-Rue et ceux du RCD arpentent la montée vers la maison de la culture Mouloud-Mammeri pour ensuite emprunter la rue Houari-Boumediene.
    Les deux foules convergent ensuite sur la placette de l’ex-mairie de Tizi Ouzou où les deux processions ses sont arrêtées. L’heure est à la prise de parole. Mohand Ikherbane et Bouaziz Aït Chebib se succéderont à la tribune.
    “On a marché pour dire encore une fois au monde entier que nous sommes toujours des Imazighen bien que sans l’officialisation de notre langue, nous soyons aussi des orphelins. Nous sommes là pour célébrer le Printemps 1980, pour perpétuer son esprit afin que tout notre avenir soit un printemps. Notre démonstration de force d’aujourd’hui est un message au pouvoir pour lui signifier que malgré la puissance de l’argent, il ne réussira jamais à normaliser la région”, dira le porte-parole du RCD.
    Pour sa part, le président du MAK, tout en réitérant la revendication chère au mouvement qu’il préside, à savoir celle l’autonomie de la Kabylie, a longuement insisté sur l’union comme seul salut de la Kabylie qui ne cesse de faire face aux attaques de “ses ennemis”.
    La foule des grands jours s’est dispersée dans le calme après cette démonstration digne du combat de toute cette génération de militants qui ont porté haut et fort la voix de la Kabylie et posé les jalons d’une lutte citoyenne pour le pluralisme politique, le respect des droits et libertés, pour la justice sociale et l’affirmation de l’identité berbère. Une démonstration qui met une fois de plus le pouvoir dos au mur quant à l’officialisation de tamazight, notamment maintenant que de remarquables avancées sont enregistrées dans les pays voisins.

    Liberté
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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