[Aps 20/8/06] Bejaia - Le ministre des Moudjahidine M. Mohamed Cherif Abbes a prononcé dimanche à Béjaïa, au nom du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, un message à l'occasion de la commémoration du 50ème anniversaire du congrès de la Soummam, le 20 août 1956. Voici le texte intégral du message du Président de la République:
"Au nom de Dieu, le Clément, miséricordieux,
Chers frères, chères soeurs,
Mesdames et Messieurs,
C'est ici, à Béjaïa, ville d'Histoire et de civilisation que nous marquerons aujourd'hui une halte pour commémorer le cinquantième anniversaire du Congrès de la Soummam et se remémorer une journée qui a dessiné les contours de notre glorieuse guerre et en a défini les méthodes pour tracer l'avenir de notre Nation.
C'est de cet endroit précis et à partir de ces hautes montagnes, terre de gloire et d'héroïsme, que s'est élevé le cri du djihad, qu'ont été psalmodiés les chants patriotiques et qu'a retenti le bruit des canons pour composer une épopée sertie de dignité et de triomphe. C'est à partir de ces plaines vertes de la Soummam, de ces collines qui s'étendent jusqu'aux cimes infinies de la gloire et de cette région, source d'orgueil et de fierté et, c'est parmi ces gens vaillants et braves, épris de liberté, fervents défenseurs de l'authenticité que s'est tenu le Congrès de la Soummam.
Et c'est là, que l'histoire retiendra la seconde allégeance, après celle de novembre pour que les révolutionnaires de la patrie s'en aillent combattre l'oppression, anéantir les forces du mal et effacer les séquelles de l'injustice et de la misère.
Gloire à ce jour! Gloire à ce jour où le Tout-Puissant a gratifié ses hommes de foi et de conviction, de sincérité et de clairvoyance, de détermination inébranlable, de discernement infaillible et d'une volonté ferme et inouïe.
Nombreux sont les écrits et récits rapportés sur les enseignements tirés de ce rendez-vous historique qui a regroupé ces hommes en 1956, mais plus profond et plus majestueux restera ce que renferment les âmes et les esprits, plus pertinent et judicieux ce que méconnaissent les mémoires et les plumes.
Au lendemain de l'éclatante victoire, ces enseignements prirent toute leur dimension dans ce grand défi, celui de l'édification d'un Etat fort et puissant à laquelle s'attelleront ceux qui ne sont pas tombés au champ d'honneur.
Ceux-là mêmes qui ont déployé toute leur énergie et leur génie pour éliminer les séquelles de près d'un siècle et demi de sous-développement et se frayer un chemin vers la construction d'un Etat fort et d'une société prospère.
"Chers frères, chères soeurs,
Mesdames et Messieurs,
Notre histoire ne manque pas de dates glorieuses, de pages épiques écrites dans le sang, la sueur et l'immense effort de modernisation de notre nation pour la reconquête de son indépendance nationale et l'édification d'un Etat démocratique et fraternel. Tous les citoyens de ce pays se souviennent du formidable ébranlement représenté par le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954.
Au bout de sept ans d'une lutte qui fut d'abord politico-militaire mais aussi et dans le même temps une lutte culturelle et scientifique, au bout de sept ans d'une guerre démesurée dans laquelle quelques dizaines de milliers de djounoud et d'officiers de l'ALN ont tenu en échec la formidable armada coloniale forte de centaines de milliers d'hommes et d'une puissance de feu incommensurablement plus destructrice que celle de notre Armée de Libération Nationale, la nation algérienne, organisée dans le cadre du Front de Libération Nationale, imposa en 1962 à l'Etat français des négociations à ses conditions. Notre victoire a été le résultat d'une lutte engageant notre peuple dans son ensemble et dont l'efficacité a été démultipliée par des trésors d'imagination créatrice, alors même que notre droit à l'existence en tant qu'Etat national ne nous était pas encore reconnu par la communauté internationale.
Chers frères, chères soeurs
Mesdames et Messieurs,
Les Algériennes et les Algériens doivent prendre la mesure exacte du sens de la victoire de notre peuple: la défaite de la domination coloniale et la victoire de la modernisation nationale dans le cadre de la renaissance de notre civilisation musulmane.
Dans ce processus, long et complexe porté à l'incandescence par notre guerre de Libération nationale, les batailles menées par notre valeureuse Armée de Libération Nationale constituent bien sûr autant de repères de mémoire qu'il appartient à la recherche historique et aux médias de restituer sur le terrain de la connaissance et de populariser pour l'édification de nos jeunes générations.
Mais la mémoire vive de notre guerre de Libération nationale ne saurait être réduite à une simple succession de batailles, aussi glorieuses fussent-elles. Le sursaut formidable du Constantinois du 20 août 1955 sous l'autorité de Zighoud Youcef, l'appel à la grève générale des étudiantes et des étudiants du 19 mai 1956 lancé par l'UGEMA, la grève des huit jours du 28 janvier au 4 février 1957, les manifestations de masse de décembre 1960, ainsi que les terribles et magnifiques journées d'octobre 1961, à Paris, pour ne citer que ces dates, constituent aussi des repères de mémoire qui permettent de mieux appréhender aujourd'hui la qualité de notre victoire du 5 juillet 1962, non pas seulement la victoire des armes, mais la victoire de l'imagination créatrice de l'unité de la nation et de son sens du devoir patriotique.
Parmi toutes ces dates, celle du 20 août 1956 est une date charnière, un moment décisif, un moment phare dans l'histoire de notre guerre de Libération et du processus de modernisation nationale de notre peuple. Près de deux années se sont alors écoulées depuis que les héros de Novembre ont déclenché la guerre d'Indépendance nationale. Leur conviction était alors établie qu'était venu le temps de la contre-offensive générale et multiforme sur la base de la priorité à donner à l'action armée. La répression menée par l'Etat colonial fut incapable d'endiguer, encore moins de briser l'élan libérateur de la nation algérienne. Sur le terrain militaire, la guérilla s'étend inexorablement tandis que les unités de l'Armée de Libération Nationale infligent à l'armée française ses premières défaites.
Sur le terrain politique, l'Algérie retrouve l'unité qui avait caractérisé le mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté, à la fin de la seconde Guerre mondiale, que l'on peut donc considérer comme une sorte de répétition générale de ce qui sera notre lutte de libération et qui fut noyée dans les flots de sang de la répression colonialiste du mois de mai 1945.
A la veille du Congrès de la Soummam du 20 Août 1956, l'immense majorité des forces politiques et sociales de notre pays a rejoint les positions du Front de Libération Nationale, Centralistes du MTLD, Abbassistes de l'UDMA, Ouléma ont choisi dans la clarté leur adhésion au FLN-ALN qui structure désormais en profondeur le mouvement étudiant avec l'UGEMA, le mouvement ouvrier avec l'UGTA, et les commerçants avec l'UGCA. Il s'agit pour tous les responsables de trouver des réponses satisfaisantes aux nouvelles questions liées à l'expansion rapide du mouvement insurrectionnel.
Comment "transformer le torrent populaire en énergie créatrice", comment "organiser et diriger des millions d'hommes dans un gigantesque combat", comment imposer à l'Etat français "des négociations sur la base de l'indépendance", comment mener à la victoire "un combat patriotique, dont la base est incontestablement de caractère national, politique et social", telles sont les questions auxquelles les responsables du FLN réunis au Congrès de la Soummam sont tenus de répondre de manière intelligente et pragmatique pour empêcher que l'enthousiasme populaire spontané ne s'affaiblisse sous les coups répétés de la répression du régime colonial pour lequel, aux dires de l'un de ses ministres, "la seule négociation, c'est la guerre".
"Au nom de Dieu, le Clément, miséricordieux,
Chers frères, chères soeurs,
Mesdames et Messieurs,
C'est ici, à Béjaïa, ville d'Histoire et de civilisation que nous marquerons aujourd'hui une halte pour commémorer le cinquantième anniversaire du Congrès de la Soummam et se remémorer une journée qui a dessiné les contours de notre glorieuse guerre et en a défini les méthodes pour tracer l'avenir de notre Nation.
C'est de cet endroit précis et à partir de ces hautes montagnes, terre de gloire et d'héroïsme, que s'est élevé le cri du djihad, qu'ont été psalmodiés les chants patriotiques et qu'a retenti le bruit des canons pour composer une épopée sertie de dignité et de triomphe. C'est à partir de ces plaines vertes de la Soummam, de ces collines qui s'étendent jusqu'aux cimes infinies de la gloire et de cette région, source d'orgueil et de fierté et, c'est parmi ces gens vaillants et braves, épris de liberté, fervents défenseurs de l'authenticité que s'est tenu le Congrès de la Soummam.
Et c'est là, que l'histoire retiendra la seconde allégeance, après celle de novembre pour que les révolutionnaires de la patrie s'en aillent combattre l'oppression, anéantir les forces du mal et effacer les séquelles de l'injustice et de la misère.
Gloire à ce jour! Gloire à ce jour où le Tout-Puissant a gratifié ses hommes de foi et de conviction, de sincérité et de clairvoyance, de détermination inébranlable, de discernement infaillible et d'une volonté ferme et inouïe.
Nombreux sont les écrits et récits rapportés sur les enseignements tirés de ce rendez-vous historique qui a regroupé ces hommes en 1956, mais plus profond et plus majestueux restera ce que renferment les âmes et les esprits, plus pertinent et judicieux ce que méconnaissent les mémoires et les plumes.
Au lendemain de l'éclatante victoire, ces enseignements prirent toute leur dimension dans ce grand défi, celui de l'édification d'un Etat fort et puissant à laquelle s'attelleront ceux qui ne sont pas tombés au champ d'honneur.
Ceux-là mêmes qui ont déployé toute leur énergie et leur génie pour éliminer les séquelles de près d'un siècle et demi de sous-développement et se frayer un chemin vers la construction d'un Etat fort et d'une société prospère.
"Chers frères, chères soeurs,
Mesdames et Messieurs,
Notre histoire ne manque pas de dates glorieuses, de pages épiques écrites dans le sang, la sueur et l'immense effort de modernisation de notre nation pour la reconquête de son indépendance nationale et l'édification d'un Etat démocratique et fraternel. Tous les citoyens de ce pays se souviennent du formidable ébranlement représenté par le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954.
Au bout de sept ans d'une lutte qui fut d'abord politico-militaire mais aussi et dans le même temps une lutte culturelle et scientifique, au bout de sept ans d'une guerre démesurée dans laquelle quelques dizaines de milliers de djounoud et d'officiers de l'ALN ont tenu en échec la formidable armada coloniale forte de centaines de milliers d'hommes et d'une puissance de feu incommensurablement plus destructrice que celle de notre Armée de Libération Nationale, la nation algérienne, organisée dans le cadre du Front de Libération Nationale, imposa en 1962 à l'Etat français des négociations à ses conditions. Notre victoire a été le résultat d'une lutte engageant notre peuple dans son ensemble et dont l'efficacité a été démultipliée par des trésors d'imagination créatrice, alors même que notre droit à l'existence en tant qu'Etat national ne nous était pas encore reconnu par la communauté internationale.
Chers frères, chères soeurs
Mesdames et Messieurs,
Les Algériennes et les Algériens doivent prendre la mesure exacte du sens de la victoire de notre peuple: la défaite de la domination coloniale et la victoire de la modernisation nationale dans le cadre de la renaissance de notre civilisation musulmane.
Dans ce processus, long et complexe porté à l'incandescence par notre guerre de Libération nationale, les batailles menées par notre valeureuse Armée de Libération Nationale constituent bien sûr autant de repères de mémoire qu'il appartient à la recherche historique et aux médias de restituer sur le terrain de la connaissance et de populariser pour l'édification de nos jeunes générations.
Mais la mémoire vive de notre guerre de Libération nationale ne saurait être réduite à une simple succession de batailles, aussi glorieuses fussent-elles. Le sursaut formidable du Constantinois du 20 août 1955 sous l'autorité de Zighoud Youcef, l'appel à la grève générale des étudiantes et des étudiants du 19 mai 1956 lancé par l'UGEMA, la grève des huit jours du 28 janvier au 4 février 1957, les manifestations de masse de décembre 1960, ainsi que les terribles et magnifiques journées d'octobre 1961, à Paris, pour ne citer que ces dates, constituent aussi des repères de mémoire qui permettent de mieux appréhender aujourd'hui la qualité de notre victoire du 5 juillet 1962, non pas seulement la victoire des armes, mais la victoire de l'imagination créatrice de l'unité de la nation et de son sens du devoir patriotique.
Parmi toutes ces dates, celle du 20 août 1956 est une date charnière, un moment décisif, un moment phare dans l'histoire de notre guerre de Libération et du processus de modernisation nationale de notre peuple. Près de deux années se sont alors écoulées depuis que les héros de Novembre ont déclenché la guerre d'Indépendance nationale. Leur conviction était alors établie qu'était venu le temps de la contre-offensive générale et multiforme sur la base de la priorité à donner à l'action armée. La répression menée par l'Etat colonial fut incapable d'endiguer, encore moins de briser l'élan libérateur de la nation algérienne. Sur le terrain militaire, la guérilla s'étend inexorablement tandis que les unités de l'Armée de Libération Nationale infligent à l'armée française ses premières défaites.
Sur le terrain politique, l'Algérie retrouve l'unité qui avait caractérisé le mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté, à la fin de la seconde Guerre mondiale, que l'on peut donc considérer comme une sorte de répétition générale de ce qui sera notre lutte de libération et qui fut noyée dans les flots de sang de la répression colonialiste du mois de mai 1945.
A la veille du Congrès de la Soummam du 20 Août 1956, l'immense majorité des forces politiques et sociales de notre pays a rejoint les positions du Front de Libération Nationale, Centralistes du MTLD, Abbassistes de l'UDMA, Ouléma ont choisi dans la clarté leur adhésion au FLN-ALN qui structure désormais en profondeur le mouvement étudiant avec l'UGEMA, le mouvement ouvrier avec l'UGTA, et les commerçants avec l'UGCA. Il s'agit pour tous les responsables de trouver des réponses satisfaisantes aux nouvelles questions liées à l'expansion rapide du mouvement insurrectionnel.
Comment "transformer le torrent populaire en énergie créatrice", comment "organiser et diriger des millions d'hommes dans un gigantesque combat", comment imposer à l'Etat français "des négociations sur la base de l'indépendance", comment mener à la victoire "un combat patriotique, dont la base est incontestablement de caractère national, politique et social", telles sont les questions auxquelles les responsables du FLN réunis au Congrès de la Soummam sont tenus de répondre de manière intelligente et pragmatique pour empêcher que l'enthousiasme populaire spontané ne s'affaiblisse sous les coups répétés de la répression du régime colonial pour lequel, aux dires de l'un de ses ministres, "la seule négociation, c'est la guerre".
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