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    Réveil

    Arrière de moi vains mensonges,
    Veillants et agréables songes,
    Laissez-moi, que je dorme en paix :
    Car bien que vous soyez frivoles,
    C'est de vous qu'on vient aux paroles,
    Et des paroles aux effets.

    Voyez au jardin les pensées
    De trois violets nuancées,
    Du fond rayonne un beau soleil :
    Voilà bien des miennes l'image,
    Sans odeur, sans fruit, sans usage,
    Et ne plaisent qu'un jour à l'oeil ;

    Ce n'est qu'Amour en l'apparence,
    Ce n'est qu'une verte espérance,
    Que rayons et vives clartés :
    Mais cette espérance est trop vaine,
    Ce plaisir ne produit que peine,
    Et ses rayons obscurités.

    Mes désirs s'envolent sans cesse
    De la fureur à la finesse,
    Le milieu est des coeurs bénins :
    On peint la Chimère de même,
    On lui donne à ses deux extrêmes
    Ou les lions, ou les venins.

    Ce qui se digère par l'homme
    Se fait puant ; voyez-vous comme
    C'est un dangereux animal,
    Changeant le bien en son contraire :
    Car ce qui est vain à bien faire,
    Ne l'est pas à faire du mal.

    Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ

    J'ai lu , aimé je partage ...

    M.G

  • #2
    Salam bonjour bonsoir...

    ailleurs se lit comme un REVEIL..pourquoi pas tout en restant du bon fruit dont elle porte bien avant, lorsque elle devins ce qu'elle dit


    Aux rivières d’autrefois

    Quand je joue ici des marelles
    en ciel des caches éternelles
    au sel du placard des gamelles
    le sucre est plante près ce miel

    quand je joue pré à faire Soleil
    en fond baie des jardins réveille
    les framboises ou la merveille
    un deux trois… les groseilles

    quand je joue hier moteur
    la douceur met à longueur
    la vitesse hue à mon cœur
    où limitent bien tout et fleurs

    quand je joue bas sous marin
    la plongée née dans l’instinct
    je fais mousse tous les bains
    camouflage mine aux fantassins

    quand je joue loin l’interstellaire
    au rond d’air du haut des terres
    tout d’hélices en les matières
    m’amuse premier hélicoptère

    quand je joue encor là dehors
    un hiver cotonné des trésors
    blanc bonhomme grand décor
    audacieux anonyme à son bord

    quand je joue et m’imagine toit
    la masure fait été en petit bois
    ou l’indienne aux rivières d’autrefois
    toute l’une ou l’autre ouvre à moi…(K.H.R.)

    Salam, merci
    ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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    • #3
      nedjmala

      Quel honneur d'etre passé dans ma boutique aux mots
      je n'ai que transcris mon desir du partage
      le merite reviens a l'auteur

      Merci de ta contribution et de ta lecture

      Commentaire


      • #4
        Le meilleur texte que j'ai lu de d'Aubigné est tiré des ''Tragiques', le texte s'appelle ''Misères'', il est splendide de morale et de subitilité, de symbolisme et de métaphores, il raconte le déchirement entre protestants et catholiques en pleine guerre civile au 16 ème siècle, je l'ai appris par coeur tellement ses rimes et son illustration sont accrochantes ...Cet homme était un génie de la plume .. :

        Je veux peindre la France une mère affligée,
        Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
        Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
        Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
        D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
        Dont nature donnait à son besson l’usage ;
        Ce voleur acharné, cet Esau malheureux ,
        Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
        Si que , pour arracher à son frère la vie,
        Il méprise la sienne et n’en a plus d’envie.
        Mais son Jacob, pressé d’avoir jeûné meshui ,
        Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui ,
        A la fin se défend, et sa juste colère
        Rend à l’autre un combat dont le champ est la mère.
        Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
        Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
        Mais leur rage les guide et leur poison les trouble ,
        Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.
        Leur conflit se rallume et fait si furieux
        Que d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
        Cette femme éplorée , en sa douleur plus forte ,
        Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
        Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants,
        Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant.
        Quand, pressant à son sein d’une amour maternelle
        Celui qui a le droit et la juste querelle ,
        Elle veut le sauver, l'autre qui n’est pas las
        Viole , en poursuivant, l’asile de ses bras.
        Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ;
        Puis, aux derniers abois de sa propre ruine,
        Elle dit : « Vous avez, félons , ensanglanté
        Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;
        Or, vivez de venin, sanglante géniture,
        Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! »

        Agrippa D'Aubigné, Les Tragiques (Misères, vers 97 à 130)
        Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.

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        • #5
          persephone1 BONSOIR

          Cet homme était un génie de la plume
          Belle plume et il joue avec les mots
          Tu as tout dit sur ce poete ...



          Merci pour ta contribution

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