Le musicien libanais Rabih Abou Khalil était l’invité de la 11e édition du DimaJazz à Constantine.El Watan Week-end l'a rencontré pour cette première interview accordée à un journal algérien. .
- Vous cherchez l'émotion dans la musique, pas forcément le style, n'est-ce pas ?
La musique, ce n'est jamais un style. Le monde d'aujourd'hui est très petit. Cette situation crée des problèmes, mais en même temps, ça nous donne la chance de trouver différentes manières pour nous exprimer. Si j'étais resté au Liban ou dans autre pays arabe, je me serais mis à jouer la musique qu'on peut appeler peut-être traditionnelle. Je n'aime pas ce mot. La tradition d'aujourd'hui était révolutionnaire hier. En Egypte, Sayad Derouiche était, à son époque, révolutionnaire par sa musique. Si les musiciens d'aujourd'hui ne travaillent pas pour la tradition de demain, la musique va mourir. Les expressions et le caractère des gens changent au niveau mondial. Quand on revoit les films produits il y a vingt ou trente ans, on se rend compte que beaucoup de choses ont changé dans le monde. L'expression musicale, artistique, émotionnelle doit être actuelle. On ne peut pas vivre dans le passé. La seule chose qui peut faire la différence est la qualité et la façon de s'exprimer. On peut le faire d'une manière banale ou profonde. J'essaie d'être un peu profond. J'espère que je vais réussir.
- La musique pour vous est en évolution permanente...
C'est surtout l'expression de l'humanité. Il y a des choses qui ne changent pas. L'amour est toujours le même depuis la nuit des temps. Dans mille ans, ce sera la même chose. Idem pour la tristesse. Je crois que c'est la forme d'expression qui évolue. On doit être à l'intérieur du monde d'aujourd'hui, pas dehors. Et si on est artiste, il faudrait être plus dedans.
Il y a toujours cette appréhension chez tout créateur d'être dépassé à un moment donné, de n'être plus de son époque !
Je ne sais pas si je fais la musique de l'époque. On ne sait jamais ! Et puis, on ne peut pas être juge de soit, car ce n'est pas bien pour l'art. Les juges sont toujours les autres. Je fais ce que je peux. Je m'arrange à le faire sérieusement. Que ça plaise ou pas aux gens, ce n'est pas de ma responsabilité. C'est hors contrôle. Par contre ce que je peux contrôler, c'est la qualité.
Vous êtes un musicien connu aussi par vos compositions marquées par la présence du oud. Faut-il y voir un attachement aux racines ?
Les racines sont toujours là. Je ne veux pas et je ne peux pas les enlever. Ce n'est pas bien de les enlever d'ailleurs. Il faut rester tel qu'on est. La musique, c'est également l'expression de la personnalité. Je suis un musicien arabe établi en Europe. Je ne veux pas être hypocrite et essayer de faire quelque chose qui ne m'appartienne pas.
J'écris toujours comme je le sens. Je ne dis jamais je vais mélanger ceci avec cela ou utiliser tel ou tel style. J'écoute beaucoup les différentes musiques du monde, les musiques du Maroc, de Tunisie, d'Irak, du Liban. Pour l'Algérie, j'écoute par exemple le chaâbi et le malouf. Je cherche toujours des choses, pas pour m'inspirer musicalement, mais pour savoir ce qui se fait. Je me rappelle quand j'étais petit, mon père avait une radio avec des shorts waves (SW, ondes courtes) à travers lesquelles il pouvait écouter les radios chinoise, japonaise. J'en étais complètement impressionné par les musiques que j'écoutais à la radio. La musique japonaise est complètement différente de la musique arabe, par exemple. Je me suis dis comment est-ce possible ? Il y a une musique pour chaque peuple. Je voulais tout savoir, surtout sur la manière avec laquelle les gens réagissaient à la musique
- Vous cherchez l'émotion dans la musique, pas forcément le style, n'est-ce pas ?
La musique, ce n'est jamais un style. Le monde d'aujourd'hui est très petit. Cette situation crée des problèmes, mais en même temps, ça nous donne la chance de trouver différentes manières pour nous exprimer. Si j'étais resté au Liban ou dans autre pays arabe, je me serais mis à jouer la musique qu'on peut appeler peut-être traditionnelle. Je n'aime pas ce mot. La tradition d'aujourd'hui était révolutionnaire hier. En Egypte, Sayad Derouiche était, à son époque, révolutionnaire par sa musique. Si les musiciens d'aujourd'hui ne travaillent pas pour la tradition de demain, la musique va mourir. Les expressions et le caractère des gens changent au niveau mondial. Quand on revoit les films produits il y a vingt ou trente ans, on se rend compte que beaucoup de choses ont changé dans le monde. L'expression musicale, artistique, émotionnelle doit être actuelle. On ne peut pas vivre dans le passé. La seule chose qui peut faire la différence est la qualité et la façon de s'exprimer. On peut le faire d'une manière banale ou profonde. J'essaie d'être un peu profond. J'espère que je vais réussir.
- La musique pour vous est en évolution permanente...
C'est surtout l'expression de l'humanité. Il y a des choses qui ne changent pas. L'amour est toujours le même depuis la nuit des temps. Dans mille ans, ce sera la même chose. Idem pour la tristesse. Je crois que c'est la forme d'expression qui évolue. On doit être à l'intérieur du monde d'aujourd'hui, pas dehors. Et si on est artiste, il faudrait être plus dedans.
Il y a toujours cette appréhension chez tout créateur d'être dépassé à un moment donné, de n'être plus de son époque !
Je ne sais pas si je fais la musique de l'époque. On ne sait jamais ! Et puis, on ne peut pas être juge de soit, car ce n'est pas bien pour l'art. Les juges sont toujours les autres. Je fais ce que je peux. Je m'arrange à le faire sérieusement. Que ça plaise ou pas aux gens, ce n'est pas de ma responsabilité. C'est hors contrôle. Par contre ce que je peux contrôler, c'est la qualité.
Vous êtes un musicien connu aussi par vos compositions marquées par la présence du oud. Faut-il y voir un attachement aux racines ?
Les racines sont toujours là. Je ne veux pas et je ne peux pas les enlever. Ce n'est pas bien de les enlever d'ailleurs. Il faut rester tel qu'on est. La musique, c'est également l'expression de la personnalité. Je suis un musicien arabe établi en Europe. Je ne veux pas être hypocrite et essayer de faire quelque chose qui ne m'appartienne pas.
J'écris toujours comme je le sens. Je ne dis jamais je vais mélanger ceci avec cela ou utiliser tel ou tel style. J'écoute beaucoup les différentes musiques du monde, les musiques du Maroc, de Tunisie, d'Irak, du Liban. Pour l'Algérie, j'écoute par exemple le chaâbi et le malouf. Je cherche toujours des choses, pas pour m'inspirer musicalement, mais pour savoir ce qui se fait. Je me rappelle quand j'étais petit, mon père avait une radio avec des shorts waves (SW, ondes courtes) à travers lesquelles il pouvait écouter les radios chinoise, japonaise. J'en étais complètement impressionné par les musiques que j'écoutais à la radio. La musique japonaise est complètement différente de la musique arabe, par exemple. Je me suis dis comment est-ce possible ? Il y a une musique pour chaque peuple. Je voulais tout savoir, surtout sur la manière avec laquelle les gens réagissaient à la musique
Commentaire