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Une nouvelle classe moyenne émerge dans les pays du Sud

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  • Une nouvelle classe moyenne émerge dans les pays du Sud

    Le clivage Nord-Sud a pris un coup de vieux. L'émergence des pays du Sud comme producteurs-exportateurs et comme réservoir d'une nouvelle classe moyenne change la donne. La globalisation est passée par là. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), dans son rapport 2013, constate que les conditions de développement humain se sont sensiblement améliorées. Cela veut dire que, en termes d'espérance de vie, d'éducation et de niveau de vie, une quarantaine de pays ont fait même mieux et plus vite que prévu ces dernières décennies (voir carte). La Chine, le Ghana ou encore la Thaïlande sont parmi ceux qui ont le plus progressé.

    « C'est la fin d'un vieux modèle, il y a un rééquilibrage mondial au profit du Sud », estime Jean-Marc Châtaigner, directeur général adjoint de la mondialisation, du développement et des partenariats au Quai d'Orsay. Pour preuve, « le Chili est passé devant le Portugal en termes de développement humain et les Ango lais rachètent des entreprises à Lisbonne ». Pour Khalid Malik, auteur du rapport sur le développement humain 2013, « un nombre énorme de personnes sont en train de grimper l'échelle sociale » .

    Programmes de lutte contre la pauvreté

    Cela résulte, en bonne partie, de politiques proactives d'Etats qui ont oeuvré à la création d'emplois, amélioré les politiques de santé et d'éducation mais ont également développé leurs capacités industrielles. « Ils ont investi dans les personnes, dans les infrastructures et dans des marchés non traditionnels », souligne Khalid Malik. La Turquie a ainsi développé un système de santé pour tous quand le Brésil a opté pour une péréquation des fonds publics qui égalise les financements des écoles entre les différentes régions et municipalités. De même, le Mexique est parvenu à réduire la pauvreté grâce à son programme « Oportunidades », qui verse des aides financières aux familles à condition qu'elles inscrivent leurs enfants à l'école, les fassent vacciner ou examiner régulièrement par un médecin. Un peu moins d'une vingtaine de pays ont eu des initiatives similaires à celle du Mexique. « L'éducation des femmes et leur participation accrue au marché du travail est essentielle », observe pour sa part Felipe Larrain, ministre des Finances du Chili (lire ci-contre). « Pour la première fois depuis des siècles, le Sud mène la croissance économique comme les changements de société », souligne le rapport du PNUD.

    L'extrême pauvreté a été divisée par deux en vingt ans. C'est un exploit d'autant plus remarquable qu'il a été réussi avec deux ans d'avance sur le calendrier fixé en 2000 pour les objectifs du Millénaire. Mais il y a encore 1,57 milliard d'individus (soit 30 % de la population des 104 pays étudiés par le PNUD) qui vivent dans des conditions de pauvreté sévère. Le président de la Banque mondiale, Jim Yong-kim, a récemment fixé un nouvel objectif pour 2030 : ramener à 3 % de la population mondiale le nombre de personnes qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, contre 21 % actuellement.

    Favoriser la démocratie

    Au-delà de la lutte contre la misère, les pays émergents cherchent une voie pour rendre leurs sociétés moins inégales. En contrôlant mieux la démographie, en développant leurs structures économiques et institutionnelles, ils vont trouver une nouvelle maturité et gagner en stabilité. La consolidation des classes moyennes doit également favoriser le jeu démocratique. C'est d'autant plus important que « de plus en plus, le Nord - en récession - va avoir besoin du Sud », note Khalid Malik.

    Les pays du Sud, qui tirent désormais la croissance mondiale, en profitent d'ailleurs pour mettre sur la table la question épineuse de la gouvernance. Ils n'ont pas la place qui devrait leur revenir dans les institutions internationales et militent de plus en plus ouvertement pour que cela change. Sans grand succès. Car, pour l'instant, « la gouvernance mondiale est bloquée », constate Jean-Marc Châtaigner.

    V. R.




    Les progrès des pays en développement
    La part des gens vivant dans l'extrême pauvreté est tombée de 43 % en 1990 à 22 % en 2008.
    Les pays en développement ont accru leur part dans le commerce mondial de 25 % à 47 % entre 1980 et 2010.
    La production combinée du Brésil, de l'Inde et de la Chine représentait 10 % de l'économie mondiale en 1950. Elle atteindra 40 % en 2050.
    Les pays en développement détiennent deux tiers des réserves de change (sur un total de 10.200 milliards de dollars). A elle seule, la Chine en contrôle 3.000 milliards de dollars
    les échos fr
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