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La famille Belazzoug de Béni Laâlam..La Révolution dans le sang

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  • La famille Belazzoug de Béni Laâlam..La Révolution dans le sang

    Perché au sommet de la montagne, le village Beni Laâlam respire la sérénité en cette période de grande chaleur. Surplombant Oued Lechbour, il dégage une étrange impression de quiétude mais aussi d’agitation rien qu’en évoquant les glorieux moments vécus au temps du combat libérateur. Des moments si ancrés dans la mémoire collective que n’importe qui de ses habitants peut aisément déclamer au détour d’une rencontre. Béni Laâlam a une longue histoire avec la guerre de Libération. Il suffit de prêter l’oreille aux récist de ce que ce village a enduré durant les huit années de guerre pour se rendre compte de son engagement sans faille dans le combat libérateur du joug du colonial. Plus encore, le petit cimetière des Martyrs, implanté dans la placette du village, donne un aperçu sur les sacrifices consentis par ses habitants à l’époque où la guerre faisait rage. Beni Laâlam, dans la daïra de Guenzet, administrativement dépendant de la wilaya de Bord Bou Arréridj, s’identifie à la famille Belazzoug dont pas moins de 34 membres sont tombés au champ d’honneur. Une famille décimée. L’histoire de cette famille martyre commence à l’aube du 1er novembre 1954 bien que bon nombre de ses enfants aient milité dans le mouvement national. Rachid Belazzoug, encore en vie, garde intact la mémoire malgré l’usure du temps. « Depuis les évènements du 8 mai 1945, on savait que le déclenchement de la guerre était proche » répète-t-il comme pour exprimer une conviction collective de toute sa tribu éparpillée sur bon nombre de villages imbriqués les uns les autres. Chréa, Guenzet, Béni Laâlam et bien d’autres bourgs environnants « bouillonnent » à l’approche de l’heure de vérité. La crise du MTLD ne fait que renforcer la conviction des habitants, tous, ou presque, acquis à l’action armée. L’éclatement de la guerre affermit les rangs de la famille Bellazzoug dont tous les membres se sont rangés aux côtés du FLN. La région grouille de Messalistes non encore convaincus de la justesse de la cause. « Etant en France, j’ai acheté deux revolvers espagnols et deux fusils Merlitz » ajoute Rachid pour confirmer le bien fondé de la détermination des Belazzoug à découdre avec l’ennemi. En 1955, quelques mois après le déclenchement de l’insurrection armée, Tayeb Belazzoug, commerçant de son état, rejoint le maquis suivi par Mohamed dit Laâlami, l’aîné de la famille considéré à juste titre comme le héros ayant à son actif un haut faut d’arme unique en son genre. Tayeb, connu pour le maniement des armes bien avant 1954, est le premier à ouvrir le bal des batailles dans la région, appuyé par sa femme et son frère Abdelhamid au début de l’année 1955. Une bataille de courte durée dont l’impact est considérable sur les autres habitants, notamment les membres de la famille. Tayeb tombera au champ d’honneur en 1958 non sans avoir réussi à « contaminer » ses proches de cette fièvre libératrice. Depuis la visite de Amirouche, de la zone 3 et Omar Benboulaïd, frère de Mostefa, de la zone1, venus, en 1955, haranguer les villageois et les sensibiliser sur l’impérieux devoir d’aider la Révolution, Béni Laâlam a donné les meilleurs de ses fils. Le premier chahid de la famille Belazzoug, Abbas Ben Lahcen, tombe au champ d’honneur les armes à la main, le 04 avril 1956 dans la bataille de Thila à quelques encablures de Béni Laâlam arrosé en la circonstance d’obus dévastateurs par l’aviation française. Le début d’un autre épisode meurtrier où les civils, pris pour cible, payent un autre tribut tout aussi lourd. L’histoire avec la guerre est bien plus longue pour qu’elle connaisse son épilogue dans une bataille ou un bombardement, aussi meurtriers et ravageurs soient-ils. En cette même année, autrement dit 1956, les Belazzoug, au nombre de 18, sont emprisonnés en signe de représailles et les autres sont contraints d’évacuer le village « de grands renforts sont arrivés à Béni Laâlam et n’ont laissé aucun choix à notre famille. Soit nous leur livrons Mohamed, Tayeb et Benmaâmar, soit nous quittons le village » relate passionnément Rachid comme s’il voit défiler devant ses yeux les images de cette époque encore vivace dans sa mémoire. Eparpillée à Djaâfra et Ouled Dahmane, cette famille est non seulement « apatride » mais aussi dépossédée de tous ses biens. Les maisons et les milliers d’oliviers sont ravagés par les flammes criminelles de l’armée française. Il ne reste plus aux autres membres encore indécis que de franchir à leur tour le pas. Ainsi, Athmane, Hammoud, mostefa, Bendjedou, Layache, Younès, Smaïl, Rabie, Aïssa, Seddik, Arezki, Khouthir, Aârab, Lakhdar, Messaoud, Abbès ont, dans un élan révolutionnaire, rejoints leurs aînés Tayeb et Mohamed, les plus aguerris au maniement des armes. Un seul nom, une seule famille et un seul mot d’ordre : combattre l’ennemi jusqu’au recouvrement de l’indépendance. La bataille qui a le plus marqué les esprits et qui fait encore la fierté de Ith Laâlam est celle menée par Mohamed, dit Laâlami, le 05 juillet 1957, cinq ans jour pour jour avant l'indépendance de l'Algérie. Le jour le plus long, le plus meurtrier et profondément enraciné dans la mémoire collective. Le doyen des Bellazoug, tapi dans une dense végétation, la mitraillette en joue, guette le mouvement des soldats français encerclant la région. La bataille de Chréa (Guenzet), dans la wilaya 3 débute quand un chien renifle la présence de Laâlami. Le crépitement des balles se fait alors entendre semant la panique dans les rangs des soldats français surpris par l’intensité des tirs. Ils n’ont même pas le temps de riposter que déjà quelques-uns sont abattus. Mohamed Laâlami oppose une farouche résistance des heures durant. Au total, sept soldats et leur chien ont trouvé la mort dans cette bataille dont les conséquences seront désastreuses pour les civils. La grande âme de Laâlami venait de s’envoler dans cette rude bataille où, seul il a tenu tête à une armée de soldats. Comme représailles, les villages sont évacués et l’artillerie lourde entre en scène pour commettre un autre carnage. Plusieurs membres de la famille Belazzoug sont déchiquetés par la pluie d’obus qui s’abat sur eux. Ce n’est là qu’un épisode héroïque de cette famille car son histoire a commencé à l’aube de l’insurrection armée mais, jusqu’à l’heure actuelle, n’a pas encore connu son épilogue. Une histoire sans fin que raconteront les générations futures d’autant que même des femmes, à l’image d’Ayacha Belazzoug, sont tombées elles aussi au champ d’honneur pour sauvegarder l’honneur de leur pays.

    Memoria...
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    Village Beni Lalam (Bordj Bou Arréridj) : un symbole de résistance

    Le village de Beni Lalam, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, se distingue non seulement par sa position géographique mais aussi par son histoire riche en événements, notamment sur le plan de la résistance à l’occupation étrangère dans notre pays.


    Une succession de faits historiques qui fait de cette contrée un lieu symbolique, qui rime avec combat. Depuis 1871 et la bataille de Lechbour, au cours de laquelle est tombé le héros Ali Ben Belkacem, jusqu’au déclenchement de la lutte de Libération nationale, le arch des Beni Yalam s’est illustré par sa bravoure et son patriotisme en livrant plusieurs batailles à l’ennemi, comme celle de Ikherbane en 1956, ou celle de Ighil Imoula en 1958, ou encore celle de Resfa dirigée par Si Hmimi et certains membres de la famille Belazoug.
    En 1956, le village a été le théâtre d’une bataille farouche où l’ennemi, sous la conduite du lieutenant Fallan, y a laissé des plumes et des pertes considérables. Les représailles ne tarderont pas puisque le 17 février de la même année, l’occupant fera des lieux une base semant la terreur et la désolation parmi la population «indigène».
    La riposte a été fulgurante et le mois de mars 1956 a été marquant, puisque l’organisation de la révolution s’est dotée, en ces lieux, d’un commandement dirigé par Belazoug Mohamed, secondé par Boukedjar Bachir et Belazoug Abdelkader et un groupe important de moussabiline de la région. a famille Belazoug, pour rappel, a payé un lourd tribut lors de l’insurrection contre l’occupation française et ce n’est pas un hasard, si le nom de cette famille conservatrice et révolutionnaire figure en bonne place dans la stèle dédiée aux chouhada.
    Les rares rescapés de la période de feu vous conteront les faits d’armes accomplis par les fils de cette région, en mettant en avant le rôle de Tayeb Belazoug, le vétéran, né en 1907. Le premier qui a rejoint les rangs de l’ALN en 1955, et qui a eu l’insigne honneur de lancer la révolution dans cette contrée, en la dotant de l’armement nécessaire et qui a pris une part active, avec son épouse, née Redjal, aux batailles de Beni Lalam en 1955, de Tila en mai 1956. Tayeb a été membre du commissariat politique. Sa connaissance de l’armement, il la doit au fait qu’il commerçait dans ce domaine et qu’il n’a pas hésité, dès son engagement dans la révolution, à doter ses pairs d’un lot important d’armes. Tayeb tomba au champ d’honneur en 1958, non sans avoir semé cette graine qui enflamma cette contrée, insufflant en elle le goût du sacrifice et de la lutte.
    Le village de Beni Lalam, qui a donné ses meilleurs enfants à la patrie, est fier de son passé, truffé d’actes héroïques qui font la fierté de la génération montante, qui se rappelle au souvenir de ses aînés, là-haut sur la montagne où son gravés à jamais les exemples éternels de la résistance


    El watan.
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

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