Titulaire d’un magister en langue et culture Amazighes et maître assistante chargée de cours à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, Aït Ali Yahia Samia est surtout spécialisée dans le domaine de la civilisation.
Elle a publié un ouvrage, éminemment intéressant, qui décrit les stèles à inscriptions libyques découvertes en Kabylie. Une découverte surprenante, puisque jusque là, l’aire géographique des inscriptions libyques était plutôt confinée dans le grand Sud, tout particulièrement au Tassili. Mais voilà que le champ d’application et de pratique de ces inscriptions se révèle avoir été prolongé dans les régions nord de l’Afrique. Samia note la découverte des premières écritures libyques à Douga, en Tunisie, en 1631 qui porte la dédicace, sur le mausolée de Massinissa du consul anglais Thomas Arcos. Il est vrai que l’origine des écritures libyques n’est pas encore formellement attestée10. L’auteur cite un des spécialistes du domaine, le chercheur Passe, qui énonce dans son manuel de grammaire touarègue que « l’origine de l’alphabet libyque est inconnue. Toutes les tentatives de le dériver des hiéroglyphes égyptiens, des alphabets sud-arabiques, grec, ibérique, voire phénicien-punique, n’ont pas réussi jusqu’ici à fournir la preuve décisive ».
Quant à Salem Chaker, et après avoir apparenté le libyque à une origine phénicienne, il se résout à opter pour une origine plutôt autochtone. La recherche a cela d’exceptionnel, elle est dynamique. Les stèles à inscriptions libyques pour lesquelles l’ouvrage est consacré sont réparties sur dix-sept endroits : Abizar, Boudjima, Souama, Thinesouine, Kalaa, le Haut Sébaou, Tigzirt, Agouni Azra, Thala Khlef, Azaghar, Taguemount, Sidi Naâmane, Moqnéa, Ihitocen et Kerfala. C’est après leur étude interne et l’analyse cernées ainsi présentées suivant le triptyque Situation/Description/Caractères établit par Aït Ali Yahia Samia que leur datation est amorcée, mais celle-ci demeure éventuelle et supposée, précise l’auteur.
En effet la datation des découvertes n’est que proposition émise par divers chercheurs après de laborieux travaux précédemment engagés. Ces derniers se sont basés sur un certain nombre d’éléments de comparaison iconographiques et stylistiques comme l’indique le chercheur, La Porte, dans son ouvrage intitulé : « L’art funéraire et les images de chefs indigènes dans l’Afrique antique». La chargée de cours à l’université de Tizi Ouzou prend soin de ne pas se hâter à conclure définitivement sur les représentations ni la datation des dites stèles comme pour encourager les jeunes chercheurs à aller à de nouvelles prospections, car dit-elle : « … il est certain que si d’autres spécimens semblables venaient à s’ajouter à ceux que nous possédons déjà, la connaissance du libyque s’éclairerait peu à peu. La région de la Kabylie regorge certainement de ces vestiges non encore mis à jours. » L’ouvrage de Samia Aït Ali Yahia est paru chez L’Odyssée Edition.
Par Abdennour Abdesselam- La Dépêche de Kabylie
Elle a publié un ouvrage, éminemment intéressant, qui décrit les stèles à inscriptions libyques découvertes en Kabylie. Une découverte surprenante, puisque jusque là, l’aire géographique des inscriptions libyques était plutôt confinée dans le grand Sud, tout particulièrement au Tassili. Mais voilà que le champ d’application et de pratique de ces inscriptions se révèle avoir été prolongé dans les régions nord de l’Afrique. Samia note la découverte des premières écritures libyques à Douga, en Tunisie, en 1631 qui porte la dédicace, sur le mausolée de Massinissa du consul anglais Thomas Arcos. Il est vrai que l’origine des écritures libyques n’est pas encore formellement attestée10. L’auteur cite un des spécialistes du domaine, le chercheur Passe, qui énonce dans son manuel de grammaire touarègue que « l’origine de l’alphabet libyque est inconnue. Toutes les tentatives de le dériver des hiéroglyphes égyptiens, des alphabets sud-arabiques, grec, ibérique, voire phénicien-punique, n’ont pas réussi jusqu’ici à fournir la preuve décisive ».
Quant à Salem Chaker, et après avoir apparenté le libyque à une origine phénicienne, il se résout à opter pour une origine plutôt autochtone. La recherche a cela d’exceptionnel, elle est dynamique. Les stèles à inscriptions libyques pour lesquelles l’ouvrage est consacré sont réparties sur dix-sept endroits : Abizar, Boudjima, Souama, Thinesouine, Kalaa, le Haut Sébaou, Tigzirt, Agouni Azra, Thala Khlef, Azaghar, Taguemount, Sidi Naâmane, Moqnéa, Ihitocen et Kerfala. C’est après leur étude interne et l’analyse cernées ainsi présentées suivant le triptyque Situation/Description/Caractères établit par Aït Ali Yahia Samia que leur datation est amorcée, mais celle-ci demeure éventuelle et supposée, précise l’auteur.
En effet la datation des découvertes n’est que proposition émise par divers chercheurs après de laborieux travaux précédemment engagés. Ces derniers se sont basés sur un certain nombre d’éléments de comparaison iconographiques et stylistiques comme l’indique le chercheur, La Porte, dans son ouvrage intitulé : « L’art funéraire et les images de chefs indigènes dans l’Afrique antique». La chargée de cours à l’université de Tizi Ouzou prend soin de ne pas se hâter à conclure définitivement sur les représentations ni la datation des dites stèles comme pour encourager les jeunes chercheurs à aller à de nouvelles prospections, car dit-elle : « … il est certain que si d’autres spécimens semblables venaient à s’ajouter à ceux que nous possédons déjà, la connaissance du libyque s’éclairerait peu à peu. La région de la Kabylie regorge certainement de ces vestiges non encore mis à jours. » L’ouvrage de Samia Aït Ali Yahia est paru chez L’Odyssée Edition.
Par Abdennour Abdesselam- La Dépêche de Kabylie
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