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Le commando Ali Khodja, une des légendes de l’ALN, revisité à Lakhdaria

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  • Le commando Ali Khodja, une des légendes de l’ALN, revisité à Lakhdaria

    Boukram. Un nom qui ne dit pas grand-chose, sauf pour ses habitants qui ont vécu les affres de l’armée coloniale. C’est pourtant dans cette petite commune déshéritée de Lakhdaria qu’est née, il y a cinquante-huit ans, une élite de l’ALN : le commando Ali Khodja du nom de son créateur.

    L’association Machaâl Echahid a organisé, hier, une rencontre sur les lieux où les premiers éléments ont composé le commando et à laquelle ont participé des témoins vivants tels Ammi Ali, Ammi Messaoud, Mohamed Abdelmoula ainsi que des représentants de la direction des moudjahidine de la wilaya de Bouira et des autorités locales.

    Mais c’est à Mustapha Blidi, un ancien officier de ce commando, qu’échoit l’honneur de revenir sur les exploits de cette élite formée par un jeune téméraire monté d’Alger où il vivait pour rejoindre le maquis dans les monts de Palestro, une région où l’armée ennemie est mise à maintes reprises en déroute. Sergent dans l’armée française en tant qu’ouvrier fraiseur dans une caserne de maintenance des armes à Alger, Ali Khodja, de son vrai nom Mustapha Khodja, déserte le 17 octobre 1955, avec deux compagnons, en emportant quelques armes. L’unité qu’il forme, une fois à Boukram, sera donc désignée sous son nom et gardera ce dernier jusqu’à la fin de la guerre de Libération. Avec son commando, il effectuera plusieurs attaques chirurgicales sur le front, notamment l’attaque d’Aïn Defla et du village d’Ouled Moussa. Il rejoint dans le maquis le colonel Amar Ouamrane qui le nomme au grade de lieutenant à la tête de la zone 1 de la Wilaya IV en tant que chef d’un commando qui sera l’une des légendes de l’ALN. Ammi Mustapha, pour les intimes, fait noter que c’est un honneur de parler d’Ali Khodja, le seul responsable à l’époque à donner instruction à ses hommes de marcher de jour, contrairement à la tradition recommandant la marche de nuit. L’ancien officier précisera au passage que la zone 1 de la Wilaya IV historique était bien équipée en armes.

    “On avait des fusils mitrailleurs que notre ennemi ne possédait pas”, dira-t-il. Le commando était composé de 110 combattants, un nombre qui était constamment maintenu en faisant remplacer ceux qui tombaient au champ d’honneur. Bien qu’issu, en effet, de la zone 1, le commando agissait, selon Mustapha Blidi, sur toute l’étendue de la wilaya et opérait là où l’armée française se trouvait et là où elle exerçait une pression sur les populations. Comme il arrive que ce même commando vienne en appoint dans d’autres wilayas, notamment la Wilaya III. Le 4 mai 1956, il monte dans la région de Palestro une embuscade, dite embuscade de Palestro, contre une section du 9e régiment d’infanterie colonial (RIC), formé de jeunes rappelés à peine arrivés de la métropole. L’accrochage fait 21 morts et deux prisonniers parmi les militaires français.

    Le général Massu ordonne à la suite de cette attaque un ratissage par des centaines d’hommes appuyés par des hélicoptères. Ali Khodja sera tué avec quelques-uns de ses compagnons le 19 mai de la même année à Haouch M’rabet, dans la région de Bordj El-Kiffan. Le commandant Azzeddine lui succède à la tête du célèbre commando dès janvier 1957. La conférence a été suivie par la remise de médailles de la mémoire à quatre anciens de ce commando dont le commandant Azzeddine qui n’a pas pu assister à la cérémonie en raison d’empêchement majeur.

    Ali Farès - Liberté
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