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Lahouari Addi : "On n'a pas encore fait le deuil de la légitimité historique..."

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  • Lahouari Addi : "On n'a pas encore fait le deuil de la légitimité historique..."

    Pourquoi au lieu d’avancer l’Algérie semble stagner ? Une des questions cruciales à laquelle tente de répondre Lahouari Addi professeur en sociologie politique dans « Algérie. Chroniques d’une expérience postcoloniale de modernisation » un livre paru en mars 2012.

    L’économie en Algérie est « non dépolitisée » affirme l’auteur c'est-à-dire « c’est une affaire d’Etat qui ne concerne ni les travailleurs, ni les opérateurs économiques, ni les consommateurs et encore moins les citoyens ».
    Ce passage est extrait du chapitre « la question salariale en Algérie. Une bombe à retardement », un chapitre dans lequel l’auteur s’étale sur la question salariale et le pouvoir d’achat des algériens « le régime a déconnecté l’économie nationale des paramètres de l’accumulation mondiale (productivité du travail et rentabilité des capitaux), ce qui s’est répercuté sur le niveau des salaires qui n’arrivent pas à nourrir, à loger et soigner les travailleurs et leurs familles… ».
    Depuis 2010 année durant laquelle est paru la contribution de Lahouari Addi, la question salariale s’est sérieusement posée où plusieurs travailleurs de différents secteurs se sont soulevés, l’Etat était contraint de se plier à leurs revendications, notamment les postiers, les travailleurs de l’ETUSA…non pour répondre à une logique quelconque mais juste pour que le régime « se maintienne» selon Lahouari Addi.
    Le spécialiste a pourtant suggéré qu' « une hausse substantielle des salaires entraînerait des déséquilibres financiers que l’Etat sera incapable de gérer… ». Est-ce que c’est le cas aujourd’hui après que l’Etat s’est plié aux revendications salariales des travailleurs ?
    Toutes les contradictions du régime et sa bipolarité politique : d’un coté « il est sorti du système du parti unique » et d’un autre « il prône le multipartisme » n’ont pas eu raison de lui. Pourquoi ? D’après Lahouari Addi cela trouve racine encore une fois dans le passé de l’Algérie.
    Comment ? En se référant à Max Weber sociologue et économiste allemand (1864- 1920) L.Addi émet une hypothèse : « le régime algérien issu d’un mouvement de libération national, n’arrive pas à dépasser la problématique de la légitimité historique et à s’adapter aux demandes des générations nées après l’indépendance ».
    D’après L.Addi le régime algérien est atteint « du syndrome du soldat japonais découvert en 1958 dans une île déserte et qui croyait que la Seconde Guerre mondiale n’était pas terminée. Les dirigeants algériens sont encore dans cet esprit et voient des ennemis de la nation partout… ».
    La société elle, « est traversée par la compétition, et les individus, mus par leur égoïsme, cherchent à acquérir des richesses ou de la subsistance à n’importe quel prix. Il y a une guerre ouverte, sans merci, pour la richesse et les honneurs que l’ancienne idéologie quiétiste de la société n’arrive pas à humaniser ».
    Il est important de savoir que Lahouari Addi sur le fait que ses analyses en sociologie politique, reposent sur des données scientifiques. Il est à signaler que le livre en question paru aux éditions Barzakh rassemble des contributions du spécialiste entre 2001 et 2010 parues dans la presse nationale où il traite plusieurs questions cruciales liées au quotidien des algériens.

    Hamida Mechaï (el watan)
    وإن هذه أمتكم أمة واحدة
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