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L’allocution de M. Medelci, prononcée à l’ouverture des travaux de la 31e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA, devrait être méditée par les milieux politiques et médiatiques marocains qui mènent campagne contre l’Algérie. Le président du parti marocain El Istiqlal ayant appelé à « envahir militairement » l’Algérie pour récupérer Tindouf et Béchar en premier. Ainsi au moment où ces milieux se déchaînent, sans que les autorités marocaines ne jugent utile de les rappeler à l’ordre, l’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères a rappelé à tous les autres pays du Maghreb, et à son voisin de l’ouest en premier, les réels défis auxquels la région fait face et qu’il devient urgent de relever pour se prémunir contre l’escalade du terrorisme et du crime organisé transfrontalier. Que le Maroc refuse d’admettre que dans le fond rien ne l’oppose à l’Algérie, qui ne fait, dans le cas de la question du Sahara occidental, que défendre une position de principe qu’elle ne saurait renier car elle fonde la doctrine qui est la sienne depuis le recouvrement de son indépendance, est d’autant plus regrettable que la position algérienne est partagée par la communauté internationale d’une part et que ce faisant, Rabat perd de vue l’essentiel, c’est-à-dire ce danger rampant qui menace le Maghreb et risque de le déstabiliser s’il n’est pas anéanti avant qu’il ne soit trop tard. L’Algérie qui sait à quel point le terrorisme et le crime transfrontalier peuvent être dangereux, pour avoir combattu toute seule le premier et décelé l’évolution du second, n’a eu de cesse de mettre en garde en appelant à la conjugaison des efforts de tous les pays de l’UMA pour mettre en place une coopération efficace au plan sécuritaire. Ce n’est pas être l’oiseau de mauvais augure que de dire que le danger est là et que la menace pèse, réelle, sur l’ensemble de la région. Car ce qu’il ne faut pas oublier, et l’exemple de la Libye est assez édifiant, c’est que les frontières qui séparent nos pays ne sont pas imperméables. Mieux, la réalité est telle qu’il serait utopique de croire que chaque pays pourra sécuriser ses frontières de manière unilatérale. Lors de sa récente visite à Alger le chef du gouvernement tunisien a déclaré que « la sécurité de l’Algérie et de la Tunisie est une sécurité commune ». Cette affirmation, faut-il s’en convaincre, vaut pour tous les pays de l’UMA et du Sahel. « L’effort de l’Algérie autour de la question de la coopération sécuritaire dans la région du Maghreb arabe émane de sa conviction que le rétablissement de la sécurité dans la région est l’affaire de tous », a indiqué M. Medelci. Une conviction que les autres dirigeants ne devraient pas sacrifier sur l’autel des lubies. Il y va de la quiétude et de la stabilité de toute une région. C’est pourquoi si un enseignement devait être retenu de l’allocution de M. Medelci à Rabat c’est bien celui-là.
Nadia Kerraz
Nadia Kerraz
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