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Mécontentement généralisé dans la santé en Algérie

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  • Mécontentement généralisé dans la santé en Algérie

    Mécontentement général dans le secteur de la santé. Hier, paramédicaux, corps communs, praticiens et praticiens spécialistes et psychologues étaient en grève. Les structures de santé étaient quasiment paralysées. A l’exception des actes urgents, les rendez-vous ont tous été ajournés face à l’assourdissant silence de la tutelle.

    Le fait est quasiment inédit : la presque totalité des corps de la santé étaient, hier, en grève. Au débrayage des paramédicaux entamé la semaine dernière, est venu s’ajouter celui des corps communs, entamé dimanche, avant que le mouvement auquel a appelé l’Intersyndicale de la santé ne prenne effet, hier, paralysant les structures de santé. De manière tout à fait spontanée, les grévistes appartenant aux différents syndicats ont improvisé des piquets de grève sans que des consignes ne soient données par leurs représentants syndicaux. Un signe qui ne trompe pas, selon le Dr Yousfi qui y voit la manifestation d’un ras-le-bol généralisé, non pas d’un seul corps mais de l’ensemble du personnel de la santé. Dès les premières heures de la matinée d’hier, le ton était donné au niveau du CHU Mustapha. Tous les services fonctionnaient au ralenti. Les rendez-vous pour des analyses ou des explorations étaient systématiquement reportées. Seul service à fonctionner «normalement», celui des urgences où le personnel médical a assuré le service minimum. Des banderoles des différents syndicats étaient accrochées un peu partout dans l’enceinte du CHU Mustapha alors que les différents corps étaient regroupés au niveau des entrées des différents services. Un scénario qui s’est répété un peu partout à travers les différentes wilayas. D’ailleurs, le porte-parole de l’Intersyndicale de la santé s’est félicité de l’adhésion massive des différents corps de la santé, estimant la participation à l’échelle nationale à 80%. Khaled Keddad, le président du Syndicat national des psychologues, parle d’une «adhésion massive et spontanée» et évoque «une grève exceptionnelle» en dépit de quelques dépassements signalés au niveau de certaines wilayas.

    Il évoquera à titre d’exemple, le fait que des directeurs d’établissements aient noté les noms des grévistes en vue d’une ponction sur salaire systématique alors que dans d’autres wilayas, certains chefs d’établissement n’ont pas hésité à recourir à la réquisition, qui est normalement du seul ressort du wali. Pour le Dr Yousfi, président du SNPSSP, la grève est une grande réussite «en dépit du silence de la tutelle» qui s’obstine à ne pas répondre aux doléances des syndicats autonomes en dépit d’engagements fermes de la part de la tutelle et d’instructions fermes de la part du Premier ministre. Le Dr Yousfi s’étonne que le ministre de la Santé puisse prétendre ne pas pouvoir répondre aux doléances des différents syndicats par manque de prérogatives. «Faux», rétorque le Dr Yousfi qui rappelle que parmi la plate-forme de revendications, certains points peuvent être réglés par le ministère de Santé, mais, ajoute-t-il, «nous ne comprenons pas pourquoi en dépit d’engagements et d’instructions écrites, on veut maintenir le secteur dans le marasme ?». Un marasme qui a poussé la quasi-totalité des corps de la santé à emprunter la voie de la contestation. La grève à laquelle a appelé l’Intersyndicale se poursuivra encore aujourd’hui et demain. Elle sera couronnée par un rassemblement qui promet de drainer un nombre important de professionnels de la santé en face du ministère de la Santé. Ziari entendra alors peut-être leurs revendications.


    Un taux de suivi «appréciable» à Oran

    A Oran, le mouvement de grève des médecins spécialistes a été largement suivi. Selon les chiffres communiqués par l’Intersyndicale du CHU d’Oran, 60% des blouses blanches ont suivi le mouvement de protestation, dans la matinée d’hier. «Sur les 150 praticiens spécialistes que compte le CHU, 80 ont suivi le mouvement de grève, tandis que 70 ont préféré rester en service», nous dira une source syndicale. Toutefois, ces chiffres ont été contestés par la direction du CHU, qui parle, elle, d’un taux de suivi ne dépassant pas les 10%. Pour rappel, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a lancé une grève nationale pour pointer du doigt «le mépris» de l’administration à l’égard des praticiens spécialistes, des revendications d’ordre socioprofessionnel, qui sont restées, de longues années durant, lettre morte.

    Nawal Imès - Alger (Le Soir) -
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