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TUNISIE: Investissement. Automobile, Aéronautique, Textile

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  • TUNISIE: Investissement. Automobile, Aéronautique, Textile

    Nommé le 15 mars dernier au poste de ministre de l’Industrie et des Technologies, Medhi Jomaa, était de passage à Paris, pour rencontrer Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif.

    Les discussions ont notamment porté sur la colocalisation et les partenariats envisageables entre les deux pays dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, et des énergies renouvelables.

    Bien plus qu’une première prise de contact, l’objectif était surtout d'assurer la continuité des relations économiques franco-tunisiennes.

    Medhi Jomaa a reçu J-Afrique à l’ambassade de Tunisie à Paris pour détailler ses objectifs industriels prioritaires et faire un état des lieux des principaux secteurs du pays.

    Comment relancer et dynamiser les investissements locaux et surtout étrangers qui ont accusé le coup depuis la révolution ?

    faire de la Tunisie un pays attractif en matières d’investissements est mon troisième objectif. Le plus important pour tout investisseur est de s’assurer de la stabilité politique d’un pays, afin d’avoir confiance en son avenir. Jusqu’à l’année dernière, la visibilité sur le processus électoral était incertaine. Aujourd’hui, le calendrier est précis : les élections présidentielles auront lieu en fin d’année. Le projet de nouvelle constitution est prêt et sera prochainement soumis à l’assemblée constituante.

    Ces deux éléments sont censés donner une meilleure appréciation du risque pour les investisseurs, même si un certain attentisme n’est pas à exclure. Cela dit l’année 2012 a quand même été marquée par la reprise économique, avec une croissance de 3,6% du PIB et des IDE en hausse par rapport à l’année de la révolution. Quant aux problèmes sécuritaires, les risques ont été exagérés. Nous observons une amélioration des conditions de travail et une tendance qui conforte l’esprit d’entreprise dans le pays.

    Où en est le nouveau code de l’investissement en cours d’élaboration ?

    Un premier jet est déjà prêt. Le nouveau code de l’investissement sera moins restrictif, avec une plus grande liberté dans les choix d’investissement et dans le rapatriement des dividendes. Le but est de faciliter l’intégration et l’afflux d’investissements.

    Nous sommes dans l’amélioration continue depuis les années 70. À côté des textes et de l’amélioration de l’infrastructure, nous oeuvrons pour instaurer une nouvelle culture de l’entrepreneuriat basée sur le respect des règles de transparence et la liberté d’entreprise.

    Lors de votre passage à Paris, vous avez évoqué les atouts de l’industrie automobile tunisienne. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce secteur qui dépend fortement de l’Europe ?


    Nous avons tout de même une vingtaine d’années d’expérience dans la sous-traitance automobile. Malgré la crise en Europe, le secteur ne se porte pas trop mal. Le chiffre d’affaires avoisine les 2 milliards de dinars par an, réalisé essentiellement à l’export, et emploie 60 000 personnes dans 235 entreprises.

    Il reste assez dynamique et se développe à travers les IDE européens, mais aussi japonais. Le secteur monte en gamme avec deux axes privilégiés : l’enrichissement des métiers maîtrisés en Tunisie (comme le câblage, l’habillage, la mécanique de précision et l’électronique ), ainsi que l’évolution vers l’intégration des fonctions comme la mécatronique pour apporter une plus forte valeur ajoutée.

    Y-a t’il un projet d’implantation d’un constructeur ?


    Aujourd’hui non, même si nous y travaillons évidemment. Un constructeur en Tunisie renforcerait encore plus le tissu de sous-traitants que nous avons.

    L’usine Renault de Tanger et celle à venir en Algérie sont des atouts pour nos équipementiers qui sont d’un très bon niveau. Cela créera certainement de nouveaux débouchés pour nos entreprises. Le développement et la prospérité chez nos voisins sont des opportunités d’avenir pour la Tunisie.

    Comment évolue le secteur de la plasturgie ?

    Juste avant ma venue à Paris, j’ai inauguré le salon de la plasturgie à Tunis. Pour l’avoir visité, il y a quelques années, j’ai pu observer la mutation qu’a pris le secteur. Nous sommes passé du plastique de caisson pour l’agriculture à des produits très techniques comme de la bi-injection, des pièces d’aspect, des boîtiers pour modem.

    Des entreprises travaillent dans l’automobile haut de gamme pour des marques comme BMW par exemple. Les capacités de production se modernisent, permettant au secteur de monter dans la chaîne de valeur.

    Vous avez effectué votre carrière professionnelle dans l’aéronautique, quelles sont les perspectives dans ce secteur ?


    Le secteur marche très fort en Tunisie, les carnets de commandes des constructeurs sont remplies. Il est demandeur de ressources humaines qualifiées qui sont disponibles chez nous. Il y a eu certes deux ou trois cas de fortes revendications sociales qui ont perturbé certains sites de production.

    Depuis mon arrivée au ministère, je mets tout en oeuvre pour gérer ces dossiers qui sont d’ailleurs en voix de résolution. J’ai vraiment envie de développer davantage la filière, afin de créer plus d’emplois pour nos jeunes diplômés.

    Le secteur du textile compte énormément en Tunisie. Quelle est votre positionnement face à la concurrence chinoise et turque ?

    Nous sommes obligés de monter en gamme. Le savoir-faire doit être constitué d’innovation, de technicité, de stylisme et non plus simplement de confection comme par le passé. Nous encourageons l’investissement à travers des fonds étatiques.

    Nous devons nous concentrer sur les petites séries et les niches techniques, comme les vêtements de sécurité. Nous commençons à nous organiser en ce sens. Nous ne pouvons pas concurrencer la Chine et la Turquie sur les grandes séries standardisées.


    j-afrique



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