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Historique du dialecte Djidjellien

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  • Historique du dialecte Djidjellien

    Le dialecte Djidjellien est un dialecte arabe algérien parlé dans la wilaya de Jijel, au Nord-est du pays. Parlé tout aussi mélangé pratiqué au nord de la wilaya de Mila et à l'ouest de la wilaya de Skikda.

    Ce parler particulier se distingue par une prononciation aigüe des lettres «qaf» et «kaf», ainsi que par l'élimination de nombreuses consonnes arabo-berbères lourdes telles que le «dh» et le «th» et par l'usage des particules «ḥa» (un, une), «di» (de), «d» (c'est, ce sont) et «ka» (modal placé devant les verbes au présent). Ce langage écorné contient de nombreux emprunts au Berbère ainsi que quelques emprunts à l'Italien et au Turc.


    Il fait partie des dialectes arabes maghrébins pré-hilaliens, c'est-à-dire issus de la première vague d'arabisation survenue aux cours des VIIe et VIIIe siècle, qui était autrefois parlé dans tout le triangle Constantine-Collo-Jijel, bien qu'il ait assez régressé depuis au profit des dialectes hilaliens issus de la deuxième vague d'arabisation ; celle survenue au cours du XIe siècle, caractérisés, entre autres, par la prononciation du «q» en «g» ) dont il n'en subsiste que quelques traces imperceptibles dans le dialecte constantinois.


    Histoire et origines


    A la suite à la première conquête musulmane du Maghreb, au VIIe siècle, quatre centres urbains ont émergé : Kairouan, Constantine, Tlemcen et Fès. Chacun de ces centres était relié à deux ports sur la méditerranée : Collo et Jijel dans le cas de Constantine. C'est au sein de ces quatre triangles (ville intérieure/port/port) que les premiers parlers arabes maghrébins se sont développés. Des dialectes qu'on appelle aujourd'hui pré-hilaliens (car ils datent d'avant l'arrivée des Banu Hilal au XIe siècle). Ces dialectes partagent plusieurs caractéristiques communes. Il y a, notamment, la confusion des genres à la deuxième personne du singulier (nta, nti ou ntina utilisés pour les deux sexes). Le remplacement des consonnes Arabes interdentales (prononcées avec la langue entre les dents, comme «th», «dh», etc.) par des consonnes plus légères, l'altération du «t» en «ts » ou «tch», et l'usage de modaux devant les verbes au présent (ta, ka, ku, etc.) afin de différencier le présent du futur ; les deux temps ont la même conjugaison en Arabe.


    Les Orientaux venus au VIIe siècle étaient des citadins. Ils se sont installés à Constantine, Collo et Jijel. Leur langue s'est propagée parmi les Berbères le long des axes reliant ces trois villes entre-elles. Là, elle s'est enrichie de mots et de phonétique berbères. En revanche, les Arabes nomades (les Banu Hilal, Banu Sulaym..etc) entrés au Maghreb au XIe siècle n'ont pas pénétré en petite Kabylie (région de Jijel et de Collo), du fait qu'elle soit une région montagneuse, densément peuplée et de climat inapproprié à leur mode de vie bédouin entre autres raisons. Ce qui a permit à la région de conserver son dialecte pré-hilalien. Durant les siècles qui suivirent, c'est l'enclavement géographique de la petite plaine de Jijel, entourée de montagnes et difficile d'accès, produisant la faiblesse des contacts avec l'intérieur du pays, qui a permit de préserver le dialecte Djidjellien des influences hilaliennes des hauts-plateaux.


    Les dialectes pré-hilaliens des wilayas de Jijel et de Tlemcen ainsi que ceux du Maroc subsistent à ce jour et sont toujours très similaires les uns aux autres. Contrairement à ceux de Kairouan et de Constantine qui ont maintenant pratiquement disparu, remplacés par des dialectes hilaliens, dialectes qui sont aujourd'hui parlés dans la majeure partie de l'Algérie, de la Tunisie, de la Libye, du Sahara occidental et de la Mauritanie. En revanche, les dialectes marocains sont des mélanges des deux genres mais avec une part pré-hilalienne non négligeable.

    Sources :

    - Philippe Marçais, Le parler arabe de Djidjelli (Nord constantinois, Algérie), Paris, Librairie d'Amérique et d'Orient (Publications de l'Institut d'études Orientales d'Alger, XVI), 1952, 648 p.

    - Philippe Marçais, Textes arabes de Djidjelli. Introduction. Textes et transcription. Traduction. Glossaire, Paris, Presses Universitaires de France (Publications de la Faculté des Lettres d'Alger, XXVI), 1954, 240 p.
    "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

  • #2
    Les dialectes pré-hilaliens des wilayas de Jijel et de Tlemcen ainsi que ceux du Maroc subsistent à ce jour et sont toujours très similaires les uns aux autres.
    le parler arabe de Bejaia est aussi un parler pré hillalien..
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      Au Maroc Les Jbalas ont gardé ce parlé pré-hilalien
      Ainsi que dans les villes à forte influence andalouse (Fès, Rabat ..etc)

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      • #4
        - Philippe Marçais, Le parler arabe de Djidjelli (Nord constantinois, Algérie), Paris, Librairie d'Amérique et d'Orient (Publications de l'Institut d'études Orientales d'Alger, XVI), 1952, 648 p
        Heureusement il y a les français pour nous apprendre notre histoire, notre langue, où sont nos étudiants linguistes ? en train de vendre des voitures Cherry ?

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        • #5
          Jijel (Ighil Gili) à la base, c'est une ville berbère (la tribu des Ikutamiyene), alors le djidjélien, c'est de l'arabe qu'on a appris à des paysans berbères.

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