La Syrie avait averti que les attaques destructrices de l’armée de l’air israélienne sur son territoire ne resteraient sans réponse. Parmi les options-très limitées-Damas semble privilégier une approche asymétrique. Comme ce fut le cas avec la Turquie d’Erdögan. En d’autres termes, agir via des mouvements armés. Damas n’a presque aucune latitude pour riposter. Une riposte directe de l’armée syrienne contre des objectifs israéliens déclencherait sans l’ombre d’un doute une guerre régionale et fort probablement un conflit mondial majeur. Les syriens, très mécontents, ont avisé Moscou qu’ils allaient riposter. Mais à leur manière.
Face à la Turquie du Premier ministre Erdögan, le gouvernement syrien a su habilement exploiter d’anciennes fractures géopolitiques en autorisant l’établissement d’une sorte d’autonomie kurde dans les zones frontalières avec la Turquie, favorisant ainsi les opérations du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan). Les combattants de ce mouvement interdit en Turquie ont non seulement pu occuper le terrain en Turquie méridionale mais ont ralenti l’afflux en Syrie de combattants étrangers venant des bases de l’Otan établie au Sud de la Turquie. Ankara n’avait plus d’autre choix que de négocier directement avec Abdullah Oçalan, le chef charismatique du mouvement armé, emprisonné sur une île depuis des années. Grâce entre autre au concours de Damas. Les relations entre les deux pays étaient au beau fixe.
Pour contrer Israël, l’unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, dont l’arsenal en bombes A et H semble croître d’année en année tout comme leur arsenaux chimiques et bactériologiques, Damas n’a pas d’autre choix que d’opter pour une approche similaire. Le président syrien Bashar Al-Assad est décidé de combattre les israéliens en faisant appel à de vieilles connaissances au Moyen-Orient: le Front Populaire de Libération de Palestine (FPLP), un mouvement armé de gauche qui a été derrière des opérations spectaculaires contre les intérêts israéliens durant les années 1970. Ce mouvement vient de recevoir le feu vert de Damas pour opérer comme lui semble sur le plateau du Golan, occupé et annexé par Israël. Damas n’a jamais cessé son soutien à ce mouvement proche à une certaine époque des groupuscules armés de la gauche européenne et japonaise. Ces derniers ont fini par être éradiqués.
Al-Assad est grandement déçu du Hamas palestinien (Islamiste) mouvement contrôlant la bande de Gaza et que Damas, malgré les divergences idéologiques, a activement soutenu contre vents et marées. Non seulement le Hamas s’est nettement démarqué de la Syrie en adhérant sans état d’âme à la coalition financée par l’Arabie Saoudite et le Qatar mais certains de ces combattants ont rejoint les rangs de l’ASL (Armée syrienne libre) et d’autres groupes radicaux combattants l’Etat syrien.
On a assisté dès lors à des scènes irréelles en Syrie dans lesquelles des combattants du Hamas palestinien armés de M-16 et de fusils Galil se battre contre les troupes syriennes sous couverture aérienne israélienne. A Damas, on en revient toujours pas. Le Hamas et Israël, deux ennemis jurés, combattent ensemble l’Etat syrien. Même le Hamas est perplexe devant cette situation et ne sait pas encore comment prendre ce soutien.
D’où le retour de Damas vers les organisations ayant plus ou moins gardé une fidélité à leur engagement idéologique comme le FPLP. Naturellement, Damas peut compter sur le Hezabollah libanais dont l’intervention efficace sur la bande frontalière a bouleversé les rapports de forces à l’avantage de l’armée syrienne. Ceci d’autant plus que les frappes israéliennes et américaines en Syrie n’ont pas visé le Hezbollah (aucune perte enregistrée) mais ont délibérément visé des unités de l’armée syrienne. La deuxième mesure prise par Damas concerne une modification des règles d’engagement au Golan. Ordre a été donné de viser tout convoi israélien évoluant ouvertement dans la zone. Pas plus tard qu’hier un obus syrien est venu atterrir du côté israélien. Les israéliens, répondant à des pressions externes, se sont empressés de déclarer que c’était un incident collatéral des combats entre l’armée syrienne et les rebelles. Mais des forces paramilitaires fidèles au pouvoir à Damas commencent à affluer vers le Golan.
Les Etats-Unis d’Amérique qui entraînent déjà les rebelles en Jordanie et en Turquie vont publiquement assumer l’armement des rebelles. D’ici l’accomplissement des procédures formelles à cette fin, les rebelles auront déjà reçu des centaines de tonnes d’armes et de munitions. Des pays occidentaux, avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont déjà livré du matériel militaire fabriqué en Europe de l’Est à divers groupes armés activant en Syrie.
La rencontre de John Kerry avec Le président russe Vladimir Poutine a été très riche et "chaleureuse". Poutine n’a pas manqué de rappeler à l’américain sa détermination à accélérer la livraison d’armes sophistiquées à son allié syrien. Puisque les rebelles en bénéficient autant de la part des pays de l’Otan et des pays arabes du CCG (Conseil de Coopération du Golfe). Il a surtout insisté qu’en cas de nouvelle attaque israélo-américaine contre la Syrie, il ne tenterait plus de retenir Damas comme il l’a fait cette fois. Et bien que convenant sur la nécessité de trouver une base de consensus avec Washington sur la nécessité d’un dialogue national en Syrie, il a également laissé entendre qu’un renversement par une intervention étrangère du régime d’Al-Assad obligerait la Russie à intervenir directement dans le conflit.
Pendant ce temps, sur le terrain, l’armée syrienne continue la récupération des zones tombées entre les mains des rebelles. Ces derniers ont subi des pertes tellement importantes que des centaines d’entre eux sont en train de fuir au Liban et en Jordanie, en se faisant passer pour des réfugiés civils.
Strategika 51
Face à la Turquie du Premier ministre Erdögan, le gouvernement syrien a su habilement exploiter d’anciennes fractures géopolitiques en autorisant l’établissement d’une sorte d’autonomie kurde dans les zones frontalières avec la Turquie, favorisant ainsi les opérations du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan). Les combattants de ce mouvement interdit en Turquie ont non seulement pu occuper le terrain en Turquie méridionale mais ont ralenti l’afflux en Syrie de combattants étrangers venant des bases de l’Otan établie au Sud de la Turquie. Ankara n’avait plus d’autre choix que de négocier directement avec Abdullah Oçalan, le chef charismatique du mouvement armé, emprisonné sur une île depuis des années. Grâce entre autre au concours de Damas. Les relations entre les deux pays étaient au beau fixe.
Pour contrer Israël, l’unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, dont l’arsenal en bombes A et H semble croître d’année en année tout comme leur arsenaux chimiques et bactériologiques, Damas n’a pas d’autre choix que d’opter pour une approche similaire. Le président syrien Bashar Al-Assad est décidé de combattre les israéliens en faisant appel à de vieilles connaissances au Moyen-Orient: le Front Populaire de Libération de Palestine (FPLP), un mouvement armé de gauche qui a été derrière des opérations spectaculaires contre les intérêts israéliens durant les années 1970. Ce mouvement vient de recevoir le feu vert de Damas pour opérer comme lui semble sur le plateau du Golan, occupé et annexé par Israël. Damas n’a jamais cessé son soutien à ce mouvement proche à une certaine époque des groupuscules armés de la gauche européenne et japonaise. Ces derniers ont fini par être éradiqués.
Al-Assad est grandement déçu du Hamas palestinien (Islamiste) mouvement contrôlant la bande de Gaza et que Damas, malgré les divergences idéologiques, a activement soutenu contre vents et marées. Non seulement le Hamas s’est nettement démarqué de la Syrie en adhérant sans état d’âme à la coalition financée par l’Arabie Saoudite et le Qatar mais certains de ces combattants ont rejoint les rangs de l’ASL (Armée syrienne libre) et d’autres groupes radicaux combattants l’Etat syrien.
On a assisté dès lors à des scènes irréelles en Syrie dans lesquelles des combattants du Hamas palestinien armés de M-16 et de fusils Galil se battre contre les troupes syriennes sous couverture aérienne israélienne. A Damas, on en revient toujours pas. Le Hamas et Israël, deux ennemis jurés, combattent ensemble l’Etat syrien. Même le Hamas est perplexe devant cette situation et ne sait pas encore comment prendre ce soutien.
D’où le retour de Damas vers les organisations ayant plus ou moins gardé une fidélité à leur engagement idéologique comme le FPLP. Naturellement, Damas peut compter sur le Hezabollah libanais dont l’intervention efficace sur la bande frontalière a bouleversé les rapports de forces à l’avantage de l’armée syrienne. Ceci d’autant plus que les frappes israéliennes et américaines en Syrie n’ont pas visé le Hezbollah (aucune perte enregistrée) mais ont délibérément visé des unités de l’armée syrienne. La deuxième mesure prise par Damas concerne une modification des règles d’engagement au Golan. Ordre a été donné de viser tout convoi israélien évoluant ouvertement dans la zone. Pas plus tard qu’hier un obus syrien est venu atterrir du côté israélien. Les israéliens, répondant à des pressions externes, se sont empressés de déclarer que c’était un incident collatéral des combats entre l’armée syrienne et les rebelles. Mais des forces paramilitaires fidèles au pouvoir à Damas commencent à affluer vers le Golan.
Les Etats-Unis d’Amérique qui entraînent déjà les rebelles en Jordanie et en Turquie vont publiquement assumer l’armement des rebelles. D’ici l’accomplissement des procédures formelles à cette fin, les rebelles auront déjà reçu des centaines de tonnes d’armes et de munitions. Des pays occidentaux, avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont déjà livré du matériel militaire fabriqué en Europe de l’Est à divers groupes armés activant en Syrie.
La rencontre de John Kerry avec Le président russe Vladimir Poutine a été très riche et "chaleureuse". Poutine n’a pas manqué de rappeler à l’américain sa détermination à accélérer la livraison d’armes sophistiquées à son allié syrien. Puisque les rebelles en bénéficient autant de la part des pays de l’Otan et des pays arabes du CCG (Conseil de Coopération du Golfe). Il a surtout insisté qu’en cas de nouvelle attaque israélo-américaine contre la Syrie, il ne tenterait plus de retenir Damas comme il l’a fait cette fois. Et bien que convenant sur la nécessité de trouver une base de consensus avec Washington sur la nécessité d’un dialogue national en Syrie, il a également laissé entendre qu’un renversement par une intervention étrangère du régime d’Al-Assad obligerait la Russie à intervenir directement dans le conflit.
Pendant ce temps, sur le terrain, l’armée syrienne continue la récupération des zones tombées entre les mains des rebelles. Ces derniers ont subi des pertes tellement importantes que des centaines d’entre eux sont en train de fuir au Liban et en Jordanie, en se faisant passer pour des réfugiés civils.
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