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L'abandon des antibiotiques par les industriels menace la sécurité sanitaire

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  • L'abandon des antibiotiques par les industriels menace la sécurité sanitaire

    C'est une source d'inquiétude majeure pour le secteur de la santé. Lors du dernier Congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses qui s'est tenu à Berlin fin avril, les scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme. Face à l'émergence croissante de nouvelles résistances, le faible taux de renouvellement de l'arsenal antibiotique risque de nous ramener à l'époque où les antibiotiques n'existaient pas.

    Selon une publication d'avril de la Société américaine des maladies infectieuses, « le nombre de nouveaux antibiotiques approuvés chaque année par les autorités sanitaires décroît en effet régulièrement ». Alors que seize produits ont reçu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) sur la période 1983-1987, il n'y en a eu que deux sur la période 2008-2012. De plus, toujours selon la même étude, « le nombre de grands laboratoires pharmaceutiques actifs dans le domaine a lui aussi diminué ». Seuls Astra-Zeneca, GSK et Merck associé à Schering Plough ont actuellement des molécules en essais cliniques de phase II ou III alors qu'ils étaient plus d'une dizaine à s'y intéresser à la fin des années 1990. Ainsi, sur les sept antibiotiques potentiels en essais cliniques, quatre seulement sont développés par de grands groupes, les autres étant portés par des sociétés de biotechnologie comme le suisse Basilea ou les américain Cubist ou Polymedix. Une fragilité supplémentaire comme en témoigne la faillite en avril dernier de Polymedix qui a interrompu le développement d'un produit en phase II.

    Un marché peu rémunérateur

    Pourtant les besoins sont là. Non seulement les maladies infectieuses sont la deuxième cause de mortalité dans le monde, mais il ne peut y avoir de médecine moderne sans antibiotiques. Pas de chirurgie, pas de chimiothérapie ou de quelconque traitement affaiblissant le système immunitaire sans antibiotiques. On estime, en Europe, à 25.000 par an le nombre de décès résultant d'infections résistantes aux antibiotiques, contractées à l'hôpital. En termes de coûts, les enjeux sont importants aussi : 2,5 millions de journées d'hospitalisation supplémentaires, et 900 millions d'euros de surcoûts hospitaliers résultent des infections résistantes aux antibiotiques

    Comment en est-on arrivé là ? Les antibiotiques cumulent les handicaps : ils ne sont pas rémunérateurs, les nouvelles molécules sont difficiles à trouver et les exigences réglementaires conçues pour les autres médicaments ne sont pas adaptées aux particularités des antibiotiques. Selon des travaux de la société de conseil britannique, Office of Health Economics (OHE), la valeur nette économique des antibiotiques est, par exemple, trois fois moins élevée que celle des anticancéreux, et plus de sept fois inférieure à celle des médicaments pour le système nerveux central. De plus, les traitements antibiotiques sont donnés pour une courte durée et la plupart des produits aujourd'hui commercialisés sont des génériques. En outre, quand un nouvel antibiotique arrive sur le marché, on en restreint l'emploi pour retarder le plus possible l'apparition de résistances (qui se développent avec l'usage du produit), le chiffre d'affaires tarde donc à décoller.

    Côté recherche, différents mécanismes d'action ont déjà été exploités et il n'y a pas beaucoup de nouvelles pistes. Cela suppose non seulement de bien connaître la biologie humaine (pour éviter des molécules trop toxiques) mais aussi celle des bactéries pour trouver leurs failles.

    Enfin, les exigences qui gouvernent les essais cliniques ne sont pas adaptées, comme le souligne un récent article paru dans la revue médicale « Lancet ». Apporter la preuve statistique de l'efficacité d'un nouveau médicament suppose de le tester sur un grand nombre de patients. Or on ne peut pas se permettre d'attendre qu'une infection multirésistante compte beaucoup de cas pour essayer un nouveau produit car on risquerait alors un désastre sanitaire. Autre difficulté, on tente généralement de montrer qu'un nouveau médicament est plus efficace que les traitements existants. Avec les antibiotiques ce qu'on cherche surtout c'est un mécanisme d'action différent susceptible de contourner les résistances. Pour éviter un retour à la médecine du XIX e siècle, il y a donc urgence à agir et, si les idées ne manquent pas (lire l'interview ci-dessous), encore faut-il les mettre en œuvre
    les échos fr

  • #2
    Bonjour intéressant article .

    1- Les gens en bons inconscients ne finissent souvent pas leur traitement antibiotique, ce qui laisse le temps à la bactérie de trouver une combine mutative pour résister à l'antibiotique .

    2- La campagne française du ''les antibitotiques, ne sont pas automatiques' est l'une des rares à avoir centré le problème pour les prescriptions médicales et automédicatives, car jusqu'ici, dans le monde, la majorité des patients ne comprennent toujours pas qu'ils sont les vrais acteurs de cette résistance aux ATB

    3-Perso j'ai toujours été contre les médicaments génériques : ils n'auront jamais la formule exacte d'un médicament original, j'ai toujours ressenti une grande différence . Pfizer par exemple ne te donnera jamais qu'une licence mais jamais sa formule exacte d'un médicament, normal de protéger leur industrie .Et quand bien même ils le feraient , les matières premières ne sont pas pareilles dans les pays dev et sous dev ...Mais à cause du remboursement des génériques, le prix est un facteur de choix pour la majorité des patients ...


    Désormais, de simples infections seront plus coriaces qu'avant, car les microorganismes sont très sensibles et sont des adeptes incontrôlables du darwinisme , on ne saura pas comment ils vont se comporter ni comment les contrer .
    Dernière modification par persephone, 13 mai 2013, 11h37.
    Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.

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