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MAROC :Le directeur d'Agropol veut "couvrir localement 20% des besoins du secteur oléagineux

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  • MAROC :Le directeur d'Agropol veut "couvrir localement 20% des besoins du secteur oléagineux

    Augmenter les surfaces et les rendements de colza et de tournesol marocains. Tel est l'objectif de l'accord s'inscrivant dans le cadre du plan Maroc vert signé, le 4 avril 2013, entre l'industriel français Sofiprotéol et le Ministère de l'agriculture et de la pêche du Maroc. L'Usine Nouvelle a demandé à Guénaêl Le Guilloux, directeur d'Agropol, l'association pour le développement à l’international des filières oléo-protéagineuses de nous expliquer la portée de cet accord.
    L'Usine Nouvelle : Pouvez-vous nous présenter Agropol ?
    Guénaël Le Guilloux : Agropol est une association chargée de la promotion des cultures oléagineuses à l’international. Elle a été créée par l’ensemble des acteurs de la filière française des huiles et des protéines végétales, en particulier les structures interprofessionnelles. Au Maroc, Agropol travaille pour le développement de la filière oléagineuse locale. Il collabore avec les acteurs locaux comme les agriculteurs, les associations agricoles et industrielles, les semenciers et les fournisseurs d'intrant. Il travaille aussi avec Folea, la Fédération interprofessionnelle des oléagineux du Maroc qui vient tout juste d’être créée. Nous apportons ainsi au Maroc les compétences de la filière française sur le plan de l’organisation et de la technique, grâce en particulier au Cetiom, notre institut technique .


    Quels sont les objectifs 2013-2014 qui ont été fixés ?
    Les objectifs sont fixés annuellement en termes de surface et de rendement. Nous partons d'une surface actuelle de tournesol de 40 000 hectares. Nous visons un triplement de la surface à l'horizon 2020, pour arriver à un total de 130 000 ha de tournesol et de colza. Aujourd'hui, le Maroc importe 98% de sa consommation d'huile : le développement des cultures doit permettre de couvrir 20% des besoins en 2020. L’autre intérêt est d’apporter au secteur de l’élevage des tourteaux issus de la trituration des graines oléagineuses.
    Des ingénieurs français viendront-ils en aide aux agriculteurs marocains dans la sélection des semences par exemple ?
    Oui, mais il faut rappeler que les cultures oléagineuses ne sont pas nouvelles au Maroc. Agropol contribue à mettre à jour les connaissances des producteurs marocains et s'attache à appuyer la création de pratiques culturales à la fois durables et performantes. Nous avons déjà mené un certain nombre d'expérimentations, en partenariat avec l'INRA et des producteurs marocains. Nous apportons certes notre compétence, mais nous construisons ensemble des solutions marocaines. Il s'agit de développer puis de mettre en commun ces référentiels. Il faut aussi identifier la manière d’améliorer la productivité. Cela passe par exemple par l'identification de variétés qui peuvent être nouvelles, mais déjà existantes dans les catalogues en Europe et les tester sans aller jusqu'à créer des variétés spécifiques marocaines.
    Quelle est la taille actuelle de Folea en termes d'effectifs ?
    Folea a à peine un mois d'existence et a pour le moment une équipe restreinte. Aujourd'hui, il y a un bureau avec un président, un vice-président, un secrétaire général, un trésorier et un vice-trésorier. Il y a deux collèges professionnels : l’amont agricole représenté par l’Association marocaine des producteurs de graines oléagineuses (Amaprol) et l’aval industriel représenté par l’Association nationale des industriels des oléagineux (Aniom). Folea s’est engagée à relancer la filière en mettant en œuvre, via des projets d’agrégations, des actions sur l’amont et l’aval de la filière.
    Quelles sont les régions qui ont été choisies pour servir de test ?
    Parmi les zones retenues comme étant propices à la production des oléagineux concernant le colza et le tournesol nous pouvons citer la Chaouia, Zaër, Meknès-Tafilalet, Fès-Boulemen, Gharb, Loukos et Doukkala-Abda. Ce sont des zones de production importantes de céréales. L'avantage des oléagineux dans ce contexte c'est de pouvoir exercer l'alternance des cultures qui a des vertus amélioratrices sur la culture des céréales et évite la multiplication des problématiques phytosanitaires, la baisse des rendements et de facto la hausse du coût d'exploitation.
    Comment fait-on pour optimiser la production oléagineuse ?
    On obéit aux mêmes impératifs que ceux de la culture des céréales. En premier lieu, l’optimisation des semis en combinant l’utilisation d’un équipement et une semence performante avec une date d’opération optimale. Il s’agit ensuite de bien gérer l’apport d’engrais et de contrôler le développement des mauvaises herbes. Pour le colza, la maîtrise de la récolte sera une condition de rentabilité. Les investissements en termes d'équipements ne sont pas forcément spécifiques aux cultures oléagineuses. Une amélioration globale de l'équipement des exploitations sera bénéfique au secteur quelque soit les cultures.
    Justement, est-ce que les outils de production existent au Maroc ou faut-il les importer ?
    Le Maroc dispose déjà du parc industriel adéquat pour la trituration des graines mais le système de collecte de la filière nécessitera des améliorations notamment organisationnelles et va générer des investissements en termes d'équipement.
    Qu'en est-il de la formation ?
    Il y a déjà des actions de démonstration sur des plateformes dédiées au transfert de compétence qui permettent de montrer l'opportunité d'une technique culturale ou l'utilisation spécifique d'un semoir de précision, d'un désherbant ou d'une technique de récolte aux agriculteurs marocains. La démonstration est un outil de formation qui a toute sa place et qui sera développé. Au-delà du discours, l'agriculteur reste quelqu'un de pragmatique. Il aime voir ce qu’on lui dit pour y croire et le mettre en pratique.
    Quels sont les objectifs fixés au niveau de la formation ?
    Essentiellement l'amélioration des rendements et l'abaissement des coûts de production grâce à l'évolution des pratiques agricoles. Un suivi sera mis en place. Les conséquences sur le rendement restent l’élément clé pour déterminer si les actions menées ont porté leur fruit
    usine nouvelle
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