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Boumerdès : la belle revanche des enfants du séisme

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  • Boumerdès : la belle revanche des enfants du séisme

    Au lendemain du séisme de Boumerdès, les psychologues de la FOREM ouvrent une cellule psychologique d’urgence à Zemmouri. L’angoisse et les troubles scolaires sont généralisés. Dix ans plus tard, les enfants pris en charge vont mieux. Certains sont devenus psychologues à leur tour.

    A l’entrée de la ville, des préfabriqués alignés les uns à côté des autres forment désormais un quartier organisé. Des rues goudronnées, des murs et des portes en métal. Tout est gris. Au fond, un grand portail s’ouvre sur un jardin fleuri et un toboggan. Derrière les arbres, des cris d’enfants s’échappent des préfabriqués. Ici, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) assure l’enseignement préscolaire à plus de 200 enfants orphelins. Des centaines d’autres attendent que leur dossier soit pris en charge.


    A Zemmouri, la plupart des orphelins ont perdu l’un de leurs parents à cause du terrorisme ou des conséquences du séisme de 2003. «Des gens sont morts sous les décombres, mais la précarité et la promiscuité ont continué de tuer les années suivantes», explique Karima Issad, directrice du centre de la Forem. Le 22 mai 2003, au lendemain de la première secousse, les psychologues de la Forem, forts de leur expérience avec la population de Bentalha (Alger), s’installent dans un champ à Zemmouri et montent une cellule d’écoute psychologique d’urgence. La ville s’est complètement effondrée. La plupart des habitants sont sous le choc.

    Pour aider les plus jeunes, la Forem organise des séances de dessins qui permettent aux enfants d’exprimer leurs émotions. Sur les feuilles, les couleurs sont rares. De nombreux enfants reproduisent des maisons, en redoutant de vivre à nouveau dans un immeuble qui pourrait s’effondrer. Certains dessinent leurs proches, tués lors le tremblement de terre. Au fil des semaines, les familles sont moins réticentes à la présence des psychologues et viennent plus régulièrement. Les ébauches deviennent plus colorées.

    écoute

    Aujourd’hui, les psychologues sont toujours présents à Zemmouri. Une jeune femme habillée en noir relève ses lunettes pour embrasser la directrice en souriant. Amel, 24 ans, est chargée de détecter les difficultés des enfants du centre. Mais il y a dix ans, cette jolie brune a vu sa maison détruite. Avec ses parents et ses cinq frères et sœurs, elle vit d’abord sous une tente avant d’être relogée dans un chalet. «Je suis rapidement venue au centre. Il y avait des jouets, on faisait du sport, du volley-ball. Et surtout, ici, on nous écoutait. Après le séisme, tout le monde était choqué, personne n’avait le temps pour nous écouter. Au centre, la porte était toujours ouverte», raconte-t-elle.

    Amel réussit brillamment ses études, soutenue par les équipes de la Forem. «Je pouvais parler quand j’avais des problèmes. Ca m’a vraiment aidée. La preuve, aujourd’hui je vais très bien !», dit-elle en éclatant de rire. A l’université, Amel choisit d’étudier la psychologie «pour aider les autres comme on m’a aidée». Sa licence en poche, elle commence à travailler au centre de Zemmouri. En parallèle, elle continue de se rendre à l’université, à Alger, pour obtenir son doctorat. Elle vit dans une cité universitaire. Un soulagement pour celle qui a vécu 10 ans à 8 dans 36 m2, sans téléphone fixe ni internet.

    Bourse

    Comme Amel, les enfants pris en charge par la Forem à partir de 2003 vont mieux. A l’époque, ils avaient des difficultés à l’école. Troubles de la parole, lecture balbutiante, angoisse, violence, grande timidité et peur incontrôlable, comme cette jeune fille de 14 ans qui est incapable de descendre les escaliers. «Les enfants ont tous été touchés, même si eux-mêmes n’ont pas été blessés», explique la directrice. Après quelques années, les résultats scolaires s’améliorent et les enfants s’apaisent. Même s’ils sont de jeunes adultes, certains continuent de se rendre au centre. L’une des éducatrices qui s’occupe du préscolaire était en terminale au moment du tremblement de terre. «Aujourd’hui encore quand j’entends un grondement sourd, je m’inquiète», raconte-t-elle.

    Elle se souvient des excursions organisées par le centre quelques semaines avant le bac. Une évasion qui lui a permis d’évacuer son angoisse. Au-delà du soutien psychologique, la Forem fournit une bourse de 4000 DA par mois par enfant. Une aide financée par des entreprises privées et par les Emirats arabes unis. Mais la fondation est aussi devenue partie intégrante de la vie sociale de Zemmouri. Les habitants des chalets n’ayant ni la place ni les moyens d’organiser de grandes fêtes, le centre ouvre sa grande salle pour les mariages.

    C’est là également qu’est célébrée chaque année la Journée de l’enfant. Malika vit juste en face du portail du centre, dans un chalet avec ses 9 enfants. Un salon, deux petites chambres, une cuisine à l’extérieur protégée par un mur en béton, que la famille a construit. Il y a peu de place, alors Malika a envoyé ses enfants au centre dès le début. Le plus jeune d’entre eux va à la crèche. Dans les locaux de la Forem, on l’appelle «Khalti Malika». Comme les sinistrés du quartier, elle est intégrée.

    L’ONU appelle le privé à la prévention des catastrophes

    L’ONU a insisté cette semaine sur le nécessaire engagement des entreprises privées dans la prévention des catastrophes, alors que plus de 4000 experts se sont enregistrés pour participer à la plateforme mondiale des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, mardi prochain à Genève. Depuis le début du siècle, les pertes économiques cumulées imputables aux catastrophes naturelles atteignent 2500 milliards de dollars. «Il n’y a pas seulement les pertes directes et indirectes, mais les effets à plus long terme», a souligné Andrew Maskrey, l’auteur d’un rapport. Il a mentionné les pertes en termes de réputation, d’emploi, de parts de marché. Avant le séisme de 1995, Kobé, au Japon, était le 6e port le plus important de la planète. Malgré sa reconstruction, il n’est plus qu’au 47e rang.


    Mélanie Matarese, El Watan

  • #2
    rébbi yérham tout les morts de ce terrible jour, certains figuraient parmi mes amis, dont une certaine yasmine qui avait fait le mauvais choix en voulant rester chez elle avec son père alors que sa mère et ses autres sœurs sont allées fêter le mariage d'une cousine...ou bien était-ce le bon.

    courageuse cette Amel.
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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