Annonce

Réduire
Aucune annonce.

ALGERIE:Les entreprises publiques appelées à faire plus d'effort : Beaucoup d'argent dépensé

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • ALGERIE:Les entreprises publiques appelées à faire plus d'effort : Beaucoup d'argent dépensé

    « Le moment est arrivé pour se dire la vérité et affronter la réalité économique du pays: sortir de la dépendance envers les hydrocarbures et améliorer la croissance hors de ce secteur», a déclaré jeudi dernier le Premier ministre, Abdelmalek Sellal devant les responsables des entreprises publiques relevant des sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) en les instruisant par la même occasion à faire «l'effort nécessaire» pour se conformer davantage aux orientations du programme du gouvernement en matière de création d'emplois et de richesses. S'exprimant à l'occasion d'une réunion avec les directeurs des SGP, Sellal n'a pas été complaisant et dira qu'en dépit des milliards de dollars injectés dans les entreprises publiques, ces dernières trainent encore des boulets et n'évoluent pas dans le sens de créer une «valeur ajoutée » à l'économie nationale. Le secteur industriel public «n'évolue pas comme le souhaite le gouvernement», a regretté Sellal en rappelant l'énorme effort financier engagé par l'Etat ces deux dernières années pour l'assainissement financier des EPE (Entreprises publiques économiques). «Beaucoup d'argent a été dépensé mais les indicateurs de gestion des entreprises publiques restent en deçà de nos attentes», a-t-il clairement lâché. Et comme le «problème» des entreprises publiques n'est pas désormais un problème de financement, ces dernières doivent impérativement s'orienter de plus en plus vers le partenariat étranger pour acquérir le management et le savoir-faire nécessaires à leur développement, a recommandé le Premier ministre. M. Sellal n'a pas manqué néanmoins de saluer les «performances» réalisées par le secteur public marchand durant le premier trimestre de l'année en cours. Ce secteur a réalisé en effet une croissance de 5,3% du chiffre d'affaires et 9% de la valeur ajoutée et contribué à la création de 3.000 emplois.

    Le secteur public marchand en Algérie est composé, outre les entreprises des secteurs des finances, de l'énergie et des télécommunications, de 26 SGP, 15 EPE non affiliées, 70 groupes et 668 entreprises selon les données officielles obtenues par l'APS. Par ailleurs, le Premier ministre a fait savoir que l'Algérie doit profiter de la crise mondiale pour relancer son secteur industriel. «L'Algérie doit profiter de la crise économique mondiale pour remettre sur pied et relancer son secteur industriel», a souligné Sellal en expliquant que «si l'Algérie ne profite pas de la crise économique pour remettre sur pied son secteur industriel, tous ses efforts de développement seront vains». Le Premier ministre a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité d'exploiter tous les moyens possibles pour réaliser la relance du secteur industriel national. La mise en œuvre de partenariats public-privé ainsi que l'identification et la concrétisation d'opportunités de coopération avec des investisseurs étrangers représentent les principales pistes à développer, estime le chef de l'exécutif pour qui certaines firmes étrangères, actuellement en difficultés en raison de la crise en Europe, sont prêtes à investir en Algérie.

    LE SECTEUR PRIVE, UN ALLIE FONDAMENTAL

    «Vous devez prendre des initiatives conformes aux intérêts économiques du pays et tous les moyens possibles devraient être mis à profit pour relancer le secteur industriel national», a insisté Abdelmalek Sellal, soulignant, au passage, que le secteur privé demeure «un allié fondamental pour la concrétisation de cet objectif, même si le secteur marchand public continue de constituer le principal levier de l'action économique publique». Le Premier ministre soulignera en outre, que les perspectives de réalisation des objectifs de développement fixés par certains secteurs «sont trop loin par rapport à l'urgence d'engager des actions concrètes et immédiates» notamment dans les filières ciment et médicament. Concernant la production de ciment, il faut noter que le groupe public qui détient le portefeuille de cette activité (GICA) s'est fixé comme objectif d'atteindre 60% des besoins nationaux à l'orée de 2017, soit une production supplémentaire avoisinant les 13 millions de tonnes, une perspective jugée »trop lointaine» par Sellal qui rappelle en ce sens que la moyenne du déficit accusé en la matière tourne autour de 2 millions de tonnes par an, en particulier durant l'été où la demande bat son plein. De même pour le segment de l'industrie pharmaceutique où le groupe public Saidal ne couvre que 5% de la demande interne, contre 35% assurée par les opérateurs privés et 60% par l'importation. «Vous devez reconsidérer vos objectifs», a-t-il lancé aux responsables de ces deux groupes. Evoquant le rôle du secteur industriel dans la lutte contre le chômage, le Premier ministre a rappelé que «toute la bataille du pays tourne autour de la création d'emploi» en reconnaissant, que le premier trimestre de l'année en cours a enregistré la création de près de 3.000 nouveaux emplois par l'ensemble des entreprises relevant des différentes SGP, ce qui est bien évidement en deçà des attentes au vu des sommes astronomiques injectés pour remettre à flot les entreprises relevant du secteur public.

    ENTREPRISES PUBLIQUES : LE SOUTIEN DE L'ETAT EST-IL TERMINE ?

    Les entreprises publiques industrielles gagneraient à adopter une démarche plus agressive en termes d'initiatives et de conquête des marchés et ne plus continuer à compter exclusivement sur le soutien de l'Etat, a vivement préconisé de son coté le ministre des Finances Karim Djoudi. Ce dernier, qui prenait part à la réunion avec les présidents de directoires des SGP présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé ces entreprises de sortir du «tout Etat». «Il ne faut pas continuer à penser que tout doit venir de l'Etat, l'entreprise publique doit faire face à son marché, développer son contrôle interne et adopter une gestion économique plus moderne et plus souple», a exhorté le ministre des Finances pour qui l'entreprise publique ne devrait pas d'ailleurs avoir les mêmes objectifs que l'Etat qui ne cherche pas la profitabilité. M. Djoudi a proposé aux présidents des 26 SGP présents à la réunion ainsi que l'ensemble des entreprises publiques à tenter d'attirer des partenaires étrangers en leur proposant, entre autres, des «fiches de projets» bien détaillées, des documents indisponibles actuellement en dépit de leur importance pour les partenaires. Le ministre a en outre saisi cette occasion pour rappeler l'effort financier engagé par l'Etat ces dernières années pour assainir, à concours de plus de 1.000 milliards de DA, les situations financières du secteur public. Ainsi, 900 milliards (mds) de DA ont été consacrés à cet assainissement auxquels s'ajoutent 60 mds de DA pour le soutien des fonds de roulement et 29 mds de DA pour la prise en charge des agios bancaires impayés. «Et, avec un engagement bancaire de 2.138 mds de DA au profit du secteur public, le gouvernement aurait souhaité avoir un bon niveau de dividendes versé au Trésor public», a déclaré M. Djoudi qui souligne que le montant des dividendes versé au budget de l'Etat en 2011 par le secteur public industriel n'a pas dépassé 1,4 md de DA contre une trentaine de milliards versés par les banques. « La réponse à ce dysfonctionnement, se trouve au niveau des gestionnaires des entreprises publiques eux-mêmes et non pas chez l'Etat», lâche à son tour le ministre des Finances
    le quotidien d'oran
Chargement...
X