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Kabylie : Entre économie, écologie et tourisme

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  • Kabylie : Entre économie, écologie et tourisme

    «Le 21e siècle sera écologique ou ne sera pas»! Cette maxime d’un spécialiste, dans le domaine de la protection de l’environnement pourra-elle trouver d’oreilles attentives en Kabylie de façon à préserver les grands équilibres biologiques- faune et flore-, rationaliser l’exploitation du foncier et protéger les grandes infrastructures (routes, barrages, retenues collinaires,…) qui profitent à toute la population?

    Car, vu les difficultés du relief grevant cette région d’Algérie et la densité démographique caractérisant ses villages et hameaux, le précieux capital qui mérite d’y être préservé et promu, demeure la nature et les paysages sous toutes leurs facettes: côte, sommets de montagne, vallées, falaises,…etc. La défense de l’environnement et l’ouverture de la région au tourisme propre devront constituer des axes majeurs de la politique socioéconomique, censée être entreprise aussi bien, par le pouvoir central que par l’administration locale, les élus et les associations.

    L’on a remarqué que la littérature journalistique inhérente à ce volet important de la vie des populations a surtout porté, au cours de ces dernières années, sur la situation inquiétante des décharges sauvages qui ont essaimé à travers toute la Kabylie.

    À juste titre, la sonnette d’alarme a été tirée par les citoyens, les associations et les élus, pour trouver une solution définitive à la gestion des déchets ménagers, industriels et hospitaliers. Face à la montée des périls écologiques et à l’enlaidissement qui menace tous les paysages kabyles, le ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Ville a initié à l’échelle nationale, dès octobre 2012, des actions de volontariat impliquant les autorités locales, les élus, les comités de village et les associations de défense de l’environnement. Comme l’appréhendaient certains observateurs de la scène nationale, le prolongement et l’ancrage de ces comportements de la vie quotidiennes peinent à s’installer au sein des ménages et même des structures de l’administration locale.

    En outre, à l’aval, beaucoup reste à faire; à savoir, entre autres, trouver les terrains devant recevoir les centres d’enfouissement technique, créer des petites et moyennes entreprises dans le domaine du recyclage devant toucher les différentes catégories de déchets et détritus (plastique, papier, bois, déchets ferreux, autres métaux non ferreux,…). Ce n’est qu’une fois que ces débouchés auront été mis en place que le tri au niveau des foyers et le transport par nature de déchet pourront être envisagés, voire imposés. Outre ce que l’information de proximité rapporte quotidiennement au sujet de la prolifération des décharges sauvages sur les routes, dans les massifs forestiers et même dans certains sites touristiques, la Kabylie est aussi menacée par d’autres sources de menaces ou de nuisance écologique; et les eaux usées n’en sont pas des moindres. Au vu de la densité de la population des collines et des vallées de la région, le débit et le volume des eaux usées est l’un des plus importants du pays. Ironie de l‘histoire, c’est là un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure que les foyers sont raccordés au réseau d’eau potable.

    Dans ce domaine, la Kabylie- avec la construction de barrages et retenus collinaires- est en train de sortir de son sous-développement hydraulique qu’elle a connu depuis l’indépendance du pays. Cette situation de sous-développement était d’autant plus injustifiable que la région est considérée (avec Jijel et Skikda) comme l’une des régions les mieux arrosées d’Algérie (avec une pluviométrie annuelle allant de 900 à 1500 mm). Ce n’est qu’au début du 21ème siècle que la wilaya de Tizi Ouzou verra la construction d’un barrage d’envergure sur le cours de l’Oued Aïssi. Avec ses 175 millions de mètres cubes de capacité et son plan d’eau de 550 ha, le barrage de Taksebt constitue une véritable révolution hydraulique pour toute la wilaya de Tizi Ouzou, et au-delà, puisque l’ouvrage dessert aussi les wilayas d’Alger et Boumerdès.

    Un bassin versant à protéger

    Le bassin versant du barrage s’étend sur une superficie de 448 km2, allant d’Abi Youcef jusqu’aux Ouadhias, ramenant les eaux du Djurdjura (pluie et produit de la fonte des neiges), du piémont et des collines situées au nord. Cependant, le barrage est aussi le réceptacle des eaux usées déversées par les ménages et des autres effluents (margines, huiles mécaniques,…). Malgré l’effet d’autoépuration des eaux ménagères, les pouvoirs publics comptent éliminer le risque de pollution.

    C’est pourquoi, l’Office national de l’assainissement a programmé l’installation de six stations d’épuration d’eaux usées (Step) à l’aval des grandes espaces habités l’enveloppe financière mobilisée pour cette opération est de l’ordre de 55 millions de dinars (deux unités dans la commune d’Irdjen, une dans la commune de Aïn El Hammam, une aux Ouacifs, une aux Ouadhias et une autre à Mechtras). Reste que cet impluvium (bassin versant), d’une superficie de 448 km2, est aussi menacé par un autre phénomène qui a fait des ravages un peu partout en Algérie en réduisant parfois drastiquement la durée de vie des ouvrages hydrauliques. Il s’agit de l’envasement. Le couvert forestier de la région est en train de se réduire en peau de chagrin, suite aux incendies, aux constructions domestiques et à la réalisation de certaines infrastructures. Le charriage de matériaux solides risque, à long terme, de réduire la capacité de rétention du barrage. Dans certains ouvrages envasés, il y a même un risque qui pèse sur le matériel et les machines (conduites, pompes de refoulement,…).

    La nécessité de travailler à la protection du bassin versant est une urgence, et ce, par tous les moyens que le génie rural et la foresterie mettent à la disposition des techniciens algériens (reboisements, fixation biologiques des berges des affluents, encouragement de l’arboriculture là où certaines pentes sont exploitées actuellement en céréaliculture, travaux de corrections torrentielles pour réduire la vitesse d’écoulement des eaux,…).

    Sur un autre plan, de façon presque naturelle, une esquisse d’activité touristique sur le périmètre du barrage commence à se s’installer. Elle se fait de manière rudimentaire, non organisées. C’est aux pouvoirs publics d’imaginer les investissements possibles autour de ce beau lac, y compris par la pratique de certains sports spécifiques, afin d’en tirer le meilleur parti pour la région.

    Par Amar Naït Messaoud- La dépêche de kabylie
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