A la suite de l’interdiction officielle par le gouvernement du congrès des salafistes d’Ansar Charia :
Écrit par Mohamed Badreddine
Le groupe salafiste tunisien Ansar Charia défiera-t-il le gouvernement aujourd’hui en maintenant le déroulement de son rassemblement à Kairouan, malgré l’interdiction officielle ?
« Nous avons décidé d’interdire ce rassemblement en raison d’une violation de la loi et de la menace qu’il représente pour la sécurité et l’ordre public », a indiqué vendredi le ministère tunisien de l’Intérieur dans un communiqué, tout en menaçant de sévir contre ceux qui défieront l’autorité de l’Etat. Reste à savoir maintenant si les salafistes, qui n’ont même pas demandé d’autorisation pour tenir cette réunion, se plieront à cette décision. « Tous ceux qui défieront l’autorité de l’Etat et de ses institutions, ceux qui tenteront de semer le chaos, ceux qui inciteront à la violence et à la haine en porteront toute la responsabilité », a averti le ministère. Il a encore menacé de représailles « tous ceux qui tenteront de s’attaquer aux forces de l’ordre » et assuré que la police et l’armée étaient « hautement mobilisées ». Le gouvernement tunisien confirme donc les déclarations du chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi, lequel avait affirmé cette semaine que le gouvernement allait interdire le congrès annuel d’Ansar Charia.
En réponse, le principal groupe salafiste djihadiste avait appelé « 40 000 partisans » à défier les autorités et à aller aujourd’hui à Kairouan. Un porte-parole d’Ansar Charia, Seifeddine Raïs, a mis en garde jeudi le pouvoir contre « toute intervention de la police pour empêcher » le rassemblement, estimant que le gouvernement serait « responsable de toute goutte de sang versée ». Le mouvement n’a « pas besoin d’autorisation pour prêcher la parole de Dieu », selon lui. « On n’accepte pas les menaces de mort et l’incitation à la haine, on n’acceptera pas de se faire traiter de tyrans », a rétorqué vendredi le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Il a appelé Ansar Charia « à la sagesse, à s’intégrer à la vie politique, à accepter l’autre et à renoncer à la violence verbale et physique ». « Nous ne voulons pas la confrontation (...) Nous n’avons pas fermé leurs mosquées, nous ne les avons pas empêchés de faire de la prédication.
Ce sont eux qui sont passés à la surenchère », a-t-il souligné. Vendredi soir, Ansar Charia a diffusé des consignes à ses partisans. « Nous conseillons à nos frères qui viennent à Kairouan de se déplacer en groupe et de ne pas se séparer, car les agents du tyran bloquent la majorité des carrefours et provoquent nos frères », a-t-il dit sur sa page Facebook. La semaine dernière, le chef d’Ansar Charia, Saif Allah Bin Hussein dit Abou Iyadh, un vétéran d’Afghanistan ayant combattu avec Al-Qaïda, avait déjà menacé de « guerre » le gouvernement et accusé Ennahda de mener une politique contraire à l’Islam. Emprisonné sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, puis libéré par une amnistie décidée après la révolution de 2011, Abou Iyadh est en fuite depuis l’automne 2012, les autorités le soupçonnant d’être l’organisateur de l’attaque en septembre de l’ambassade américaine à Tunis (quatre morts parmi les assaillants).
Le bras de fer entre le gouvernement et les groupuscules salafistes, jusqu’alors tolérés, s’est accentué après que les autorités ont admis la présence de combattants d’Al-Qaïda en Tunisie. Les forces de sécurité et l’armée pourchassent depuis fin avril des groupes armés retranchés sur les massifs ouest du pays, près de l’Algérie. Lors des opérations, seize militaires et gendarmes ont été blessés par des mines artisanales sur le mont Chaambi, près de Kasserine. Ceci étant, l’ambassade américaine à Tunis a appelé ses ressortissants à éviter Kairouan durant le week-end évoquant « de possibles confrontations ».
REPORTERS.DZ
Écrit par Mohamed Badreddine
Le groupe salafiste tunisien Ansar Charia défiera-t-il le gouvernement aujourd’hui en maintenant le déroulement de son rassemblement à Kairouan, malgré l’interdiction officielle ?
« Nous avons décidé d’interdire ce rassemblement en raison d’une violation de la loi et de la menace qu’il représente pour la sécurité et l’ordre public », a indiqué vendredi le ministère tunisien de l’Intérieur dans un communiqué, tout en menaçant de sévir contre ceux qui défieront l’autorité de l’Etat. Reste à savoir maintenant si les salafistes, qui n’ont même pas demandé d’autorisation pour tenir cette réunion, se plieront à cette décision. « Tous ceux qui défieront l’autorité de l’Etat et de ses institutions, ceux qui tenteront de semer le chaos, ceux qui inciteront à la violence et à la haine en porteront toute la responsabilité », a averti le ministère. Il a encore menacé de représailles « tous ceux qui tenteront de s’attaquer aux forces de l’ordre » et assuré que la police et l’armée étaient « hautement mobilisées ». Le gouvernement tunisien confirme donc les déclarations du chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi, lequel avait affirmé cette semaine que le gouvernement allait interdire le congrès annuel d’Ansar Charia.
En réponse, le principal groupe salafiste djihadiste avait appelé « 40 000 partisans » à défier les autorités et à aller aujourd’hui à Kairouan. Un porte-parole d’Ansar Charia, Seifeddine Raïs, a mis en garde jeudi le pouvoir contre « toute intervention de la police pour empêcher » le rassemblement, estimant que le gouvernement serait « responsable de toute goutte de sang versée ». Le mouvement n’a « pas besoin d’autorisation pour prêcher la parole de Dieu », selon lui. « On n’accepte pas les menaces de mort et l’incitation à la haine, on n’acceptera pas de se faire traiter de tyrans », a rétorqué vendredi le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Il a appelé Ansar Charia « à la sagesse, à s’intégrer à la vie politique, à accepter l’autre et à renoncer à la violence verbale et physique ». « Nous ne voulons pas la confrontation (...) Nous n’avons pas fermé leurs mosquées, nous ne les avons pas empêchés de faire de la prédication.
Ce sont eux qui sont passés à la surenchère », a-t-il souligné. Vendredi soir, Ansar Charia a diffusé des consignes à ses partisans. « Nous conseillons à nos frères qui viennent à Kairouan de se déplacer en groupe et de ne pas se séparer, car les agents du tyran bloquent la majorité des carrefours et provoquent nos frères », a-t-il dit sur sa page Facebook. La semaine dernière, le chef d’Ansar Charia, Saif Allah Bin Hussein dit Abou Iyadh, un vétéran d’Afghanistan ayant combattu avec Al-Qaïda, avait déjà menacé de « guerre » le gouvernement et accusé Ennahda de mener une politique contraire à l’Islam. Emprisonné sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, puis libéré par une amnistie décidée après la révolution de 2011, Abou Iyadh est en fuite depuis l’automne 2012, les autorités le soupçonnant d’être l’organisateur de l’attaque en septembre de l’ambassade américaine à Tunis (quatre morts parmi les assaillants).
Le bras de fer entre le gouvernement et les groupuscules salafistes, jusqu’alors tolérés, s’est accentué après que les autorités ont admis la présence de combattants d’Al-Qaïda en Tunisie. Les forces de sécurité et l’armée pourchassent depuis fin avril des groupes armés retranchés sur les massifs ouest du pays, près de l’Algérie. Lors des opérations, seize militaires et gendarmes ont été blessés par des mines artisanales sur le mont Chaambi, près de Kasserine. Ceci étant, l’ambassade américaine à Tunis a appelé ses ressortissants à éviter Kairouan durant le week-end évoquant « de possibles confrontations ».
REPORTERS.DZ
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