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L'évacuation n'est pas la transition et le temps passe et ne pardonne pas

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  • L'évacuation n'est pas la transition et le temps passe et ne pardonne pas

    L'évacuation n'est pas la transition et le temps passe et ne pardonne pas



    En «off» tous sont d'accord: l'homme assis dans un café, l'homme assis aux Tagarins, l'homme assis au volant, la femme qui a un enfant dans le ventre ou sous les yeux : il faut une transition rapide, immédiate, urgente pour sauver ce pays parce que ce pays ne peut être transporté dans un avion vers un hôpital français. Vite et dans les jours qui viennent : tous sont d'accord pour dire que le pays a une chance unique de changer de veste sans s'enlever et la peau et le pantalon par les autres. On a tout pour réussir une transition : trop de morts dans le dos pour nous refaire la guerre, de l'argent, de la surface sur terre et des forces vives assises sur les trottoirs morts. Donc vite et bien pendant qu'il est encore temps. Il faut donc rajeunir, transmettre, assainir, redonner le pays aux siens, investir, encourager l'entreprise réelle et pas la rente, distribuer et donner du souffle et éclaircir les règles du jeu, régler la question des religions, des langues et du but de la nation. Ceci en « off ». Dans le salon, lors des diners, entre amis, en tant qu'analyste ou en tant que derniers survivants vivants.

    Sauf que en « on » il n'y a rien. La moitié sont paralysés par la lâcheté en mémoire de Val-de-Grâce 1 et 2 : il peut revenir et cela a une facture pour les preneurs d'initiative. Et les autres n'ont pas d'idées, ou seulement de la vanité, ou de l'incompétence ou une idée de carrière qui frise l'indécence. Et d'autres ne voient rien et attendent.

    L'Algérie est-elle destinée à devenir un terrain vague parce que Bouteflika n'a pas d'enfants et l'Algérie aussi ? Est-on condamné à nous ruiner nous-mêmes par nos mains et les mains des nôtres ? Ce ventre vaste est-il si stérile ? Pourquoi ce régime semble cultiver l'idée noire de détruire ce pays faute de pouvoir le posséder pour l'éternité ? Pourquoi ce manque d'idées, d'honneur et de générosité ? Laissons de coté l'alimentaire et l'indécent et le ridicule et retenons l'essentiel : d'où vient ce mal de fin de monde qui pousse à ruiner tout un pays faute de pouvoir le posséder ?

    On aura beau retenir et faire reluire le bilan d'une autoroute et de quelques milliards en argent gratuit ou une réconciliation artificielle, l'essentiel est que Bouteflika a servi à stériliser encore plus la vie politique du pays et à éviter tout débat sur la transition et l'alternance. On a sacrifié un pays à l'humeur d'un homme. A la fin, on se retrouve coincé avec lui dans le même lit et avec les mêmes angoisses mais pas dans le même hôpital et pas la même prise en charge : demain existera-t-il ? Que va-t-on devenir dans un pays trop riche pour les siens, trop vaste pour eux et qui ne produit presque rien ? Qu'allons-nous devenir alors que la porte de la grâce se referme? Car cette fois il ne s'agit pas de « pouvoir», de clans, de luttes ou d'élections mais d'une impasse nationale : ces gens qui nous prennent la terre sont les premiers à fuir à la moindre migraine et les premiers à faire fuir leurs enfants à la première rumeur de désordre. Le tutorat du régime a crée une illusion de confort par défaut pour beaucoup. Beaucoup pensent que certains hommes du régime trouveront une solution, tôt ou tard, pour le pays puisqu'ils y trouvent leurs comptes, mais ce n'est pas vrai.

    Ils fuient. Ou ne sont même pas capable de faire la différence entre leurs illusions de gloire et le drapeau national. Et d'autres n'ont plus ni courage ni volonté.

    L'habitude des sursis a rendu inutile l'obligation des transitions et le confort du pétrole a rendu floues les perceptions du réel. Etrange singularité algérienne : c'est le cas unique d'un régime « arabe » qui va tomber non pas parce qu'on se révolte, mais parce qu'il ne sait plus tenir debout, trébuche de lui-même et se décompose.

    Le temps passe et l'occasion se perd et nous allons souffrir et regretter.


    par Kamel Daoud


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    c'est le cas unique d'un régime « arabe » qui va tomber non pas parce qu'on se révolte, mais parce qu'il ne sait plus tenir debout, trébuche de lui-même et se décompose.
    pas si sur que ça qu'il tombe...c'est système basé sur la promotion des opportuniste...et la source des opportuniste ne tari jamais...elle est a fléaux a vie ...et en algerie , on a un vivier de ces gens intarissable ..et c'est le seule domaine ou ils excel .....ne perdant pas confiance ...
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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