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MAROC :Une stratégie dédiée aux TPE bientôt lancée

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  • MAROC :Une stratégie dédiée aux TPE bientôt lancée

    L’ensemble des acteurs socioéconomiques aussi bien du secteur public que privé était convié à discuter les contours de la future stratégie de promotion des très petites entreprises. Les intervenants ont été unanimes quant au rôle majeur que jouent les TPE dans la croissance économique, en raison de leur importance dans l’inclusion sociale et la promotion de l’emploi.
    Dans son programme quinquennal, l’exécutif a fait de la promotion de la TPE, l’une de ses préoccupations. L’intérêt pour ces structures se justifie essentiellement par la place qu’elles occupent dans le tissu économique. Selon les chiffres de l’OMPIC, les TPE représentent plus de 80% des unités de production. Cependant, ces unités ont été dépourvues d’une politique intégrée, excepté quelques mesures de nature partielle. D’ailleurs, Miriem Bensalah-Chaqroune, présidente de la CGEM a été ferme quand elle a souligné que «la TPE a toujours été le parent pauvre des politiques publiques». D’après elle, ces unités sont la victime de la confusion entre la TPE et l’informel, alors qu’elles ne sont pas toutes dans l’informel», en atteste, le pourcentage de ces structures dans le tissu économique (80%), a-t-elle martelé. Notons que seulement 20% de ces entreprises sont inscrites à la patente, selon Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance. En tout cas, aux yeux de la patronne de la CGEM, «les TPE n’ont pas bénéficié de stratégie parce qu’elles ne rapportent pas de ressources à l’État». Aussi, l’ensemble des intervenants a soulevé le financement de ces unités. Abdellah Baha, ministre d’État, a évoqué la difficulté pour les TPE d’accéder aux crédits bancaires. Selon lui, il s’agit de l’un des dysfonctionnements structurels dont souffrent les TPE. Un avis qui demeure partagé par les intervenants. Pourtant, Mohamed El Kettani, vice-président délégué du groupement professionnel des Banques du Maroc, a affirmé que le secteur bancaire a été toujours aux côtés des TPE, contrairement à ce que dit et écrit la presse». Mohamed El Kettani a dit que le groupement professionnel des banques est bien conscient des défis des transformations importantes que connaît le Maroc. «Des transformations qui nous imposent de développer de nouvelles stratégies afin de rehausser le niveau des services dispensés à la TPE», a-t-il noté en ajoutant que les banques ont fait de l’accompagnement des TPE un pilier de leurs stratégies commerciales et dont l’objectif est de contribuer à leur restructuration ainsi qu’à leur modernisation.
    Aujourd’hui, la stratégie nationale de promotion de la TPE, coordonnée par le département de Najib Boulif, de concert avec la coopération allemande (GIZ), se fixe pour objectif le soutien et l’accompagnement des TPE formelles dans leur développement. L’idée est de qualifier ces structures via leur formalisation et structuration. Et comme l’a précisé, Najib Boulif, «la philosophie de la stratégie nationale est d’arrêter les mécanismes garantissant à la TPE sa continuité tout en lui permettant de devenir un véritable vecteur de développement tel que la PME», d’autant plus que cette stratégie promeut une dimension régionale.
    Pour le détail, cette future stratégie préconise deux volets, à savoir le soutien, l’incitation et l’accompagnement. Pour ce qui est de l’incitation et du soutien de ces unités, ils se traduisent à travers trois dimensions. La première est d’ordre fiscal. La volonté du gouvernement est de mettre en place un régime fiscal incitatif et adapté aux spécificités de la TPE. Concrètement, il est question de réduire le taux de taxation de 50% pour les TPE et d’exonérer les salaires en vue d’encourager l’embauche. À cela s’ajoute la mise en place d’un régime ultra fiscal en matière de déclaration de revenus et la révision de la grille des coefficients applicables aux chiffres d’affaires pour la détermination du bénéficie forfaitaire. La deuxième dimension est relative au financement. Afin de permettre aux TPE de bénéficier d’un crédit bancaire ou d’un microcrédit, le gouvernement compte appuyer, d’une part, les banques pour le développement de crédits adaptés aux TPE, et d’autre part, les organismes de microcrédits pour développer une offre dédiée à la TPE. Du côté public, la caisse centrale de garantie devra également développer un produit de garantie unique destiné aux TPE, indépendamment du secteur d’activité. Mieux encore, la stratégie prévoit la mise en place des fonds d’investissement de proximité (local ou régional) pour financer lesdites unités. Quant à la troisième dimension, elle touche la couverture sociale. Sur ce registre, l’intention du gouvernement est de faire bénéficier les TPE d’une couverture sociale via un dispositif d’aide de l’État. Pour ce faire, des négociations sont en cours avec les partenaires pour créer un régime particulier à tous les salariés qui englobent également les non-salariés des TPE.


    L’accompagnement des TPE : axe majeur de la stratégie

    Afin de permettre aux TPE de se positionner sur les marchés, la stratégie prévoit des mesures qui balisent la voie aux TPE. Dans ce sens, la vision du gouvernement préconise la formation, le coaching, le conseil ainsi que la facilitation pour l’accès aux locaux et aux marchés, qui restent fermés devant ces entités, notamment pour des raisons de taille. L’assistance aux porteurs de projets dans les formalités administratives, fiscales et sociales n’est pas en reste. L’idée est d’assurer la viabilité des TPE et par conséquent la stabilité des emplois.
    Publié le : 19 Mai 2013 - Soumaya Bencherki, LE MATIN
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