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L’excès de zèle, comme mode de gestion

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  • L’excès de zèle, comme mode de gestion

    On se croirait dans les années quatre-vingt du siècle dernier : l’imprimerie d’Etat d’abord, le ministre de la Communication ensuite et le parquet enfin, toute l’armada traditionnelle a été mobilisée, en une seule journée pour contrer un… article de presse !

    Du jamais vu depuis des années, en fait, qu’un ministre de la Communication s’érige en véritable rédacteur en chef pour sévir au niveau de l’imprimerie et empêcher la parution d’un article qui ne cadre pas avec l’article 92 du code de l’information, une disposition générique, vague et franchement démagogique : «Le journaliste doit notamment respecter les attributs et les symboles de l'Etat, avoir le constant souci d'une information complète et objective, rapporter avec honnêteté et objectivité les faits et événements et rectifier toute information qui se révèle inexacte.»

    Voilà comment le ministère expliquait, le plus sérieusement du monde, à travers un communiqué en plus, comment et pourquoi il a censuré, à la source, les deux quotidiens Mon Journal et Djaridati, dont, par ailleurs, le directeur commun fera l’objet, le même jour, d’un procès.

    Un procès dont les formes et le «lexique» rappellent également une sombre période : intenté par le parquet qui s’est autosaisi, c’est un procès pour «atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions de l’Etat». Rien que cela !

    Notre confrère n’a pourtant publié qu’un article, comme on en lit des dizaines depuis quelques jours, dans la presse nationale et internationale, traitant de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika.

    Le pouvoir prouve à l’occasion et de façon spectaculaire l’incroyable amateurisme qui est le sien dans la gestion de la communication officielle. Bouteflika fut évacué à l’hôpital militaire français du Val-de-Grâce le 27 avril dernier, et c’est presque tout ce que les Algériens ont appris, depuis, par leur gouvernement. De manière officielle du moins. Mais quoi qu’il en soit, «l’unité nationale», «la sûreté de l’Etat», «le bon fonctionnement des institutions », ou tout simplement, la pérennité de l’Etat algérien sont-ils aussi fragiles pour être menacés à ce point par un simple article de presse ?

    La gestion calamiteuse, sur le plan de la communication, de la maladie de Bouteflika incombe aux seuls responsables du pays. Qu’ils assument leur médiocrité. Et qu’ils n’en rajoutent pas, au moins !

    Kamel Amarni, le soir
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