La masse monétaire M3 n’a progressé que de 2,6 % au premier trimestre de 2013 contre 5,3 % à la même période de l’année dernière. Ce comportement s’explique, entre autres, par les crédits à l’économie qui affichent, selon les dernières statistiques du GPBM, les progressions suivantes: Les crédits bancaires ont crû au total de 2,49 % entre mars 2012 et mars 2013 pour s’établir à 690 milliards de dirhams, et ce, même s’ils ont diminué de 2,6,7% au premier trimestre 2013, passant de 709 MMDH en décembre 2012 à 690 MMDH en mars 2013.
Ce sont les crédits immobiliers accordés aux particuliers qui représentent le plus haut pourcentage de progression, de 9,15 % sur une année glissante de mars 2012 à mars 2013, pour s’établir à 155 milliards de dirhams. Suivent les crédits à la consommation avec 8,45 % sur la même période, pour un montant avoisinant la quarantaine de milliards de dirhams. Pour ce qui est des crédits retails (à la consommation et immobilier acquéreur), la demande et l’offre sont toutes les deux présentes, se rencontrent, restent vigoureuses, tout en ralentissant progressivement.
Les crédits d’équipements sont en dépression à – 2 % en mars 2013 par rapport à la fin de l’année 2012, continuant sur leur trend baissier.
On notera en particulier que pour les crédits à la promotion immobilière, la demande demeure supérieure à l’offre bancaire à cause de la prudence envers toute surcapacité de production. Une hausse progressive des taux s’installe pour couvrir le risque et obliger les promoteurs à terminer et commercialiser rapidement afin d’aller vers une meilleure allocation des ressources pour l’économie.
Les crédits comptes débiteurs et de trésorerie, qui ont été en croissance continue et élevée en 2010 et 2011, se sont atténués en 2012 à la suite du réglement des arrièrés de l’Etat. Ils sont tombés de 182 MMdhs à la fin 2012 à 166 MMdhs en mars 2013.
Sur les crédits de trésorerie, la demande reste structurelle sauf remboursements ponctuels de l’Etat (essentiellement la Caisse de compensation) et l’offre disponible, générant une croissance continue.
L’interprétation de ces évolutions permet d’analyser le comportement des banques face à la crise économique dont personne ne nie plus l’impact sur l’économie nationale.
C’est ainsi que plusieurs constats s’imposent dont le plus important repose sur le quasi arrêt des crédits à l’investissement.
En effet, les banques ont connu de sérieuses difficultés avec le financement de certains projets et pour des montants importants qui s’énoncent en millards de dirhams. Heureusement que le ratio de solvabilité qui leur est imposé par la réglementation bancaire exige de ne pas dépasser le plafond de 20 % de leurs fonds propres en crédits accordés à un même opérateur économique, société ou groupe, les obligeant d’ailleurs à se syndiquer pour financer un gros projet. D’ailleurs, il ne se passe pas une année sans qu’un cas de défaillance de taille ne s’enregistre au passif des banques. Après Legler, gros projet de textile de la famille Senoussi, arrêté subitement et qui a planté le consortium bancaire de plus de 4 milliards de dirhams, c’est le tour de Maghreb Steel avec 6 milliards de dirhams que les banques n’ont pas encore digéré, aggravant par là même leur coût du risque.
Pourtant, les entreprises sont en plein attentisme et retardent de plus en plus leurs projets. La preuve en est également administrée par le recul du crédit-bail, un bon indicateur de l’investissement par les entreprises.
Le risque ponctuel est effectivement là, mais uniquement chez les banques qui ne l’ont pas piloté correctement. La conjoncture étant plus compliquée, l’analyse des risques est aussi plus rigoureuse et vise à s’assurer que non seulement l’investissement est judicieux, mais aussi en ligne avec le marché, devenu mondial pour de nombreuses entreprises. Au contraire, pour ce type de crédits, l’offre de crédit est très disponible parce que les banques ont besoin de produire du crédit d’investissement, plus rentable et plus stable que le crédit de trésorerie même si elles adoptent de plus en plus une attitude « précautionneuse ».
C’est le cas pour suivre certains projets immobiliers qui connaissent aujourd’hui l’arrêt de leurs chantiers, faute de financement.
En effet, ce que les banquiers qualifient de sur-investissements se rapporte aux réalisations immobilières massives qui ne trouvent pas d’acquéreurs. Les banques refusent ainsi de financer une fuite en avant, donc les projets où il y a des stocks, exigeant des promoteurs immobiliers d’écouler d’abord l’existant.
On n’oubliera pas, dans ce contexte, la grave crise immobilière engendrée par les subprimes aux États-Unis ou encore ce qui se passe chez nos voisins espagnols où les banques, faute de remboursement des crédits, ont saisi 40 000 logements en 2012 !
Aujourd’hui, ces banques espagnoles sont très chargées en immobilier au point où elles concurrencent les promoteurs en proposant non seulement des crédits à taux zéro, mais des logements à des prix inférieurs de 30 % à ceux du marché…
Notre système bancaire continue cependant à promouvoir le crédit immobilier acquéreur, en proposant des taux attractifs comme le montre leur croissance en ce début de 2013, qui a atteint 7 % à fin mars.
De même, les crédits trésorerie ont éclaté tous les plafonds, ce qui démontre que depuis le début de la crise, au cours des précédentes années, les banques ont soutenu et soutiennent encore fortement les entreprises dans la traversée de cette période de réduction d’activité et donc de difficultés de recouvrement et de baisse de liquidités.
En définitive, si Bank Al-Maghrib refinance quasiment « à volonté » les crédits à l’économie par des avances accordées aux banques, celles-ci, qui ont un niveau de risque à préserver, en freinent du moins certains.
Le financement bancaire n’est tout simplement plus aussi facile qu’en période de surliquidité, il se resserre.
Quant aux entreprises, elles se trouvent dans une situation où si elles freinaient leurs investissements par précaution, elles le font également désormais par manque de financements.
C’est ainsi que l’on entre dans un cercle vicieux, si caractéristique d’une situation de crise économique
lnt
Ce sont les crédits immobiliers accordés aux particuliers qui représentent le plus haut pourcentage de progression, de 9,15 % sur une année glissante de mars 2012 à mars 2013, pour s’établir à 155 milliards de dirhams. Suivent les crédits à la consommation avec 8,45 % sur la même période, pour un montant avoisinant la quarantaine de milliards de dirhams. Pour ce qui est des crédits retails (à la consommation et immobilier acquéreur), la demande et l’offre sont toutes les deux présentes, se rencontrent, restent vigoureuses, tout en ralentissant progressivement.
Les crédits d’équipements sont en dépression à – 2 % en mars 2013 par rapport à la fin de l’année 2012, continuant sur leur trend baissier.
On notera en particulier que pour les crédits à la promotion immobilière, la demande demeure supérieure à l’offre bancaire à cause de la prudence envers toute surcapacité de production. Une hausse progressive des taux s’installe pour couvrir le risque et obliger les promoteurs à terminer et commercialiser rapidement afin d’aller vers une meilleure allocation des ressources pour l’économie.
Les crédits comptes débiteurs et de trésorerie, qui ont été en croissance continue et élevée en 2010 et 2011, se sont atténués en 2012 à la suite du réglement des arrièrés de l’Etat. Ils sont tombés de 182 MMdhs à la fin 2012 à 166 MMdhs en mars 2013.
Sur les crédits de trésorerie, la demande reste structurelle sauf remboursements ponctuels de l’Etat (essentiellement la Caisse de compensation) et l’offre disponible, générant une croissance continue.
L’interprétation de ces évolutions permet d’analyser le comportement des banques face à la crise économique dont personne ne nie plus l’impact sur l’économie nationale.
C’est ainsi que plusieurs constats s’imposent dont le plus important repose sur le quasi arrêt des crédits à l’investissement.
En effet, les banques ont connu de sérieuses difficultés avec le financement de certains projets et pour des montants importants qui s’énoncent en millards de dirhams. Heureusement que le ratio de solvabilité qui leur est imposé par la réglementation bancaire exige de ne pas dépasser le plafond de 20 % de leurs fonds propres en crédits accordés à un même opérateur économique, société ou groupe, les obligeant d’ailleurs à se syndiquer pour financer un gros projet. D’ailleurs, il ne se passe pas une année sans qu’un cas de défaillance de taille ne s’enregistre au passif des banques. Après Legler, gros projet de textile de la famille Senoussi, arrêté subitement et qui a planté le consortium bancaire de plus de 4 milliards de dirhams, c’est le tour de Maghreb Steel avec 6 milliards de dirhams que les banques n’ont pas encore digéré, aggravant par là même leur coût du risque.
Pourtant, les entreprises sont en plein attentisme et retardent de plus en plus leurs projets. La preuve en est également administrée par le recul du crédit-bail, un bon indicateur de l’investissement par les entreprises.
Le risque ponctuel est effectivement là, mais uniquement chez les banques qui ne l’ont pas piloté correctement. La conjoncture étant plus compliquée, l’analyse des risques est aussi plus rigoureuse et vise à s’assurer que non seulement l’investissement est judicieux, mais aussi en ligne avec le marché, devenu mondial pour de nombreuses entreprises. Au contraire, pour ce type de crédits, l’offre de crédit est très disponible parce que les banques ont besoin de produire du crédit d’investissement, plus rentable et plus stable que le crédit de trésorerie même si elles adoptent de plus en plus une attitude « précautionneuse ».
C’est le cas pour suivre certains projets immobiliers qui connaissent aujourd’hui l’arrêt de leurs chantiers, faute de financement.
En effet, ce que les banquiers qualifient de sur-investissements se rapporte aux réalisations immobilières massives qui ne trouvent pas d’acquéreurs. Les banques refusent ainsi de financer une fuite en avant, donc les projets où il y a des stocks, exigeant des promoteurs immobiliers d’écouler d’abord l’existant.
On n’oubliera pas, dans ce contexte, la grave crise immobilière engendrée par les subprimes aux États-Unis ou encore ce qui se passe chez nos voisins espagnols où les banques, faute de remboursement des crédits, ont saisi 40 000 logements en 2012 !
Aujourd’hui, ces banques espagnoles sont très chargées en immobilier au point où elles concurrencent les promoteurs en proposant non seulement des crédits à taux zéro, mais des logements à des prix inférieurs de 30 % à ceux du marché…
Notre système bancaire continue cependant à promouvoir le crédit immobilier acquéreur, en proposant des taux attractifs comme le montre leur croissance en ce début de 2013, qui a atteint 7 % à fin mars.
De même, les crédits trésorerie ont éclaté tous les plafonds, ce qui démontre que depuis le début de la crise, au cours des précédentes années, les banques ont soutenu et soutiennent encore fortement les entreprises dans la traversée de cette période de réduction d’activité et donc de difficultés de recouvrement et de baisse de liquidités.
En définitive, si Bank Al-Maghrib refinance quasiment « à volonté » les crédits à l’économie par des avances accordées aux banques, celles-ci, qui ont un niveau de risque à préserver, en freinent du moins certains.
Le financement bancaire n’est tout simplement plus aussi facile qu’en période de surliquidité, il se resserre.
Quant aux entreprises, elles se trouvent dans une situation où si elles freinaient leurs investissements par précaution, elles le font également désormais par manque de financements.
C’est ainsi que l’on entre dans un cercle vicieux, si caractéristique d’une situation de crise économique
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