Kaïd Ahmed est passé de vie à trépas le 5 mars 1978 à Rabat mais, «comme un poète qui meurt jeune, tandis que l'homme survit» (1), il demeure encore dans la mémoire des honnêtes gens, comme tous ces «Grands» qui ne cessent d'exister. En effet, il est constamment rappelé aux bons souvenirs des Algériens, lui qui a obstinément dénoncé la corruption, et qui s'est attaqué aux «sectes» mafieuses qui, en son temps, et par pudeur - elle existait quand même -, ne s'exhibaient pas avec autant d'ostentation, comme elles le font actuellement, pensant que l'absolution leur est garantie.
Kaïd Ahmed le visionnaire
Kaïd Ahmed, que nous évoquons dans cet article est, parmi ces «Grands», bien désigné pour être revisité, en ces temps maussades où le vol, la corruption, l'enrichissement rapide et d'autres maux du siècle, se perpétuent effrontément, impunément chez nous, jusqu'à être banalisés au quotidien par une campagne médiatique qui nous semble interminable et infructueuse, malgré la volonté des gens de la presse qui essayent de s'acquitter correctement de leur tâche.
Ainsi, plus de quarante ans après son «fameux Mémorandum» de décembre 1972, destiné à ses pairs du Conseil de la Révolution d'alors, qu'a-t-il changé dans notre pays, sur le plan des moeurs politiques, de la gestion des institutions, de la compréhension de la gouvernance au sein des équipes dirigeantes qui se sont succédé durant toute cette période, enfin, sur le plan de l'orthodoxie dans le fonctionnement de tous les secteurs, en général et de la moralité des dépenses publiques, en particulier?
Les «atteintes» que dénonçait hier Kaïd Ahmed et contre lesquelles il se dressait avec la force du responsable conscient, ont-elles disparu de notre «culture» pour permettre à la jeune génération d'évoluer selon les orientations longtemps serinées dans les manuels de bonne conduite de pays civilisés et du nôtre? Deux questions essentielles qui posent en réalité un même principe qui nous incite à aller au-devant d'un bilan, dont le résultat, hélas nous annonce des situations déplorables sur toute la ligne et dont nos gouvernants en sont les premiers responsables, par leur mauvaise gestion, par leur faiblesse, leur silence, voire leur indifférence, quand ce ne n'est pas par leur mépris, purement et simplement.
Mais avant d'exprimer notre avis sur la situation que nous vivons aujourd'hui, remontons cette période des années mille neuf cent soixante- dix, pour nous remémorer les mises en garde de Kaïd Ahmed, et reconnaître, de facto, non seulement qu'il avait entièrement raison, mais aussi qu'il ne voulait pas que l'on vive, plus tard, cet état de dégradation qui est le nôtre. Il s'avérait un bon visionnaire et possédait, effectivement, l'intuition et la clairvoyance du militant patriotique, aimant fortement son pays.
Pour étayer ce présent écrit, nous avons tiré des «archives» - qui sont là, et persistent à y être, comme l'oeil de Caïn - quelques bonnes feuilles qui nous rappellent ce «fougueux» dirigeant dans ce qu'on appelait alors, en termes qui ne lui convenaient pas, vraiment..., «les élucubrations de Slimane Klata» (2). Franchement, était-ce des élucubrations quand il dénonçait des situations, relativement «audacieuses» pour son époque, même si elles n'avaient pas encore atteint l'ampleur dangereuse que nous vivons aujourd'hui, avec l'insolence et le dédain des transgresseurs, de même qu'avec le détachement et l'impuissance des dirigeants «en extra»? Était-ce des élucubrations quand, maintenant, nous vivons «la totale», dans un climat de délabrement, où de «lourdes soustractions» et d'impressionnantes opérations de corruption font bon ménage avec l'impunité...? Enfin, était-ce des élucubrations quand il donnait, à ses compagnons du Conseil de la Révolution, une leçon de franchise et d'humilité, en affirmant que «nous avons quelque part échoué», et une autre leçon de courage, en soutenant absolument «qu'il faudrait changer les méthodes de gestion dans tous les domaines»? D'entrée, il plantait le décor, en abordant ainsi son Mémorandum de valeur historique, pour introduire la situation précaire que vivait déjà notre pays. Il relevait, avec l'audace et la fermeté qui lui étaient connues, l'état de la nation à l'ombre de contraintes d'«un environnement malsain, pollué par le fonctionnarisme, le carriérisme et le bureaucratisme, tous phénomènes qui favorisaient l'affairisme, les complaisances, le népotisme, les jeux, les manoeuvres subalternes et autres maux, dont la conséquence a été le désengagement des cadres existants et la démobilisation politique, désolante, des masses».
Il s'exprimait dans le langage honnête, parce que lui-même honnête, dans le langage sincère et courageux, parce que lui-même sincère et courageux. Il se montrait haut, il se révélait fort. Il disait vrai et il parlait juste. L'Histoire, l'authentique - comme il nous plaît de la qualifier - lui reconnaîtra inévitablement des expressions, voire des positions vaillantes que lui seul pouvait prendre face à de «prétendus leaders prédestinés». En effet, Si Slimane criait à qui voulait l'entendre - ce que personne ne peut faire aujourd'hui, dans cette ambiance de lâcheté et de complaisance - qu'il se dressait énergiquement devant cet «effrayant processus d'affairisme révoltant, d'enrichissement éhonté autant que soudain, de corruption systématique atteignant jusqu'au niveau de la superstructure en particulier, qui fournissait l'exemple d'une dangereuse et contagieuse immoralité publique, altérant et dénaturant, en un court laps de temps, l'image du pays du 1er Novembre 54». De même que Si Slimane s'élevait obstinément, alors responsable du FLN, contre ces «rassemblements de foule opérés à grands frais, suscités, moins par un engagement spontané ou réfléchi, que par des services tout dévoués à la personnalité du pouvoir. Ainsi, toutes les acclamations organisées faisaient office d'adhésion, trompeuse, des masses populaires, dans le même temps où les cadres politiques du pays étaient réduits, bon gré mal gré, à la condition de potiches de décorum».
Oui, Kaïd Ahmed est mort, ses idées sont toujours là. Elles n'ont pas pris une ride, parce qu'elles sont audacieuses et conformes à la réalité! «Telle est l'image négative d'une situation, tels sont les faits navrants que rien ne peut masquer ni édulcorer en dépit des «magnifiques intentions proclamées», des merveilleuses ébauches de réalisations et des investissements toujours plus grandioses. Non, rien ne peut faire que soit contrebalancée la réalité politique et humaine ainsi décrite et qui est toute emplie de vide et d'interrogation angoissée.», exprimait-il ce qu'il ressentait au plus profond de lui-même...!!
Plus de 40 ans après, la corruption est toujours là...
Mais de la corruption, il disait, il y a longtemps: «Elle a commencé en haut, et maintenant, elle va prendre tout le corps de la société»... En d'autres termes, il mettait en garde et dénonçait cette allure d'impunité. Et ainsi, il continuait son combat, en écrivant, en discourant, et en conseillant de bonnes recettes pour assainir le climat. N'était-il pas affirmatif quand il lançait, au Conseil national de la JFLN en 1971, contre cette pathologie dangereuse: «Oui, c'est une gangrène bien présente et qui finira par ronger tout le corps de la société, si rien n'est fait pour l'arrêter?» Mais, à un certain niveau de la hiérarchie, on a fait fi de ses recommandations. Alors, des années après, la corruption et ses effets au sein de notre société, ou la «gangrène», comme il l'appelait, a pris bel et bien le dessus...
En effet, cette allégation de Kaïd Ahmed et d'autres affirmations que nous prenons de son Mémorandum, datent de plus de quarante ans. Par conséquent, en termes plus explicites, ces positions pertinentes affirmées par ce responsable, nous expliquent que la situation commençait à s'altérer, déjà en ce temps-là, pendant qu'à «un certain niveau du pouvoir» l'on claironnait que nous étions les «premiers partout», que notre démarche était au summum de la rationalité et que nos bilans, constamment en courbe ascendante, nous projetaient vers l'inexorable mouvement de montée vers la maturité.
Malheureusement, ce n'était pas la vérité car d'aucuns comprennent, aujourd'hui, d'après ces quelques jugements mis entre guillemets, que le ver est dans le fruit depuis longtemps. Et Kaïd Ahmed, comme tous les honnêtes responsables, ne pouvait se conformer, sans peine, à une ambiance impure qui nous menait droit vers la déchéance et l'humiliation. Il a donc parlé..., en exigeant une thérapie de choc pour enrayer le mal qui prenait en profondeur et en «hauteur». Il ne désemparait pas car, même devant l'incompréhension d'un «pouvoir», auquel il appartenait, et qui le couvrait d'avanies et portait l'acharnement contre lui, il dénonçait courageusement ces pratiques qui tenaient lieu de «moeurs politiques».
Ses écrits, ses discours et ses orientations restent d'actualité. Ils restent, pour les véritables nationalistes de ce pays, «une vérité intérieure qui doit être perçue comme le cri du coeur d'un patriote en quête permanente de justice pour le peuple, dont il est issu». C'est dire qu'il voyait juste en abhorrant ce qui continue de se produire, jusqu'au jour d'aujourd'hui, dans un climat qui nous tire vers le bas et qui se perpétue, sous le regard de responsables «nourris de démagogie outrancière».
En effet, Kaïd Ahmed nous montrait obstinément la réalité..., parce qu'il défendait la vérité. Qui, en dehors de lui, a fait son mea culpa, en déclamant Victor Hugo, qu'il aimait tant: «L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn?» (3)
Alors, sur les pas de ce visionnaire, en ces moments difficiles de déballages médiatiques, de démobilisation générale et d'insubordination - se référer à la dernière Coupe d'Algérie de football - qui confirment l'état d'un pouvoir sérieusement transi, ankylosé, bref impuissant..., nous sommes obligés d'aller vers l'évidence et reconnaître qu'il y a péril en la demeure. Cela veut dire aussi que depuis le constat réel de ce leader charismatique, d'il y a quarante ans, nous pouvons encore conjuguer au présent cet amer résultat: «Dar Loqmane ala haliha», (la maison de Loqmane n'a pas changé d'un iota!), comme dit le proverbe arabe. Pis encore, la ferveur des larrons s'est multipliée par un chiffre qu'on n'ose plus évaluer au moment où le système immunitaire est sérieusement endommagé, plutôt détruit par le climat délétère qui s'est instauré en se perpétuant dans tous les rouages de l'État et même au niveau de la société, chez ces nouveaux riches, ou ces «anciens pauvres» - le terme est plus «gratifiant» - qui nous rendent la vie encore plus difficile par leurs comportements primitifs.
Kaïd Ahmed le visionnaire
Kaïd Ahmed, que nous évoquons dans cet article est, parmi ces «Grands», bien désigné pour être revisité, en ces temps maussades où le vol, la corruption, l'enrichissement rapide et d'autres maux du siècle, se perpétuent effrontément, impunément chez nous, jusqu'à être banalisés au quotidien par une campagne médiatique qui nous semble interminable et infructueuse, malgré la volonté des gens de la presse qui essayent de s'acquitter correctement de leur tâche.
Ainsi, plus de quarante ans après son «fameux Mémorandum» de décembre 1972, destiné à ses pairs du Conseil de la Révolution d'alors, qu'a-t-il changé dans notre pays, sur le plan des moeurs politiques, de la gestion des institutions, de la compréhension de la gouvernance au sein des équipes dirigeantes qui se sont succédé durant toute cette période, enfin, sur le plan de l'orthodoxie dans le fonctionnement de tous les secteurs, en général et de la moralité des dépenses publiques, en particulier?
Les «atteintes» que dénonçait hier Kaïd Ahmed et contre lesquelles il se dressait avec la force du responsable conscient, ont-elles disparu de notre «culture» pour permettre à la jeune génération d'évoluer selon les orientations longtemps serinées dans les manuels de bonne conduite de pays civilisés et du nôtre? Deux questions essentielles qui posent en réalité un même principe qui nous incite à aller au-devant d'un bilan, dont le résultat, hélas nous annonce des situations déplorables sur toute la ligne et dont nos gouvernants en sont les premiers responsables, par leur mauvaise gestion, par leur faiblesse, leur silence, voire leur indifférence, quand ce ne n'est pas par leur mépris, purement et simplement.
Mais avant d'exprimer notre avis sur la situation que nous vivons aujourd'hui, remontons cette période des années mille neuf cent soixante- dix, pour nous remémorer les mises en garde de Kaïd Ahmed, et reconnaître, de facto, non seulement qu'il avait entièrement raison, mais aussi qu'il ne voulait pas que l'on vive, plus tard, cet état de dégradation qui est le nôtre. Il s'avérait un bon visionnaire et possédait, effectivement, l'intuition et la clairvoyance du militant patriotique, aimant fortement son pays.
Pour étayer ce présent écrit, nous avons tiré des «archives» - qui sont là, et persistent à y être, comme l'oeil de Caïn - quelques bonnes feuilles qui nous rappellent ce «fougueux» dirigeant dans ce qu'on appelait alors, en termes qui ne lui convenaient pas, vraiment..., «les élucubrations de Slimane Klata» (2). Franchement, était-ce des élucubrations quand il dénonçait des situations, relativement «audacieuses» pour son époque, même si elles n'avaient pas encore atteint l'ampleur dangereuse que nous vivons aujourd'hui, avec l'insolence et le dédain des transgresseurs, de même qu'avec le détachement et l'impuissance des dirigeants «en extra»? Était-ce des élucubrations quand, maintenant, nous vivons «la totale», dans un climat de délabrement, où de «lourdes soustractions» et d'impressionnantes opérations de corruption font bon ménage avec l'impunité...? Enfin, était-ce des élucubrations quand il donnait, à ses compagnons du Conseil de la Révolution, une leçon de franchise et d'humilité, en affirmant que «nous avons quelque part échoué», et une autre leçon de courage, en soutenant absolument «qu'il faudrait changer les méthodes de gestion dans tous les domaines»? D'entrée, il plantait le décor, en abordant ainsi son Mémorandum de valeur historique, pour introduire la situation précaire que vivait déjà notre pays. Il relevait, avec l'audace et la fermeté qui lui étaient connues, l'état de la nation à l'ombre de contraintes d'«un environnement malsain, pollué par le fonctionnarisme, le carriérisme et le bureaucratisme, tous phénomènes qui favorisaient l'affairisme, les complaisances, le népotisme, les jeux, les manoeuvres subalternes et autres maux, dont la conséquence a été le désengagement des cadres existants et la démobilisation politique, désolante, des masses».
Il s'exprimait dans le langage honnête, parce que lui-même honnête, dans le langage sincère et courageux, parce que lui-même sincère et courageux. Il se montrait haut, il se révélait fort. Il disait vrai et il parlait juste. L'Histoire, l'authentique - comme il nous plaît de la qualifier - lui reconnaîtra inévitablement des expressions, voire des positions vaillantes que lui seul pouvait prendre face à de «prétendus leaders prédestinés». En effet, Si Slimane criait à qui voulait l'entendre - ce que personne ne peut faire aujourd'hui, dans cette ambiance de lâcheté et de complaisance - qu'il se dressait énergiquement devant cet «effrayant processus d'affairisme révoltant, d'enrichissement éhonté autant que soudain, de corruption systématique atteignant jusqu'au niveau de la superstructure en particulier, qui fournissait l'exemple d'une dangereuse et contagieuse immoralité publique, altérant et dénaturant, en un court laps de temps, l'image du pays du 1er Novembre 54». De même que Si Slimane s'élevait obstinément, alors responsable du FLN, contre ces «rassemblements de foule opérés à grands frais, suscités, moins par un engagement spontané ou réfléchi, que par des services tout dévoués à la personnalité du pouvoir. Ainsi, toutes les acclamations organisées faisaient office d'adhésion, trompeuse, des masses populaires, dans le même temps où les cadres politiques du pays étaient réduits, bon gré mal gré, à la condition de potiches de décorum».
Oui, Kaïd Ahmed est mort, ses idées sont toujours là. Elles n'ont pas pris une ride, parce qu'elles sont audacieuses et conformes à la réalité! «Telle est l'image négative d'une situation, tels sont les faits navrants que rien ne peut masquer ni édulcorer en dépit des «magnifiques intentions proclamées», des merveilleuses ébauches de réalisations et des investissements toujours plus grandioses. Non, rien ne peut faire que soit contrebalancée la réalité politique et humaine ainsi décrite et qui est toute emplie de vide et d'interrogation angoissée.», exprimait-il ce qu'il ressentait au plus profond de lui-même...!!
Plus de 40 ans après, la corruption est toujours là...
Mais de la corruption, il disait, il y a longtemps: «Elle a commencé en haut, et maintenant, elle va prendre tout le corps de la société»... En d'autres termes, il mettait en garde et dénonçait cette allure d'impunité. Et ainsi, il continuait son combat, en écrivant, en discourant, et en conseillant de bonnes recettes pour assainir le climat. N'était-il pas affirmatif quand il lançait, au Conseil national de la JFLN en 1971, contre cette pathologie dangereuse: «Oui, c'est une gangrène bien présente et qui finira par ronger tout le corps de la société, si rien n'est fait pour l'arrêter?» Mais, à un certain niveau de la hiérarchie, on a fait fi de ses recommandations. Alors, des années après, la corruption et ses effets au sein de notre société, ou la «gangrène», comme il l'appelait, a pris bel et bien le dessus...
En effet, cette allégation de Kaïd Ahmed et d'autres affirmations que nous prenons de son Mémorandum, datent de plus de quarante ans. Par conséquent, en termes plus explicites, ces positions pertinentes affirmées par ce responsable, nous expliquent que la situation commençait à s'altérer, déjà en ce temps-là, pendant qu'à «un certain niveau du pouvoir» l'on claironnait que nous étions les «premiers partout», que notre démarche était au summum de la rationalité et que nos bilans, constamment en courbe ascendante, nous projetaient vers l'inexorable mouvement de montée vers la maturité.
Malheureusement, ce n'était pas la vérité car d'aucuns comprennent, aujourd'hui, d'après ces quelques jugements mis entre guillemets, que le ver est dans le fruit depuis longtemps. Et Kaïd Ahmed, comme tous les honnêtes responsables, ne pouvait se conformer, sans peine, à une ambiance impure qui nous menait droit vers la déchéance et l'humiliation. Il a donc parlé..., en exigeant une thérapie de choc pour enrayer le mal qui prenait en profondeur et en «hauteur». Il ne désemparait pas car, même devant l'incompréhension d'un «pouvoir», auquel il appartenait, et qui le couvrait d'avanies et portait l'acharnement contre lui, il dénonçait courageusement ces pratiques qui tenaient lieu de «moeurs politiques».
Ses écrits, ses discours et ses orientations restent d'actualité. Ils restent, pour les véritables nationalistes de ce pays, «une vérité intérieure qui doit être perçue comme le cri du coeur d'un patriote en quête permanente de justice pour le peuple, dont il est issu». C'est dire qu'il voyait juste en abhorrant ce qui continue de se produire, jusqu'au jour d'aujourd'hui, dans un climat qui nous tire vers le bas et qui se perpétue, sous le regard de responsables «nourris de démagogie outrancière».
En effet, Kaïd Ahmed nous montrait obstinément la réalité..., parce qu'il défendait la vérité. Qui, en dehors de lui, a fait son mea culpa, en déclamant Victor Hugo, qu'il aimait tant: «L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn?» (3)
Alors, sur les pas de ce visionnaire, en ces moments difficiles de déballages médiatiques, de démobilisation générale et d'insubordination - se référer à la dernière Coupe d'Algérie de football - qui confirment l'état d'un pouvoir sérieusement transi, ankylosé, bref impuissant..., nous sommes obligés d'aller vers l'évidence et reconnaître qu'il y a péril en la demeure. Cela veut dire aussi que depuis le constat réel de ce leader charismatique, d'il y a quarante ans, nous pouvons encore conjuguer au présent cet amer résultat: «Dar Loqmane ala haliha», (la maison de Loqmane n'a pas changé d'un iota!), comme dit le proverbe arabe. Pis encore, la ferveur des larrons s'est multipliée par un chiffre qu'on n'ose plus évaluer au moment où le système immunitaire est sérieusement endommagé, plutôt détruit par le climat délétère qui s'est instauré en se perpétuant dans tous les rouages de l'État et même au niveau de la société, chez ces nouveaux riches, ou ces «anciens pauvres» - le terme est plus «gratifiant» - qui nous rendent la vie encore plus difficile par leurs comportements primitifs.
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