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Décès de Yamina Mechakra,une katébienne nous quitte…

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  • Décès de Yamina Mechakra,une katébienne nous quitte…

    J"e m’en allais vers Arris, les yeux fixés sur mes doigts qui, à l’horizon, se tressaient avec d’autres doigts pour ramasser les nuages du ciel et les presser sur une terre brisée d’oubli, enceinte d’un grain millénaire, parcheminé de routes lointaines pour que pousse le blé que nos ancêtres avaient promis”, écrivait Yamina Mechakra dans “la Grotte éclatée”.


    Avant-hier, la nouvelle de la disparition de la romancière, fille de Meskiana, Yamina Mechakra, a eu certainement l’effet d’une bombe assourdissante dans le milieu journalistique, mais aussi littéraire de la capitale (Alger).Mais sans nul doute, la douloureuse information de sa disparition a été doublement ou triplement plus éprouvante dans son pays d’origine, les Aurès.

    Auteur d’un véritable chef-d’œuvre avec “la Grotte éclatée” (éditions Sned, Alger, 1979), et préfacé par Kateb Yacine, qui a accompagné Yamina Mechakra dans l’écriture de ce roman/récit par ses conseils et ses précieuses orientations. Ils étaient nombreux à se pencher sur une œuvre qu’on n’arrivait pas à classer : roman, récit, nouvelle… “La Grotte éclatée”, à sa sortie, donnait un agréable fil à retordre aux lecteurs mais aussi aux critiques, qui dans leur quasi-majorité aimaient, lisaient et relisaient. Une des dernières approches et tentatives de déchiffrage, qui est considérée comme une bonne tentative de cerner l’écriture mechakrienne (car elle existe !), nous vient de l’université de Batna (département des langues, 2012) où, à l’occasion d’un mémoire de fin d’études (“La quête identitaire et spéléologique de Yamina Mechakra”), Meriem Safia Gharib, deuxième année master littérature et civilisation étrangère, avait apporté de nouveaux éléments de lecture, notamment ceux relatifs au fait que l’écrivaine donnait l’impression de prendre un malin plaisir à codifier et rendre mystérieux son texte, à travers une écriture en rétrospective. Il est courant que les lecteurs “fuient” ce style d’écriture, mais avec Yamina et sa Grotte, “le compliqué devient plaisir”, déclare la jeune étudiante, qui, contactée par nos soins pour nous livrer ses impressions à l’annonce du décès de la fille de Meskiana, nous dit avec grande peine et tristesse : “C’est la plus mauvais nouvelle que j’ai reçue depuis celle du décès de mon père il y a une dizaine d’années. Je ne connais pas Yamina Mechakra personnellement, mais à la lumière et à la lecture de son roman, j’ai l’impression de l’avoir connue depuis toujours. Lisez une seule fois ‘La Grotte éclatée’ et vous deviendrez auressienne ou auressien par la couleur, le mot, la description. Un récit aussi profond que complexe.” A propos du texte, notre interlocutrice nous dira : “Ce qui ressort est la force de l’auteur et son génie à mettre en valeur et donner de la voix à la littérature orale longtemps marginalisée, voire méprisée.” Et de regretter : “J’aurais tant aimé que lors du dernier colloque sur la littérature maghrébine d’expression française, qu’on fasse un hommage de son vivant à Yamina Mechakra, mais il n’est pas trop tard pour que cette Chaouia jusqu’à l’os et Algérienne jusqu’au bout des ongles soit honorée.” L’omniprésence de la mythologie berbère, le récit, le sacré et le profane, la fécondité, l’usage de la symbolique et de la parabole, ainsi que le subtil dosage de l’intertextualité donnent un caractère unique et particulier qui distingue l’écrit de Yamina Mechakra, auteur de “la Grotte éclatée” et “Arris”.

    A l’annonce du décès de Yamina Mechakra, un ancien ami qui a connu et côtoyé la romancière, qui faisait des voyages à Batna, pour aller visiter le tombeau d’Imedghassen et Timgad, Ali Ben Belkacem, journaliste à Batna, nous a fait parvenir un courrier, comme contribution et témoignage en tant qu’ami : “Le besoin de communiquer chez ma sœur Yamina n’a pas de limite, et son altruisme sont certainement les deux facteurs qui l’on dirigée vers l’expression littéraire. Il y a toujours eu un nœud central dans les écrits de Yamina comme d’ailleurs chez Kateb, l’un s’appelle Nedjma l’autre Arris… un point de départ. Elle était comme en transe lorsqu’elle affirma avec un grand élan de dignité qu’elle constatait déjà les signes ou prémices de l’avènement de cette révolution culturelle nationale se construire à Batna et Meskiana. Il est vrai que l’atmosphère à cette époque était à l’activisme thématique et qualitatif, ce qui créa de l’optimisme et de l’espoir.” Le mot qui revenait souvent dans la bouche de Yamina, nous dit son ami, est “révolution culturelle”.

    Elle ne l’a pas connue ni vue de son vivant, mais des jeunes, pleins de jeunes s’intéressent plus que jamais à son œuvre ; peut-être que le rêve aura lieu à titre posthume. Ce qui ne sera pas trop mal non plus

    Rachid Hamatou, Liberté

  • #2
    Yamina Mechakra, une etoile filante
    Une étoile filante qui n'a vécu que le temps d'une illumination . J'ai lu son œuvre La grotte éclatée en 2002. Une découverte étourdissante. C'était tellement fort et poignant son récit. Une longue ...
    Une étoile filante qui n'a vécu que le temps d'une illumination . J'ai lu son œuvre La grotte éclatée en 2002. Une découverte étourdissante. C'était tellement fort et poignant son récit. Une longue litanie faite de prose poétique ou Mechakra a pris son âme et l'a déposée sur une table. Une âme tourmentée , écorchée irrémédiablement blessée. Et déjà le titre Grotte éclatée, servi en emballage gronde comme le tonnerre qui annonce l'orage et donne un aperçu ce que sera la suite. Violence, déchirure et errance au terme biblique du terme d'un témoin ayant de ses propres yeux la mort lui parler. Et quelle destin tragique pour cette psychiatre qui a tant côtoyé la souffrance et qui a fini par la faire sienne. repose en paix. Une femme une seule ouvre mais aucune autre écrivaine ne peut l'égaler. Elle de la races des Antonin Artaud ou Gerard de Nerval
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      Une grande romancière, Allah yerhamha.
      Un jour, sans doute, on pourrait rattraper une comète, mais qui vient à laisser filer la vraie chance de sa vie, toutes les gloires de la terre ne sauraient l'en consoler

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      • #4
        Allah yirhamha
        Inna lillah wa inna ilayhi raji3oun

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