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800 Européens enrôlés dans le djihad anti-Assad

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  • 800 Européens enrôlés dans le djihad anti-Assad

    Menacés par les combats, une quarantaine ont commencé à fuir en Turquie. Leur retour est la hantise des services antiterroristes.
    Huit cents ressortissants européens combattent actuellement le régime de Bachar el-Assad en Syrie, selon les estimations d'un diplomate de l'Union européenne (UE), confirmées par un dirigeant de l'opposition. Certains ont rejoint le groupe djihadiste Jabhat al Nosra, classé terroriste par les États-Unis, qui vient de prêter allégeance à El-Qaida.

    Jamais autant d'habitants du Vieux Continent n'ont afflué en aussi grand nombre sur une période aussi courte - un peu plus d'une année - pour livrer la «guerre sainte» à un régime qui réprime de manière sanglante ses opposants et que l'Europe elle-même combat depuis deux ans. Parmi ces 800 Européens figurent une centaine de Français ou de Franco-Syriens, 50 à 70 Belges, une centaine de Britanniques, de nombreux Allemands, notamment d'origine turque, des Irlandais, des Kosovars, des Danois. Bref pratiquement tous les pays européens sont concernés. Certains de ces combattants ont été tués, d'autres sont emprisonnés par le régime. Et une poignée a déjà guerroyé sur une autre terre de djihad. «Nous avons eu une réunion entre ambassadeurs européens et chaque pays a fait le décompte du nombre de ses ressortissants partis en Syrie», souligne le diplomate de l'UE.
    Une dangereuse radicalisation
    La dernière estimation officielle émanant des services de Bruxelles atteignait le nombre de 500 djihadistes. Leur profil va de l'idéologue pur et dur au révolutionnaire romantique en passant par l'adolescent égaré. La facilité avec laquelle ces candidats au djihad se rendent sur place - via la Turquie où aucun visa d'entrée n'est requis - explique partiellement cette participation importante, ainsi que l'absence de filières d'acheminement, contrairement à l'Irak ou à l'Afghanistan.

    Mais «pour la première fois, avertit le responsable de l'opposition, nous assistons au départ de certains combattants étrangers». Ces dernières semaines, une quarantaine d'Européens ont ainsi fui la région d'Idlib dans le Nord, où les rebelles peinent à chasser les loyalistes de cette portion du territoire syrien. «Il y a eu un changement du rapport de forces sur le terrain, précise l'opposant. L'armée a lancé des opérations de nettoyage et, en plus, des conflits ont éclaté entre des groupes armés. Toutes ces raisons font que certains combattants étrangers qui ne sont pas idéologiquement marqués quittent la Syrie.» Ceux-là s'échappent par la Turquie plutôt que par le Liban, où les entrées et sorties à l'aéroport de Beyrouth sont contrôlées par le Hezbollah, allié de Damas.

    Certains auront acquis un savoir-faire qui peut servir à perpétrer des opérations terroristes dans leur pays d'origine
    Ces derniers jours, d'autres djihadistes ont également fui la ville d'al-Qusayr que l'armée régulière, appuyée par les unités d'élite du Hezbollah, est en train de reprendre aux insurgés. «Ces djihadistes fuient vers le Liban voisin», ajoute le dirigeant de l'opposition, mais il s'agit essentiellement d'Arabes, et non d'Européens.
    Le retour de jeunes, radicalisés au contact de vieux briscards du djihad, est la hantise des services de sécurité européens. Certains auront acquis un savoir-faire qui peut servir à perpétrer des opérations terroristes dans leur pays d'origine. Mais la justice pourra-t-elle criminaliser leurs voyages en Syrie, dont le régime est dénoncé par les capitales européennes? En outre, des binationaux figurent parmi ces candidats au djihad. «Il est difficile de leur dénier le droit d'aller résister à un pouvoir qui massacre sa population», soulignait récemment le juge antiterroriste Marc Trévidic.

    La Belgique, la France et l'Allemagne sont particulièrement concernées. De très jeunes citoyens belges, parfois convertis, ont pris le chemin de la Turquie puis de la frontière, où des réseaux les convoient ensuite en Syrie. Parmi eux, de nombreux Belgo-Maghrébins, reliquat des filières qui allaient vers l'Afghanistan ou l'Irak dans les années 2000.
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