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La lutte contre le trafic de pièces antiques s’organise laborieusement en Algérie

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  • La lutte contre le trafic de pièces antiques s’organise laborieusement en Algérie

    Face au trafic des objets d’art et des pièces d’archéologie qui prend de l’ampleur, la lutte pour préserver le patrimoine algérien s’organise.
    La Gendarmerie algérienne a récupéré 357 pièces, et présenté à la justice 14 personnes impliquées dans des trafics d’objets d’art et de pièces antiques durant le premier trimestre 2013. 23 affaires au total ont été signalées. Mais comme les pièces récupérées ne représentent qu’une goutte d’eau dans cet océan de trafic, où interviennent des nébuleuses aux ramifications mondiales, ces affaires révèlent que le patrimoine culturel algérien subit, à défaut d’une valorisation, un pillage à grande échelle. La lutte contre ce trafic révèle aussi, parfois, une belle surprise, quand «les enquêteurs saisissent des pièces authentiques dont ils n’arrivent pas à expliquer la provenance, comme ce fut le cas en juillet 2011, quand ils ont mis la main sur une statue en bronze qui remonte à l’époque des pharaons d’Egypte».
    L’Algérie se place ainsi à la fois comme une source d’objets à vendre sur la scène internationale, un pays de transit, et un pays où fleurit un marché d’art au black, les Algériens, qui composent avec les tunisiens notamment, se positionnant, d’année en année, parmi les plus pillards au monde. Les constations faites par les gendarmes font état de vol, de non déclaration de découvertes, de dégradation, destruction, mutilation et abattage, de vente illégale et autres escroqueries sur de fausses pièces archéologiques. Très lucratif, le trafic d’antiquités, de pièces archéologiques et d’objets d’art est en passe de devenir une industrie en Algérie. Fonctionnaires des services de la culture, policiers, commerçants et mêmes les chômeurs se sont mis de la partie, et c’est l’Est du pays, région au patrimoine culturel aussi divers que riche, qui en pâtit le plus.
    Trafic qui mène à la découverte de sites archéologiques !
    Comme souvent dans ce genre de situation, les trafiquants sont en avance sur les institutions qui ont la charge de protection et de valorisation du patrimoine culturel. Certaines enquêtes ont ainsi mené à la découverte de nouveaux sites archéologiques. «Les unités de la Gendarmerie nationale ont découvert en 2012, lors de l’exécution de différents services, dix sites archéologiques qui ont été portés à la connaissance des autorités concernées», selon un bilan de la Gendarmerie.
    25 affaires ont été traitées en 2012 à l’issue desquelles 43 personnes ont été présentées à la justice, et 495 pièces archéologiques ont été remises par les gendarmes aux services déconcentrées du ministère de la Culture et autres musées. Ces affaires ont été enregistrées dans les wilayas de Souk Ahras, Batna, Sétif, Tébessa, Guelma, Constantine, Oum El Bouaghi, Jijel, à l’est, Alger, Tipaza, au centre, Oran, Tlemcen, Mostaganem, Tissemsilt, Relizane, à l’ouest, et Ouargla et Illizi, au sud. Le bilan de la gendarmerie mentionne des ventes illégales de pièces archéologiques (10), des fouilles illégales (3), de la non déclaration de découvertes (9), des escroqueries sur de fausses pièces (9) et d’une activité de contrebande d’objets d’art (6).
    Une activité bien ancrée dans les mœurs locales
    L’Est du pays, avec seize affaires sur vingt-cinq (64%), est la plus touchée par ce trafic. Les pièces saisies en octobre 2012 à Guelma (5 statuettes métalliques datant de l’époque Punique, 20 médailles en bronze du 20éme siècle, une chope et une cuillère en argent, une assiette en bronze de la période antique et deux pièces de météorites), le sabre de bronze saisi en mars 2012 (il date de 1852) et qui se trouve actuellement au tribunal de Souk Ahras comme pièce à conviction, constituent les plus importantes prises de l’année.
    La Gendarmerie nationale dispose de sept Cellules régionales de lutte contre les atteintes aux biens culturels, que coordonne un bureau central au sein du commandement central. La Gendarmerie a aussi formé 22 éléments dans le domaine de lutte contre les atteintes aux biens culturels pour pourvoir aux besoins de ce nouveau dispositif qui offre un appui technique aux unités territoriales en matière d’enquête. Les résultats annuels des activités des brigades de gendarmerie depuis 2000 font état d’un pillage à grande échelle, et montrent que ce trafic, dont il reste difficile d’évaluer les dégâts, est bien ancré dans les mœurs locales.
    10.500 pièces récupérées entre 2000 et 2010
    En dix ans, le nouveau dispositif mis en place par la Gendarmerie a permis la récupération de 10.548 objets, dont 9.000 pièces numismatiques, 79 statues, 21 stèles funèbres, 279 fragments céramiques et métalliques, 30 tableaux signés par des peintres de renommée mondiale, 861 pièces préhistoriques, 105 mosaïques et 18 armes antiques. En dix ans, ce dispositif a permis aussi la découverte de 42 cités et cimetières antiques, un patrimoine qui n’était même pas connu ou recensé par les services du ministère de la culture. Parmi ces sites, ceux d’El Rabta et Toualbia dans la wilaya de Jijel. Le premier, qui remonte à l’ère phénicienne, se compose, de 42 tombes ; le second est une surface en mosaïque datant de l’ère romaine. Les constatations ont révélé que les deux sites étaient à l’abandon, et que des constructions illégales y ont été bâties, endommageant gravement les sépultures.
    La brigade de Medjaz Essfa, dans la wilaya de Guelma, a démantelé, en 2010, un réseau spécialisé dans la contrebande de biens culturels. Le groupe, qui comptait un policier, composait avec la fameuse «El hadja Fatma», une tunisienne qui organisait le trafic de l’autre côté de la frontière. L’opération avait permis de récupérer des objets d’art remontant aux périodes antique, islamique et ottomane (68 pièces de monnaie, trois jarres en céramique, une lampe à l’huile en métal et cinq statues de dieux romaines)
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