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«L’Algérien souffre d’une grave crise de confiance»

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  • «L’Algérien souffre d’une grave crise de confiance»

    Je ne suis pas un menteur. Lorsque le Premier ministre parle, c’est sa parole contre celle des autres.
    Batna.
    De notre envoyée spéciale
    Je vous ai dit que le Président était malade et je vous ai dit également qu’aujourd’hui, il va bien. Il s’est rétabli. Je ne vois pas pourquoi vous mettez ma parole en doute !» C’est une sorte de mise au point que vient de faire le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à partir de la wilaya de Batna où il était, hier, en visite de travail et d’inspection.
    Visiblement agacé par la grosse polémique autour de l’état de santé du président Bouteflika qui ne s’estompe toujours pas, il reproche aux Algériens leur manque de confiance en leurs dirigeants et en leurs institutions. L’Algérien, a estimé M. Sellal, souffre «d’une grave crise de confiance».
    Devant un auditoire, composé de représentants de «la société civile», qui lui était acquis, le Premier ministre va encore plus loin dans ses remontrances à l’opinion nationale en osant poser une autre question : «Est-ce que le gouvernement est dans l’obligation de rendre public quotidiennement un bulletin de santé du président de la République ? Doit-il le faire pour satisfaire la curiosité de certaines personnes ?» «Non», rétorque-t-il d’un ton grave. «Nous avons informé la population sur la maladie du Président, nous l’avons rassurée par la suite sur son rétablissement et sur les recommandations des médecins. Cela suffit. Nous n’avons pas à rabâcher ce dossier chaque heure. Laissons de côté cette culture de la haine», fulmine Abdelmalek Sellal. En faisant cette mise au point, le premier responsable du gouvernement donne l’impression d’ignorer que ce sont les défiances de la communication officielle qui alimentent la spéculation et les rumeurs. Poursuivant son discours, le Premier ministre formule une nouvelle mise au point. Mais cette fois-ci, adressée à ceux qui croient que le pétrole est une richesse impérissable. Il appelle ainsi les Algériens à se retrousser les manches et à ne plus compter sur les hydrocarbures. «Le pétrole est une malédiction. Je ne conteste pas que cette richesse nous a aidés et nous a sauvés, mais le pétrole est une ressource éphémère. Donc il est temps de prospecter d’autres chantiers», dit-il.

    «Le pétrole est une malédiction»

    Durant son périple hier dans la région de Batna, M. Sellal n’a pas manqué, durant ses différentes escales, d’insister sur le rôle que devrait jouer la jeunesse algérienne. «Je trouve scandaleux et incompréhensible que nos villes dorment tôt. Les jeunes, notre relève, ont le droit de vivre. Comme il est de leur devoir de travailler et de donner le meilleur d’eux-mêmes. Les cybercafés ne peuvent pas fermer leurs portes à 16h, ce ne sont pas des administrations», lance le Premier ministre, exhortant les autorités locales à veiller à ce que les cybercafés et les commerces soient ouverts jusqu’à une heure tardive de la soirée. «Le jeune Algérien doit profiter de la vie. Il est insensé qu’il passe son temps entre la mosquée et la maison. Il est nécessaire de redynamiser les centres culturels et de loisirs afin de permettre à notre jeunesse de souffler», a-t-il dit.
    En visitant le projet de réalisation d’une unité de montage de tracteurs agricoles à Fesdis, M. Sellal a demandé aux responsables de cette usine d’augmenter le taux d’intégration pour faire travailler, en sous-traitance, les entreprises créées dans le cadre du dispositif Ansej. Pour lui, Batna, la capitale des Aurès, a joué par le passé un rôle historique, révolutionnaire et culturel et, aujourd’hui, elle doit relever le défi du développement économique. «La jeunesse n’a pas le droit de nous décevoir. Les moyens existent, il faut juste de la volonté et la confiance en ses compétences», explique-t-il. Sans souffler mot sur la grève des praticiens qui paralyse le secteur de la santé depuis plusieurs jours, Abdelmalek Sellal révèle, lors de sa visite du centre anti-cancer à la commune de Batna, que l’Etat peut recourir à l’expertise étrangère pour la prise en charge des malades.
    Nabila Amir
    El Watan
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