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Algérie : la basilique de Saint Augustin, saint berbère, achève son lifting

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  • Algérie : la basilique de Saint Augustin, saint berbère, achève son lifting

    ANNABA, Algérie - Elle trône majestueusement dominant Annaba, la grande cité portuaire de l'est algérien. Malgré quelques échafaudages qui la masquent encore, la plus que centenaire Basilique de Saint-Augustin achève son lifting comme un nouvel hommage au théologien berbère d'influence mondiale.
    "Avec quelques retards dans les travaux de restauration, la basilique doit être ré-inaugurée vers octobre", indique à l'AFP le père Ambroise, membre de l'ordre de Saint Augustin, l'un des plus anciens de l'Eglise catholique.
    L'édifice, achevé en 1909 après une vingtaine d'années de travaux pendant la colonisation française, et élevé ensuite au rang de basilique, "n'avait jamais subi de réparations d'envergure" en un siècle d'existence, ajoute le prêtre.
    "Ses vitraux en partie détruits, son toit, les dômes et les clochers menaçaient de s'écrouler", témoigne également le directeur du projet de rénovation Dominique Henry.
    Les autorités, entreprises et particuliers de France et d'Algérie ont réuni près de cinq millions d'euros pour sauver ce patrimoine commun à l'Algérie et la chrétienté, dit-il.
    Parmi les donateurs, le Vatican, mais aussi le pape émérite Benoît XVI à titre personnel.
    La basilique est dédiée à Saint Augustin (354-430), l'enfant de Numidie devenu évêque d'Hippone, la cité antique qui précéda Annaba.
    Berbère par sa mère, Sainte Monique, il est l'un des théologiens les plus influents du christianisme: un des quatre Pères de l'Église latine et docteur de l'Église.
    Lancés en 2010 sous la direction de l'architecte Xavier David, les travaux de restauration réalisés notamment par l'entreprise A. Girard (Avignon) doivent s'achever avec la restauration complète de l'orgue, visible pour l'instant en pièces détachées dans un coin de l'édifice.
    Ce sont ces mêmes deux acteurs qui avaient été les maîtres d'oeuvre de la restauration achevée en 2010 de Notre-Dame d'Afrique à Alger.
    Les travaux d'édification de l'Eglise Saint-Augustin ont commencé en 1881, 41 ans après l'arrivée des colons français en Algérie.
    L'architecte-abbé Joseph Pougnet a conçu l'impressionnant édifice, qui surplombe la ville moderne et les ruines antiques d'Hippone, où sont visibles les restes de la première église de l'évêque berbère, dont le baptistère presque intact.
    L'immense bâtisse, mélange de styles arabo-mauresque et romano-byzantin, trône baignée de lumière sur une colline de ce comptoir mille fois conquis -d'abord par les Phéniciens et finalement par les Français qui l'avaient baptisé Bône.
    Au-dessus de l'autel et du gisant contenant une relique de Saint Augustin - son cubitus ramené de Pavie (Italie) où il est enterré - quatre vitraux retracent sa vie. "Nous les avons inversés pour mieux décrire son parcours", explique le père Ambroise, un Congolais qui a choisi ce nom en souvenir du père spirituel du plus grand théologien d'Afrique.
    Une mère berbère
    Dans la basilique, dont il connaît les moindres recoins, père Ambroise précise que 24 cariatides arborent chacune le titre d'un ouvrage de cet intellectuel prolifique.
    "Mais aucune ne portait celui des Confessions", pourtant l'oeuvre la plus lue de cet ancien bon vivant amateur de femmes, devenu catholique grâce à sa mère, Sainte Monique.
    Cette Berbère Monique qui s'était battue toute sa vie pour convertir son fils, est décédée peu après son baptême. "Le fils de tant de larmes ne saurait être perdu", dira Saint-Augustin.
    Né en 354 à Thagaste, aujourd'hui Souk Ahras, à 90 km de là, Saint Augustin est mort à 75 ans durant l'invasion vandale, après avoir vécu dans son pays occupé par les Romains, à Carthage et dans la Rome antique.
    La basilique érigée à sa gloire est fréquentée aujourd'hui par des étrangers, surtout des étudiants sub-sahariens. "J'étudie à Annaba les sciences de l'informatique", explique Alène, une jeune Burundaise.
    "Nous venons très souvent prier", ajoute-t-elle désignant une cinquantaine de camarades réunis pour une messe ponctuée de chants religieux aux rythmes africains, guitare et piano électrique.
    Les catholiques en Algérie sont des étrangers, évalués à une quinzaine de milliers. Des Algériens catholiques, il y en a peu, "au plus une vingtaine dans la région", indique un des prêtres, le père André, arrivé de Bayonne (sud-ouest de la France) en Algérie il y a 57 ans.
    Les Algériens chrétiens sont surtout évangélistes et seraient 30.000, selon leur chef religieux, le révérend Mustapha Krim.
    Mais ils ne s'affichent pas dans ce pays musulman très attaché à ses traditions. "Ne serait-ce que parce qu'une conversion est mal vécue dans la famille et l'entourage immédiat", commente un autre prêtre, présent dans ce pays depuis 44 ans.
    L'Algérie compte de nombreuses églises, dont quelques unes encore en activité quand d'autres ont été transformées en écoles, bureaux ou mosquées. La chapelle de Santa Cruz domine Oran (ouest), et la cathédrale Notre-Dame des-Sept-Douleurs surplombe Constantine.
    Afrique Expansion Magazine
    Par Béatrice KHADIGE
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