La fitna va-t-elle s’étendre aux pays du Golfe, à votre avis ?
Nous ne souhaitons de mal à aucun pays musulman, et nous prions Dieu qu’Il protège tous nos pays des malheurs. Mais si les musulmans restent sous la houlette des ennemis d’Allah et continuent à les craindre et à leur obéir, il est certain qu’ils vont en payer le prix dans la vie d’ici-bas, avant l’au-delà. Mon conseil à tous les peuples musulmans est de n’obéir qu’à Dieu et à Son Prophète, c’est leur seul salut. Je m’adresse tout d’abord au peuple algérien, parce qu’il est particulièrement visé, même s’il a été le premier à en payer le prix fort : je prie Dieu qu’Il consolide leur paix et leur foi, et les avertit contre ces partis et sectes qui ont à leur tête les Ali Benhadj, Abassi Madani, Ghannouchi et les Frères musulmans. Ils ne vous guident pas vers ce qui est écrit dans le Coran, mais vers leurs petites personnes. Ne les suivez pas ! Ils ont détruit nos pays ! Les Frères musulmans sont à l’origine du sang qui est versé aujourd’hui en Syrie. Ils veulent y régner même sous la couverture de l’Occident. Ne les croyez pas quand ils vous disent qu’ils combattent cet Etat voyou et luttent pour libérer Beyt El-Maqdis. Un de ces cheikhs, qui aime se présenter comme le cheikh d’Al-Aqsa, prétend que la libération d’Al-Qods passerait par Damas, en la brûlant.
Vous combattez, aux côtés d’éminents oulémas tels que Cheikh Imran Hosein et d’autres, pour montrer le chemin de la vérité. Avez-vous songé à créer une organisation réunissant des oulémas et des théologiens de tous les pays arabes et musulmans pour combattre la fitna et rétablir la juste signification des concepts ?
Que les musulmans s’entendent pour bien faire et s’unissent pour le bien de la oumma, c’est toujours une chose à bénir. Mais de grâce, épargnez-moi ces appellations : organisations, associations… que je n’aime pas. Des amis n’ont pas besoin de s’organiser pour prêcher la bonne parole. Nous avons aujourd’hui ce qui s’appelle l’Union mondiale des oulémas que je condamne d’ici, de ma tribune. Ce satané Al-Qaradawi seul a décidé de la dénommer «Union des oulémas», or, il sait bien que personne ne l’écoute. Les fatwas et les feuilles jaunes qu’il publie ne signifient rien, et ceux qui croupissent dans cette Union ne savent que dalle. Je n’exagère pas, mais ce ne sont que des ignorants. Al-Qaradawi lui-même a travesti ouvertement le Coran et les paroles du Prophète (QSSSL), en appelant à se rebeller contre les gouverneurs. Quant à Cheikh Imran Hosein, il est, à ne point en douter, bien meilleur que beaucoup de nos cheikhs. Mais j’ai quelques réserves sur sa démarche, que je me permets ici d’exprimer en toute fraternité. Il pense que ce qui se qui se passe dans notre région est un complot américano-sioniste, seulement il fait dans le deux poids deux mesures. Il rejette ce plan en Syrie, mais il le voudrait bien pour les pays du Hedjaz (le Golfe persique), il le rejette en Libye, mais il est pour en Irak, par exemple. Ce qu’ont fait les oulémas chiites. Ce qui est inacceptable et une tricherie. Autre chose : mon frère Cheikh Imran Hosein invite les croyants à s’imprégner de l’eschatologie (akher ezzamân), je lui pose alors la question : si vous avez eu cette science du Prophète Mohamed, dernier des Messagers, qui a prédit la fin des temps, il faut alors se référer à ses paroles, lorsqu’il nous a défendu de destituer nos gouverneurs. Je sais bien que Cheikh Imran m’écoutera, et si vous avez des contacts avec lui, je vous prie de lui transmettre mes salutations. J’espère que mon conseil sera bien reçu. Il n’est pas comme Ali Benhadj ou Abassi Madani, il me paraît au contraire plus proche de la Vérité.
L’avenir de la oumma paraît sombre. Entrevoyez-vous des signes d’espoir, ou la situation va-t-elle empirer, selon vous ?
J’en appelle aux musulmans pour qu’ils ne perdent pas espoir en Dieu et leur rappelle que leur salut est dans leur foi en Lui et dans le Jugement dernier. Rappelons-nous qu’à l’époque de la Révélation, les gens étaient dans une situation pire que ce qu’ils n’avaient jamais vécu. Mais grâce à Dieu, ils ont été délivrés de leurs souffrances. «Quoi ! Quand un malheur vous atteint – mais vous en avez jadis infligé le double – vous dites : «D’où vient cela ?» Réponds-leur : «Il vient de vous-mêmes». Certes, Allah est Omnipotent. Et tout ce que vous avez subi, le jour où les deux troupes se rencontrèrent, c’est par permission d’Allah, et afin qu’Il distingue les croyants et qu’Il distingue les hypocrites. On avait dit à ceux-ci : «Venez combattre dans le sentier d’Allah, ou repoussez [l’ennemi]. » Ces versets ont été interprétés par les kharijites comme un appel à combattre les musulmans, au sens où tous les musulmans deviendraient hypocrites. C’est l’idée que s’en fait Ali Benhadj. Mais, lui, il n’est que le produit de Sayyid Qutb, qui lui-même a suivi le chemin de ses prédécesseurs dévoyés. Les Frères musulmans en Egypte et aussi en Tunisie ont bien pris leur part de la vie d’ici-bas, mais l’on ne sait rien sur ce que Dieu leur réserve dans l’au-delà. Ils aiment répéter qu’un seul prophète a régné sur son peuple ; mais si cela était vraiment un droit divin, qu’en serait-il des autres : de Sidna Nouh, à Ibrahim, à Zakaria, à Yahia, à Ismaïl, à Lout. Doit-on laisser tous ces prophètes et suivre Qutb, Al-Qaradawi, Ali Benhadj, Ghannouchi et Abassi Madani ? Tous les êtres humains ne sont rien s’ils refusent d’obéir aux prophètes.
Je veux conclure en adressant mes salutations au peuple algérien, et mes vœux de paix et de succès. Nul succès pour l’homme en dehors de son obéissance à Dieu et à Son Prophète. A celui qui a la charge de gouverner ce pays, je rappelle que Dieu l’éprouve plus qu’il n’en éprouve quiconque d’autre dans son pays. Je lui demande de ne pas céder aux tentations de la vie d’ici-bas. Et je répète aux frères algériens que toute tentative de détrôner un dirigeant est non seulement contraire à l’esprit du Coran et du Hadith, mais peut être aussi source de fitna, et risque de devenir une tradition pour les générations futures.
Entretien réalisé par M. Aït-Amara
Nous ne souhaitons de mal à aucun pays musulman, et nous prions Dieu qu’Il protège tous nos pays des malheurs. Mais si les musulmans restent sous la houlette des ennemis d’Allah et continuent à les craindre et à leur obéir, il est certain qu’ils vont en payer le prix dans la vie d’ici-bas, avant l’au-delà. Mon conseil à tous les peuples musulmans est de n’obéir qu’à Dieu et à Son Prophète, c’est leur seul salut. Je m’adresse tout d’abord au peuple algérien, parce qu’il est particulièrement visé, même s’il a été le premier à en payer le prix fort : je prie Dieu qu’Il consolide leur paix et leur foi, et les avertit contre ces partis et sectes qui ont à leur tête les Ali Benhadj, Abassi Madani, Ghannouchi et les Frères musulmans. Ils ne vous guident pas vers ce qui est écrit dans le Coran, mais vers leurs petites personnes. Ne les suivez pas ! Ils ont détruit nos pays ! Les Frères musulmans sont à l’origine du sang qui est versé aujourd’hui en Syrie. Ils veulent y régner même sous la couverture de l’Occident. Ne les croyez pas quand ils vous disent qu’ils combattent cet Etat voyou et luttent pour libérer Beyt El-Maqdis. Un de ces cheikhs, qui aime se présenter comme le cheikh d’Al-Aqsa, prétend que la libération d’Al-Qods passerait par Damas, en la brûlant.
Vous combattez, aux côtés d’éminents oulémas tels que Cheikh Imran Hosein et d’autres, pour montrer le chemin de la vérité. Avez-vous songé à créer une organisation réunissant des oulémas et des théologiens de tous les pays arabes et musulmans pour combattre la fitna et rétablir la juste signification des concepts ?
Que les musulmans s’entendent pour bien faire et s’unissent pour le bien de la oumma, c’est toujours une chose à bénir. Mais de grâce, épargnez-moi ces appellations : organisations, associations… que je n’aime pas. Des amis n’ont pas besoin de s’organiser pour prêcher la bonne parole. Nous avons aujourd’hui ce qui s’appelle l’Union mondiale des oulémas que je condamne d’ici, de ma tribune. Ce satané Al-Qaradawi seul a décidé de la dénommer «Union des oulémas», or, il sait bien que personne ne l’écoute. Les fatwas et les feuilles jaunes qu’il publie ne signifient rien, et ceux qui croupissent dans cette Union ne savent que dalle. Je n’exagère pas, mais ce ne sont que des ignorants. Al-Qaradawi lui-même a travesti ouvertement le Coran et les paroles du Prophète (QSSSL), en appelant à se rebeller contre les gouverneurs. Quant à Cheikh Imran Hosein, il est, à ne point en douter, bien meilleur que beaucoup de nos cheikhs. Mais j’ai quelques réserves sur sa démarche, que je me permets ici d’exprimer en toute fraternité. Il pense que ce qui se qui se passe dans notre région est un complot américano-sioniste, seulement il fait dans le deux poids deux mesures. Il rejette ce plan en Syrie, mais il le voudrait bien pour les pays du Hedjaz (le Golfe persique), il le rejette en Libye, mais il est pour en Irak, par exemple. Ce qu’ont fait les oulémas chiites. Ce qui est inacceptable et une tricherie. Autre chose : mon frère Cheikh Imran Hosein invite les croyants à s’imprégner de l’eschatologie (akher ezzamân), je lui pose alors la question : si vous avez eu cette science du Prophète Mohamed, dernier des Messagers, qui a prédit la fin des temps, il faut alors se référer à ses paroles, lorsqu’il nous a défendu de destituer nos gouverneurs. Je sais bien que Cheikh Imran m’écoutera, et si vous avez des contacts avec lui, je vous prie de lui transmettre mes salutations. J’espère que mon conseil sera bien reçu. Il n’est pas comme Ali Benhadj ou Abassi Madani, il me paraît au contraire plus proche de la Vérité.
L’avenir de la oumma paraît sombre. Entrevoyez-vous des signes d’espoir, ou la situation va-t-elle empirer, selon vous ?
J’en appelle aux musulmans pour qu’ils ne perdent pas espoir en Dieu et leur rappelle que leur salut est dans leur foi en Lui et dans le Jugement dernier. Rappelons-nous qu’à l’époque de la Révélation, les gens étaient dans une situation pire que ce qu’ils n’avaient jamais vécu. Mais grâce à Dieu, ils ont été délivrés de leurs souffrances. «Quoi ! Quand un malheur vous atteint – mais vous en avez jadis infligé le double – vous dites : «D’où vient cela ?» Réponds-leur : «Il vient de vous-mêmes». Certes, Allah est Omnipotent. Et tout ce que vous avez subi, le jour où les deux troupes se rencontrèrent, c’est par permission d’Allah, et afin qu’Il distingue les croyants et qu’Il distingue les hypocrites. On avait dit à ceux-ci : «Venez combattre dans le sentier d’Allah, ou repoussez [l’ennemi]. » Ces versets ont été interprétés par les kharijites comme un appel à combattre les musulmans, au sens où tous les musulmans deviendraient hypocrites. C’est l’idée que s’en fait Ali Benhadj. Mais, lui, il n’est que le produit de Sayyid Qutb, qui lui-même a suivi le chemin de ses prédécesseurs dévoyés. Les Frères musulmans en Egypte et aussi en Tunisie ont bien pris leur part de la vie d’ici-bas, mais l’on ne sait rien sur ce que Dieu leur réserve dans l’au-delà. Ils aiment répéter qu’un seul prophète a régné sur son peuple ; mais si cela était vraiment un droit divin, qu’en serait-il des autres : de Sidna Nouh, à Ibrahim, à Zakaria, à Yahia, à Ismaïl, à Lout. Doit-on laisser tous ces prophètes et suivre Qutb, Al-Qaradawi, Ali Benhadj, Ghannouchi et Abassi Madani ? Tous les êtres humains ne sont rien s’ils refusent d’obéir aux prophètes.
Je veux conclure en adressant mes salutations au peuple algérien, et mes vœux de paix et de succès. Nul succès pour l’homme en dehors de son obéissance à Dieu et à Son Prophète. A celui qui a la charge de gouverner ce pays, je rappelle que Dieu l’éprouve plus qu’il n’en éprouve quiconque d’autre dans son pays. Je lui demande de ne pas céder aux tentations de la vie d’ici-bas. Et je répète aux frères algériens que toute tentative de détrôner un dirigeant est non seulement contraire à l’esprit du Coran et du Hadith, mais peut être aussi source de fitna, et risque de devenir une tradition pour les générations futures.
Entretien réalisé par M. Aït-Amara