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Bruno Rousset : "C'est étonnant, nous avançons sans le savoir"
LE MONDE | 25.08.06 | 13h37 • Mis à jour le 25.08.06 | 13h37
Il y a dix-huit ans, loin des lumières de Paris et dans un secteur où ne subsistent que des géants, il crée sa compagnie d'assurances, le Groupe April. Aujourd'hui, toujours basé à Lyon, le groupe est devenu une référence dans le monde de l'assurance. Dernier projet en date : un système de micro-assurance, sur le modèle du microcrédit bancaire.
LA FRANCE QUE J'AIME
Il y a quelque temps, j'ai pris connaissance d'un sondage qui révélait que trois jeunes Français sur quatre n'avaient qu'une chose à l'esprit : rentrer dans la fonction publique pour trouver la sécurité de l'emploi. Or dans ma pratique professionnelle, je découvre une réalité bien différente. Je côtoie, notamment dans le cadre de notre fondation sur la micro-assurance, des chômeurs, des personnes dites défavorisées, et qui pour la plupart aspirent à créer ou à développer des entreprises. Ma France réelle est là : celle des gens prêts à se bouger. Gardons-nous de tirer des conclusions hâtives sur le véritable esprit de nos concitoyens.
Il existe une France créative, riche d'une grande diversité de cultures, de modes de pensée. Malgré les apparences, nous avons la capacité de nous remettre en question et d'abandonner nos idéologies ancestrales. C'est étonnant, mais nous avançons sans le savoir, par soubresauts et contradictions. Et il n'est pas nécessaire de travailler à Paris pour percevoir cette dynamique, pour découvrir toutes les capacités de nos ressources humaines. Lyon est aussi un excellent poste d'observation et de mesure de notre créativité. De là, nous pouvons voir comment notre pays a une piètre opinion de lui-même et comment il a tellement de mal à mesurer son exact positionnement sur l'échiquier international.
LA FRANCE QUE J'AIME MOINS
C'est son côté hypocondriaque et défaitiste. Celle qui condamne les créateurs des richesses de demain. C'est une France qui vit au-dessus de ses moyens et qui endette impunément les générations futures. C'est une France qui ne donne pas une juste place à ceux qui créent des richesses et des emplois, les entreprises. C'est un pays étouffé par sa logorrhée réglementaire qui rationalise tout et qui laisse peu de place à la spiritualité, à la vie intérieure.
PORTRAIT CHINOIS
Si la France était un personnage de roman ?
Hercule Poirot, l'homme est à la fois brillant et vaniteux.
Un genre littéraire ?
Plutôt la poésie. C'est une parcelle d'éternité.
Une oeuvre d'art ?
Le viaduc de Millau. C'est une réussite architecturale, une réussite budgétaire et un bel exemple de mobilisation collective.
Un style de femme ?
George Sand. Elle était portée par une puissance créatrice formidable et par le sens social.
Un style d'homme ?
Sisyphe et son rocher dans une France toujours tentée par les régressions.
Un monument dans le monde ?
L'église de la Sagrada Familia, à Barcelone. Un sacré chantier d'Antoni Gaudi, mais un monument inachevé.
Une autre planète ?
La Terre, car c'est un petit monde comme le nôtre.
LE MONDE | 25.08.06 | 13h37 • Mis à jour le 25.08.06 | 13h37
Il y a dix-huit ans, loin des lumières de Paris et dans un secteur où ne subsistent que des géants, il crée sa compagnie d'assurances, le Groupe April. Aujourd'hui, toujours basé à Lyon, le groupe est devenu une référence dans le monde de l'assurance. Dernier projet en date : un système de micro-assurance, sur le modèle du microcrédit bancaire.
LA FRANCE QUE J'AIME
Il y a quelque temps, j'ai pris connaissance d'un sondage qui révélait que trois jeunes Français sur quatre n'avaient qu'une chose à l'esprit : rentrer dans la fonction publique pour trouver la sécurité de l'emploi. Or dans ma pratique professionnelle, je découvre une réalité bien différente. Je côtoie, notamment dans le cadre de notre fondation sur la micro-assurance, des chômeurs, des personnes dites défavorisées, et qui pour la plupart aspirent à créer ou à développer des entreprises. Ma France réelle est là : celle des gens prêts à se bouger. Gardons-nous de tirer des conclusions hâtives sur le véritable esprit de nos concitoyens.
Il existe une France créative, riche d'une grande diversité de cultures, de modes de pensée. Malgré les apparences, nous avons la capacité de nous remettre en question et d'abandonner nos idéologies ancestrales. C'est étonnant, mais nous avançons sans le savoir, par soubresauts et contradictions. Et il n'est pas nécessaire de travailler à Paris pour percevoir cette dynamique, pour découvrir toutes les capacités de nos ressources humaines. Lyon est aussi un excellent poste d'observation et de mesure de notre créativité. De là, nous pouvons voir comment notre pays a une piètre opinion de lui-même et comment il a tellement de mal à mesurer son exact positionnement sur l'échiquier international.
LA FRANCE QUE J'AIME MOINS
C'est son côté hypocondriaque et défaitiste. Celle qui condamne les créateurs des richesses de demain. C'est une France qui vit au-dessus de ses moyens et qui endette impunément les générations futures. C'est une France qui ne donne pas une juste place à ceux qui créent des richesses et des emplois, les entreprises. C'est un pays étouffé par sa logorrhée réglementaire qui rationalise tout et qui laisse peu de place à la spiritualité, à la vie intérieure.
PORTRAIT CHINOIS
Si la France était un personnage de roman ?
Hercule Poirot, l'homme est à la fois brillant et vaniteux.
Un genre littéraire ?
Plutôt la poésie. C'est une parcelle d'éternité.
Une oeuvre d'art ?
Le viaduc de Millau. C'est une réussite architecturale, une réussite budgétaire et un bel exemple de mobilisation collective.
Un style de femme ?
George Sand. Elle était portée par une puissance créatrice formidable et par le sens social.
Un style d'homme ?
Sisyphe et son rocher dans une France toujours tentée par les régressions.
Un monument dans le monde ?
L'église de la Sagrada Familia, à Barcelone. Un sacré chantier d'Antoni Gaudi, mais un monument inachevé.
Une autre planète ?
La Terre, car c'est un petit monde comme le nôtre.