Le 25 mai 1963, 32 chefs d'États africains créaient l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ancêtre de l'Union africaine (UA), autour de l'idéal du panafricanisme. Cinquante ans plus tard, les dirigeants des 54 États membres de l'UA célèbrent la fondation de cette organisation, qui peine toujours à faire de l'Afrique un continent uni.
Le premier siège de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) était à l’époque, en 1963, le bâtiment le plus haut d’Addis Abeba, petite capitale impériale, nichée à 2400 mètres d’altitude…
SOUVENIRS DE VÉTÉRANS DE L'ORGANISATION
Par Duncan Woodside / Stéphanie BRAQUEHAIS, envoyés spéciaux à Addis Abeba
L’immeuble de béton dominait une prison, où l’empereur Hailé Sélassié, puis ensuite Mengistu Hailé Mariam, "le Négus rouge" (équivalent de roi, ndlr), enfermaient leurs opposants, sans que cela n’émeuvent les diplomates africains.
En 1963 les "pères fondateurs" signent "la charte de l’Unité africaine" fondée sur la base d’un principe : la non ingérence dans les affaires intérieures des états membres. L’intangibilité des frontières héritées de la colonisation est réaffirmée.
Des présidents "révolutionnaires" ou "réactionnaires"
Mais au-delà des envolées lyriques sur l’unité d’un continent sorti des ténèbres de la colonisation, deux camps s’affrontent déjà : d’un côté les partisans du fédéralisme et de l’unité de l’Afrique emmenés par le Ghanéen Kwame Nkrumah, le chantre du panafricanisme, et de l’autre, les tenants de l’Afrique des États, autour du Sénégalais Léopold Sédar Senghor et de l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny. La jeune organisation sera pendant deux décennies le champ clos des rivalités entre grandes puissances.
La persistance de l’apartheid en Afrique du sud et le combat pour la libération des dernières colonies portugaises d’Afrique ont accentué les clivages. Les présidents "révolutionnaires" et les présidents "réactionnaires", s’affrontent à coups de discours enflammés sous le regard de leurs parrains russes et américains, paralysant ainsi cette organisation créée pour accélérer l’unité du continent.
La guerre du Biafra, le retrait du Maroc consécutif à l’adhésion de la République arabe sahraoui seront autant d’exemples de crises qui ont paralysé le fonctionnement de l’organisation.
Naissance de l'UA en 2002
Il faudra attendre la chute du Mur de Berlin, et ses conséquences politiques en Afrique, pour voir la vieille OUA, paralysée et inaudible, se transformer, en 2002, en une nouvelle organisation, l’Union africaine. Le modèle de l’UA est calqué sur celui de l’Union européenne avec une commission et un Parlement dont le rôle politique est réaffirmé.
Les ambitions affichées se heurteront aux projets du colonel Kadhafi qui pèsera de tout son poids pour faire de l’Union africaine un instrument au service des ses rêves mégalomaniaques. Le guide libyen a, pendant plus d’une décennie, imposé ses objectifs, n’hésitant pas à brandir la menace de la déstabilisation à ceux qui n’adhéraient pas à ses ambitions. Malgré la pression libyenne, le conseil de paix et de sécurité de l’UA, calqué sur le Conseil de sécurité des Nations unies, réussit malgré tout à condamner les coups d’État.
C’est aussi cet organe qui est à l’origine du déploiement de plusieurs milliers de soldats africains en somalie, essentiellement des Ougandais et des Burundais. Ces casques blancs de l’Amisom ont réussi à bouter, hors de la capitale somalienne Mogadiscio, les islamistes, les fameux "shebabs".
source france24
Le premier siège de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) était à l’époque, en 1963, le bâtiment le plus haut d’Addis Abeba, petite capitale impériale, nichée à 2400 mètres d’altitude…
SOUVENIRS DE VÉTÉRANS DE L'ORGANISATION
Par Duncan Woodside / Stéphanie BRAQUEHAIS, envoyés spéciaux à Addis Abeba
L’immeuble de béton dominait une prison, où l’empereur Hailé Sélassié, puis ensuite Mengistu Hailé Mariam, "le Négus rouge" (équivalent de roi, ndlr), enfermaient leurs opposants, sans que cela n’émeuvent les diplomates africains.
En 1963 les "pères fondateurs" signent "la charte de l’Unité africaine" fondée sur la base d’un principe : la non ingérence dans les affaires intérieures des états membres. L’intangibilité des frontières héritées de la colonisation est réaffirmée.
Des présidents "révolutionnaires" ou "réactionnaires"
Mais au-delà des envolées lyriques sur l’unité d’un continent sorti des ténèbres de la colonisation, deux camps s’affrontent déjà : d’un côté les partisans du fédéralisme et de l’unité de l’Afrique emmenés par le Ghanéen Kwame Nkrumah, le chantre du panafricanisme, et de l’autre, les tenants de l’Afrique des États, autour du Sénégalais Léopold Sédar Senghor et de l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny. La jeune organisation sera pendant deux décennies le champ clos des rivalités entre grandes puissances.
La persistance de l’apartheid en Afrique du sud et le combat pour la libération des dernières colonies portugaises d’Afrique ont accentué les clivages. Les présidents "révolutionnaires" et les présidents "réactionnaires", s’affrontent à coups de discours enflammés sous le regard de leurs parrains russes et américains, paralysant ainsi cette organisation créée pour accélérer l’unité du continent.
La guerre du Biafra, le retrait du Maroc consécutif à l’adhésion de la République arabe sahraoui seront autant d’exemples de crises qui ont paralysé le fonctionnement de l’organisation.
Naissance de l'UA en 2002
Il faudra attendre la chute du Mur de Berlin, et ses conséquences politiques en Afrique, pour voir la vieille OUA, paralysée et inaudible, se transformer, en 2002, en une nouvelle organisation, l’Union africaine. Le modèle de l’UA est calqué sur celui de l’Union européenne avec une commission et un Parlement dont le rôle politique est réaffirmé.
Les ambitions affichées se heurteront aux projets du colonel Kadhafi qui pèsera de tout son poids pour faire de l’Union africaine un instrument au service des ses rêves mégalomaniaques. Le guide libyen a, pendant plus d’une décennie, imposé ses objectifs, n’hésitant pas à brandir la menace de la déstabilisation à ceux qui n’adhéraient pas à ses ambitions. Malgré la pression libyenne, le conseil de paix et de sécurité de l’UA, calqué sur le Conseil de sécurité des Nations unies, réussit malgré tout à condamner les coups d’État.
C’est aussi cet organe qui est à l’origine du déploiement de plusieurs milliers de soldats africains en somalie, essentiellement des Ougandais et des Burundais. Ces casques blancs de l’Amisom ont réussi à bouter, hors de la capitale somalienne Mogadiscio, les islamistes, les fameux "shebabs".
source france24
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