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Les origines du royaume ziride

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  • Les origines du royaume ziride

    Les Zirides de Grenade appartenaient à la grande famille berbère
    sanhajienne dont les chefs devinrent les vassaux des Fa timides de
    Kairouan lorsque les califes chiites s'installèrent en Egypte et laissèrent
    le commandement de leur domaine africain à Bologgin b. Ziri qui eut
    pour successeur son fils Al-Mansour. Un autre fils de Bologgin, Hammad,
    devait fonder au Maghrib central une autre dynastie à laquelle il donna
    pour capitale une ville neuve, la Qalaa des Béni Hammad. Le troisième
    fils de Bologgin, Maksan, se révolta contre Al-Mansour, mais il fut tué
    avec deux de ses fils. Zawi, son oncle, qui était alors le chef du clan
    vaincu, décida les siens à aller chercher fortune ailleurs. Le hajib, Abd
    al-Malik al-Mouzaffar, qui, comme son père, Al-Mansour, recrutait des
    mercenaires berbères, accueillit ces nouveaux miliciens, bien que les
    Sanhaja fussent les ennemis de race des Zénètes qui formaient la majorité
    des Berbères venus au Xe siècle en Espagne: Ziri, le père de Zawi,
    avait été tué en combattant pour les Fatimides contre les Zénètes, alliés
    des Oméiyades et sa tête avait été envoyée comme trophée à Cordoue.
    Incorporés aux milices amirides, les Zirides jouèrent leur rôle
    dans les troubles de la fitna. Ils soutinrent d'abord la cause des Amirides,
    puis appuyèrent le chef du clan berbère Soulaïman Al-Moustaïn qu'ils
    aidèrent à parvenir, en 1010, au califat. Lorsque Soulaïman récompensa
    ses partisans berbères en leur octroyant des fiefs en Andalousie, les
    Zirides reçurent le district d'Elvira, la vega du Haut-Genil avec les
    massifs qui la bordent, c'est-à-dire, une bonne partie de l'Andalousie
    orientale. La capitale du district était la ville d'Elvira auprès de la
    sierra du même nom. Mais plus au Sud, près du confluent du Genil et du
    Darro, sur une colline dominant une riche plaine et appuyée à la montagne,
    Grenade, surtout peuplée de juifs, tendait à prendre le pas sur Elvira.
    Zawi et son clan trouvaient à ce site toute sorte d'avantages: il com
    mandait de riches campagnes qui leur assureraient de beaux et stables
    revenus. La position de la ville et celle de la colline de la Sabika qui la
    dominait sur l'autre rive du Darro la rendait difficile à investir et capable
    de soutenir un siège. Tous ceux qui s'étaient attachés à la fortune de
    Zawi, Berbères ou Andalous, se bâtirent des maisons. Grenade se déve
    loppa rapidement au détriment d' Elvira qui tomba bientôt en ruine x.
    Mais tandis que se bâtissaient les nouvelles demeures de Grenade,
    d'autres bandes armées au service d'un prétendant oméiyade, Abd
    ar-Rahman al-Mourtada, qui venait du Levant appuyé sur des affranchis
    amirides et des Zénètes, arrivèrent devant Grenade et sommèrent les
    Zirides de leur abandonner la ville. Ceux-ci refusèrent: attaquant leurs
    adversaires, ils les mirent en déroute au premier choc et les poursuivirent
    en recueillant un riche butin. Par cette rapide victoire l'installation des
    Zirides à Grenade fut désormais consolidée. Il semble que Zawi, à la
    faveur de son succès, agrandit son territoire, désormais indépendant des
    califes fantômes qui apparaissaient et disparaissaient dans les troubles
    de la fitna.
    Mais Zawi ne se sentait pas en sécurité dans ce pays où les Sanhaja
    ne pouvaient avoir l'appui des Andalous et risquaient à tout moment
    d'être en butte à l'hostilité des Zénètes. A l'annonce que l'émir ziride
    d'Ifriqiya, Badis b. Al-Mansour, venait de mourir, il décida, malgré l'oppo
    sition de son fils, de partir pour l'Ifriqiya afin de s'assurer la succession
    de Badis ou de s'associer au nouveau souverain. Il laissa le gouvernement
    de l'émirat à son fils Habbous après s'être assuré de la fidélité de ses
    contribules sanhajiens. Arrivé à Kairouan, Zawi ne tarda pas à être
    empoisonné. Mais la principauté qu'il avait fondée à Grenade devait
    durer, sous des princes de son sang, jusqu'en 1090. Ce royaume berbère,
    un des plus anciens en date des états musulmans du XIe siècle, vécut
    dans le même cadre et avec la même dynastie pendant trois quarts de
    siècle.
    Comme tous les émirats du XIe siècle, il dut souvent lutter pour
    se maintenir contre les attaques de ses voisins, plus encore que pour
    agrandir son territoire. Il enleva Malaga aux Hammoudides et la reprit
    aux Abbadides de Seville qui avaient réussi à s'en emparer. La petite
    principauté d'Almeria fut parfois vassale de Grenade. Les relations
    avec le royaume de Tolède furent presque toujours bonnes. Ainsi
    jusqu'en 1071, le royaume ziride vécut sans crise grave. Après la prise
    de Tolède par Alphonse VI, en 1085, Abd Allah dut payer tribut au roi
    chrétien. Il fut ensuite entraîné avec tous ses voisins dans la terrible
    aventure que constitua pour l'Espagne musulmane l'intervention, puis
    la conquête almoravides. Comme Al-Motamid de Seville, Abd Allah fut
    déposé en 1090 et exilé au Maroc. En quatre-vingt huit ans, quatre
    souverains se succédèient à Grenade: Zawi b. Ziri (1012-1019), Habbous b.
    Maksan (1019-1038), Badis b. Habbous (1038-1073), Abd Allah b. Badis
    (1073-1090).
    Par Henri TERRASSE
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