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La crise mondiale plombe le gaz algérien

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  • La crise mondiale plombe le gaz algérien

    Le sort semble s’acharner sur Sonatrach. Après les scandales de corruption et la baisse de la production, la société nationale des hydrocarbures fait face aux pressions, fortes, de ses clients concernant les prix du gaz.

    Le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a reconnu, lui-même, qu’il est difficile pour l'Algérie de préserver les prix du gaz dans un contexte de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix. “Notre marge de manœuvre est difficile, car il n'y a pas de reprise économique forte et lorsqu'il n'y a pas de reprise forte, commander le marché n'est pas uniquement l'apanage de Sonatrach”, a indiqué M. Zerguine, cité, hier, par l’APS. Pour rappel, le groupe d’énergie italien, Edison, contrôlé par le français EDF, a indiqué, fin avril dernier, avoir obtenu en justice la révision à la baisse des prix d'un contrat de fourniture de gaz naturel avec le groupe Sonatrach. Edison avait réussi auparavant à faire plier le russe Gazprom.
    Le recours du groupe italien contre Sonatrach avait été initié en août 2011 dans le cadre de la renégociation de contrats de gaz à long terme. Sonatrach a perdu cet arbitrage à cause d’une clause dite de bouleversement, prévue par le contrat de vente de gaz à Edison et qui prévoit une révision à la baisse lorsqu’il y a changement des conditions économiques. “Les contrats même bien ficelés, accordant des droits à Sonatrach, incluent malheureusement une clause admissible sur le marché de l’énergie et chez tous les partenaires qui consiste à revoir les prix lorsqu'il y a bouleversement des marchés”, a expliqué Abdelhamid Zerguine.
    Edison n’est pas le seul opérateur à faire pression sur Sonatrach pour revoir à la baisse le prix du gaz. “L'effet domino est là, il n’y avait pas qu’Edison qui a demandé à revoir les prix, il y a aussi l’ENI et GNF (Gas Natural Fenosa)”, a précisé le P-DG de Sonatrach.
    “Avec ENI, nous sommes en passe de revoir les accords pour la troisième fois en deux ans”, a indiqué le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures. Pour autant, Abdelhamid Zerguine estime que cet effet domino qui ne devrait pas impacter certains contrats gaziers, liant son groupe à des clients européens. “Aujourd'hui, nous considérons qu'il n’y a pas de bouleversements pour certains marchés. Nous sommes en train de nous battre pour ne pas admettre des réductions pour ces contrats d'approvisionnement”, a-t-il indiqué. Dans les contentieux sur les prix du gaz, “Sonatrach a été des fois gagnante et des fois perdante”, rappelle son P-DG, allusion faite à l’arbitrage remporté par le groupe algérien en 2010 dans le conflit qui l'avait opposé à l'espagnol Gas Natural Fenosa sur le prix du gaz livré à l’Espagne à travers le gazoduc GME.
    Le marché du gaz, affirme-t-on, a subi de profonds bouleversements depuis plusieurs années. Dans un panorama sur les tendances à court terme de l’industrie gazière publié par l’IFP Énergies nouvelles, l’ancien Institut français du pétrole relève que les perspectives de développement de l’industrie gazière à court terme s’inscrivent dans un environnement empreint d’incertitudes (impact du ralentissement économique, concurrence entre les énergies, volatilité des prix, etc.). Le document constate que les deux principaux fournisseurs extérieurs à l’Europe (Russie, Algérie) ont vu leurs ventes vers le continent européen diminuer. L’IFP Énergies Nouvelles note “une forte baisse (-10%) attendue des livraisons de l’Algérie vers l'Italie via le gazoduc Enrico Mattei”. Le document indique que les structures et les niveaux des prix du gaz sont très différents entre les marchés régionaux et ces écarts ont continué à s'amplifier en 2012. Aux États-Unis, le prix Henry Hub a atteint des niveaux historiquement bas cette année à moins de 3 dollars/MBtu en raison de l’abondance de l’offre. Il devrait, à court terme, retrouver un équilibre à environ 4 dollars/MBtu, plus en ligne avec les coûts de production des gaz de schiste. La part de spot en Europe se situe désormais entre 20% et 50% suivant les pays. À court terme, les livraisons au prix spot vont probablement représenter plus de la moitié de l'approvisionnement gazier européen. Les processus de renégociation et les révisions à la baisse du prix du gaz ou du GNL se sont multipliées, soit à l’amiable, soit par la voie d'arbitrages. Mais la fiabilité et la maturité des marchés spot en dehors des États-Unis sont encore aujourd’hui parfois contestées.
    Le ministre de l’Énergie avait mis en garde contre une libéralisation des marchés gaziers internationaux basés sur le spot et plaide pour des contrats gaziers à long terme qui permettent d'assurer la rentabilité des investissements engagés par les producteurs, et qui garantissent la sécurité d’approvisionnement au profit des pays consommateurs. Mais bousculée par ses concourants, le Qatar et la Russie, Sonatrach se retrouve obligée de faire des concessions pour sauvegarder ses parts de marché
    liberté
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