Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Festival de Cannes : Merci monsieur Kéchiche

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Festival de Cannes : Merci monsieur Kéchiche

    Marianne Lundi 27 Mai 2013 à 16:35

    La France n’avait pas remporté la Palme d’or depuis « Entre les murs » de Laurent Cantet il y a 5 ans. Le réalisateur Abdellatif Kechiche lui en a offert une autre hier soir avec « la Vie d’Adèle ». Un grand film d’amour lesbien, loin de toute arrière-pensée militante.

    Par Danièle Heymann


    La Palme d’or du 66ème Festival de Cannes a donc été décernée à « La Vie d’Adèle », le cinquième film d’Abdellatif Kechiche, et en même temps - le président du jury, Steven Spielberg a tenu à le préciser -, à ses deux interprètes principales, les vaillantes Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. Cette Palme, sans chauvinisme, sans y voir un manifeste d’aucune sorte, on l’espérait fort, jusqu’au dernier instant on l’a tenue pour incertaine.

    Elle couronnait un grand film d’amour et d’apprentissage adapté (très) librement d’une bande dessinée de Julie Maroh Le bleu est une couleur chaude. Lorsque le film qui ose et assume une durée de 2 heures 58 minutes, commence avec Adèle à 15 ans, elle a tout à apprendre, à découvrir. C’est un grand bébé vorace, et Adèle Exarchopoulos est tellement ce personnage-là, tellement cette personne-là, que le film va devenir sa vie, « La vie d’Adèle ».

    A la fin, des années plus tard - et Kechiche, aura réussi à la faire grandir, mûrir, sans artifices, de l’intérieur -, elle aura aimé, elle aura souffert, elle sera devenue elle-même, aura réalisé son ambition modeste et belle, devenir maîtresse d’école.

    Education, transmission, poids de l’environnement social, il y a tout cela dans « La vie d’Adèle », comme toujours dans le cinéma de Kechiche, dont il serait infiniment réducteur de dire qu’il a dépeint uniquement une passion saphique entre une lycéenne innocente et une étudiante aux beaux-arts un peu plus âgée.

    Lorsqu’Adèle rencontre l’intrigante Emma, l’artiste aux cheveux bleus, à qui Léa Seydoux apporte une foudroyante séduction, elle ne comprend pas ce qu’elle éprouve, et c’est très beau.

    Coup de foudre, bonheur, rupture, chagrin, c’est le lot commun, exaltant et douloureux de tout amour, et le genre ne change rien.

    Oui, c’est vrai, rarement, sinon jamais aura-t-on vu d’aussi près, d’aussi nu, deux corps de femmes enlacés. D’aussi près de leur désir, de leur plaisir. Erotisme, sans aucun doute. Voyeurisme, en aucun cas.

    Tandis qu’à Paris on manifestait encore et encore contre le mariage pour tous, le jury de Cannes délibérait et récompensait donc la liberté et la douleur d’aimer vécues par deux jeunes femmes. Pour certains, la coïncidence a évidemment parue troublante pour ne pas dire militante. Abdellatif Kechiche, interrogé affirmait que ni pendant l’écriture, ni pendant le tournage de son film qui avait duré quatre mois, il n’avait pensé « à ça ».

    Et le président Spielberg, a très calmement clos le débat hier soir : « La politique ne s’est pas invitée dans la salle des délibérations ». Après le palmarès, à la question triviale d’un inquisiteur armé de micro qui lui demandait : « Au fait, dans le film, vous avez vraiment fait l’amour ? », la petite Adèle Exarchopoulos, 19 ans, répondait, pour sa part, crânement, superbement : « On a fait l’amour, oui, avec le cœur ». « La vie d’Adèle » sera sur les écrans le 9 octobre.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    ouais tu m'étonnes, il tombe à pic ce film pour les sympathisants du mariage gay !!!

    Commentaire

    Chargement...
    X