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Les plus vieilles traces d’occupation humaine en Afrique du Nord

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  • Les plus vieilles traces d’occupation humaine en Afrique du Nord

    Les plus vieilles traces d’occupation humaine en Afrique du Nord
    L’Afrique du Nord est vraisemblablement la région que les hominidés occupèrent avant leur sortie du
    continent africain. Plusieurs sites du Paléolithique ancien, signalés durant les décennies 1950 et 1960, sont
    considérés comme des traces d’une très vieille présence des hominidés dans cette région. Jusqu’à
    récemment, toutefois, des recherches modernes n'ont pas été entreprises dans ces gisements très anciens,
    et il y a eu un manque d'informations fiables concernant leurs cadres stratigraphique, chronologique et
    paléoenvironnemental. De plus, les aspects relatifs à l'adaptation des hominidés et l'écologie accessible par
    les méthodes modernes n'ont pas été abordés.
    Afin de mettre à jour nos connaissances sur la plus vieille occupation humaine en Afrique du Nord,
    de nouvelles recherches sont actuellement menées dans le site de l'Ain el-Hanech situé sur les Hauts
    Plateaux d'Algérie orientale. Le principal objectif de ces nouvelles recherches est d'explorer le caractère de
    l'occupation des hominidés dans cette région en mettant l’accent sur leurs comportements en rapport avec
    l'écologie. Les travaux entrepris à Ain el-Hanech consistent essentiellement en des prospections
    systématiques de la région, des fouilles à l'Ain el-Hanech et dans des localités avoisinantes nouvellement
    découvertes, l'étude de la stratigraphie et la recherche de critères chronologiques, la reconstitution des
    paléoenvironnements et l'exploration de l'adaptation des hominidés.
    Les conclusions préliminaires dégagées de ces recherches sont: 1) la présence d'hominidés dans
    cette région est oldowayenne et est datée de 1,8 Ma, suggérant une présence plutôt très ancienne des
    hominidés par rapport à celle qui est communément admise; 2) sur le plan des paléoenvironnements, la
    région du site reflète un milieu de plaine alluviale supportant un milieu de savane et une végétation de type
    C3 analogue à celle qui prévaut actuellement en région méditerranéenne; 3) la faune de savane recueillie
    est composée d'équidés, éléphant, rhinocéros, hippopotame, suidé, gazelles, buffle et autres grands
    bovidés, et carnivores; 4) le site témoigne d'occupations saisonnières des hominidés sur les bords d'une
    rivière probablement pour assurer leur subsistance ; de tels emplacements fournissaient une abondante
    matière première pour manufacturer des outils et la biomasse pour acquérir la nourriture; 5) de nombreux
    ossements portent des modifications faites soit par les hominidés (fractures et traces de découpe) soit par
    des carnivores (traces de dents) suggérant, qu'à l'instar des sites pliopléistocènes d'Afrique orientale
    notamment le site FLK Zinj (Olduvai, Tanzanie), l'existence d'une compétition entre les hominidés et
    carnivores pour le premier accès à la nourriture animale; 6) les assemblages lithiques, particulièrement en
    calcaire et silex, incorporent des galets taillés variés (choppers, polyèdres, subsphéroïdes et sphéroïdes),
    éclats entiers, fragments variés et pièces retouchées occasionnelles ; l'industrie d'Ain Hanech peut être
    considérée comme une variante nord-africaine du complexe industriel oldowayen ; 7) plusieurs artefacts
    lithiques essentiellement des éclats bruts portent des microtraces d'utilisation, notamment des poils de
    viande indiquant que le site fut un lieu d'acquisition et de traitement de la biomasse animale; 8) les bifaces
    acheuléens ne sont pas associés avec le matériel oldowayen, ils représentent plutôt une phase postérieure
    d'occupation humaine.
    par :Mohamed SAHNOUNI
    dz(0000/1111)dz
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