L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réunit aujourd'hui à Vienne (Autriche) pour décider, si elle modifie, ou non, son objectif de production. De l'avis général, c'est plutôt un statu quo qui devrait émerger pour maintenir à 30 millions de barils par jour le plafond de production de ses douze membres. Le niveau des cours « n'impacte pas négativement la reprise de l'économie mondiale et nous le considérons comme convenable et équitable », a estimé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazroui, résumant la position de l'Arabie saoudite, du Koweït ou de l'Irak. Le cours du brent est stable depuis plusieurs mois autour de 100 dollars le baril.
« Trois craintes »
Les pays membres de l'Opep ont besoin de ces prix élevés pour financer leurs dépenses publiques, mais les investisseurs s'interrogent, eux, sur l'impact du pétrole de schiste américain sur le marché mondial. « Comme les Russes, les pays de l'Opep ont été dans le déni pendant longtemps. Ils ont commencé à prendre peur fin 2012 quand ils ont vu qu'il n'y avait pas seulement du gaz de schiste aux Etats-Unis, mais aussi du pétrole », observe Denis Florin, directeur associé de Lavoisier Conseil. L'an dernier, la production de brut des Etats-Unis a augmenté de 1 million de barils par jour (Mbj), à 9,1 Mbj, « la plus forte augmentation jamais observée par un pays hors de l'Opep », a récemment indiqué l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les Etats-Unis produiront 11,9 millions de barils par jour en 2018, soit une hausse de 30 % sur la période, prévoit l'AIE, qui souligne ainsi que l'essentiel de la croissance de la production mondiale viendra des Etats-Unis et de l'Irak.
Le boom américain suscite « trois craintes pour les pays de l'Opep : sur leurs parts de marché en volume, sur les prix et sur la géopolitique », estime Denis Florin. Les conséquences peuvent aussi fortement varier d'un pays à l'autre. « Le pétrole de schiste est un pétrole léger ("light tight oil") qui peut se substituer au pétrole du Nigeria », note Olivier Appert, président de l'IFP Energies Nouvelles.
Autoriser l'exportation
Beaucoup dépendra aussi de l'issue du débat aux Etats-Unis sur l'autorisation d'exporter son pétrole. « Certains jugent qu'il serait absurde pour les Etats-Unis d'exporter leur pétrole comme une matière première, alors que les bas prix domestiques favorisent leur réindustrialisation », poursuit Denis Florin. Un acteur du secteur tempère de son côté les prévisions de l'AIE, pointant les risques d'une moindre acceptabilité des forages par les populations. Et souligne que la marge est encore importante avant que les Etats-Unis deviennent autosuffisants - l'AIE estime que les Etats-Unis pourraient devenir exportateurs nets vers 2030. Au-delà du pétrole de schiste américain, d'autres facteurs peuvent modifier les équilibres. « Un signal inquiétant pour l'Opep est le ralentissement de la croissance », juge ainsi Olivier Appert
les échos
« Trois craintes »
Les pays membres de l'Opep ont besoin de ces prix élevés pour financer leurs dépenses publiques, mais les investisseurs s'interrogent, eux, sur l'impact du pétrole de schiste américain sur le marché mondial. « Comme les Russes, les pays de l'Opep ont été dans le déni pendant longtemps. Ils ont commencé à prendre peur fin 2012 quand ils ont vu qu'il n'y avait pas seulement du gaz de schiste aux Etats-Unis, mais aussi du pétrole », observe Denis Florin, directeur associé de Lavoisier Conseil. L'an dernier, la production de brut des Etats-Unis a augmenté de 1 million de barils par jour (Mbj), à 9,1 Mbj, « la plus forte augmentation jamais observée par un pays hors de l'Opep », a récemment indiqué l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les Etats-Unis produiront 11,9 millions de barils par jour en 2018, soit une hausse de 30 % sur la période, prévoit l'AIE, qui souligne ainsi que l'essentiel de la croissance de la production mondiale viendra des Etats-Unis et de l'Irak.
Le boom américain suscite « trois craintes pour les pays de l'Opep : sur leurs parts de marché en volume, sur les prix et sur la géopolitique », estime Denis Florin. Les conséquences peuvent aussi fortement varier d'un pays à l'autre. « Le pétrole de schiste est un pétrole léger ("light tight oil") qui peut se substituer au pétrole du Nigeria », note Olivier Appert, président de l'IFP Energies Nouvelles.
Autoriser l'exportation
Beaucoup dépendra aussi de l'issue du débat aux Etats-Unis sur l'autorisation d'exporter son pétrole. « Certains jugent qu'il serait absurde pour les Etats-Unis d'exporter leur pétrole comme une matière première, alors que les bas prix domestiques favorisent leur réindustrialisation », poursuit Denis Florin. Un acteur du secteur tempère de son côté les prévisions de l'AIE, pointant les risques d'une moindre acceptabilité des forages par les populations. Et souligne que la marge est encore importante avant que les Etats-Unis deviennent autosuffisants - l'AIE estime que les Etats-Unis pourraient devenir exportateurs nets vers 2030. Au-delà du pétrole de schiste américain, d'autres facteurs peuvent modifier les équilibres. « Un signal inquiétant pour l'Opep est le ralentissement de la croissance », juge ainsi Olivier Appert
les échos
Commentaire