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    Le gouvernement cible la niche du commerce extérieur des banques privées
    QO du 04/06/2013 par Yazid Taleb


    Les autorités algériennes devraient annoncer au cours des prochaines semaines une série de mesures destinées à encadrer plus efficacement le financement du commerce extérieur algérien, apprend-on de source bien informée. En ligne de mire, les banques privées qui ont profité de l'effet d'aubaine du Credoc.

    Un texte allant dans ce sens serait actuellement au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement. Les premières cibles pourraient être des banques privées auxquelles on reproche de s'être spécialisées excessivement, pour nombre d'entre elles, dans le financement des importations. A l'origine des mesures en préparation, le constat quela généralisation du crédit documentaire (Credoc) imposé voici plus de 3ans n'a pas pu empêcher les importations de continuer à augmenter de près de 50% depuis cette date,ni la structure des importations d'évoluer en faveur des biens de consommation et au détriment des biens d'équipement. L'imposition du Credoc comme moyen de paiement unique des importations n'a pas permis d'atteindre l'objectif recherché qui était le contrôle de la croissance des importations. La mesure a eu pour conséquence imprévue d'inciter fortement au renforcement de la spécialisation des banques privées dans un financement du commerce extérieur devenu extraordinairement rentable. Cette généralisation de Credoc serait aussi à l'origine, et cette fois c'est l'ensemble du secteur bancaire qui est en cause,d'un renchérissement des importations responsable d'une partie non négligeable de la flambée inflationniste constatée depuis près de 2 ans.

    UNE SPECIALISATION DES BANQUES PRIVEES

    Aucune information n'est donnée officiellement sur ce sujet très sensible par la Banque d'Algérie mais un banquier nous assurait récemment que plus de la moitié du commerce extérieur est aujourd'hui financée par les banques privées. Une proportion qui contraste fortement avec leur poids dans les actifs bancaires qui ne dépasse pas 10% actuellement. Ce résultat est généralement attribué à la célérité qui caractérise l'exécution des opérations de financement par les banques privées, un argument qui semble avoir séduit beaucoup de clients. Sur la quinzaine de banques privées actuellement présentes sur la place, seules les plus importantes d'entre elles, à l'image de Société générale Algérie ou de BNP Paribas voire d'El Baraka ou de la Gulf Bank, auraient fait un réel effort de diversification de leurs activités. La plupart des petits établissements privés auraient au contraire accentué la priorité réservée au financement du commerce extérieur dans la période la plus récente. Résultat de cette quasi-spécialisation, un banquier de la place estime que le commerce extérieur procure aujourd'hui suivant les établissements «entre 50 et 85% du PNB bancaire».

    LES COMMISSIONS BANCAIRES EN QUESTION

    A défaut d'une remise en cause pure et simple de l'obligation du recours au crédit documentaire - cette dernière faisant, selon diverses sources, partie des «tabous présidentiels» - ce sont essentiellement les rémunérations prélevées par les banques qui seraient dans le collimateur du gouvernement. Les coûts de confirmation sont jugés «très élevés» - on parle d'un montant de 500 euros pour un crédit documentaire de 50 000 euros - comparativement à un mode de règlement classique comme le transfert libre désormais banni par la réglementation algérienne et qui représente pourtant selon des estimations d'experts plus de deux tiers du commerce mondial. Notre interlocuteur souligne également le caractère particulièrement élevé, voire «choquant», des commissions de change prélevées par les banques privées qui atteignent «entre 1et 2% alors que la commission de la Banque d'Algérie ne dépasse pas 0,1%».

    Les rémunérations substantielles prélevées par l'ensemble des banques de la place n'auraient «quasiment aucune contrepartie en terme de service rendue» et seraient «plus de 10 fois supérieure à la normale». Une situation qui ne serait pas non plus sans conséquence sur le niveau général des prix. Notre banquier estime «entre 1 et 2 points d'inflation» l'impact des commissions bancaires prélevées dans le sillage de la généralisation du Credoc.

    PRIORITE AU FINANCEMENT DE L'INVESTISSEMENT

    Des «performances» qui ne sont manifestement pas du goût du régulateur du secteur.

    Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci rappelait en substance voici quelques mois aux banquiers privés que «les agréments leur ont été délivrés pour faire de l'intermédiation bancaire,c'est-à-dire principalement pour collecter l'épargne et financer l'investissement». Un rappel en guise d'avertissement qui devrait donc être suivi prochainement de mesures destinées à rendre l'activité de financement du commerce extérieur nettement moins attractive. Le principal objectif des autorités algériennes est réorienter l'ensemble des banques et notamment les banques du secteur privé vers le financement des PME, chantier de longue haleine dans lequel les résultats enregistrés au cours des dernières années restent très décevants.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Encore une preuve s'il en est encore besoin de l'inneficacité des mesures prises en 2009, annoncées comme historiques. La régulation par la bureaucratie...
    Othmane BENZAGHOU

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