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Kahina une reine berbère

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  • Kahina une reine berbère

    Au commencement du Maghreb arabisé était la Kahina.


    Une femme berbère (décédée en 704), dite reine, polarise la résistance à l'envahisseur arabe après la mort de Kusayla en 686, qui avait, le premier, tenu tête aux orientaux déferlant sur "le lointain perfide", selon l'image attribuée au calife Omar. Toutes les dates sont incertaines, sauf celle de 697 (reprise de Carthage par les Byzantins avant de perdre la ville en 698, définitivement), comme le note Charles Diehl.

    En outre, nous sommes aussi bien dans l'histoire que dans le mythe. Très nombreux sont ceux qui ont écrit sur l'héroïne berbère. On a parlé d'elle comme de la Déborah berbère, de la Jeanne d'arc du Maghreb.

    Les écrivains arabes, eux, ont voulu montrer que Berbères et Arabes se sont vite mis d'accord et que l'union est parfaite; mais la vérité est tout autre. Tandis que, dans l'Algérie occidentale, se reconstituaient de grandes confédérations berbères, les Arabes venus d'Égypte pénétrèrent, dès 647, dans le Maghreb. Mais ce fut seulement en 683 que la grande armée de Sidi 'Oqba en entreprit la conquête. Byzantins et Berbères, souvent alliés, résistèrent de leur mieux.

    L'histoire a conservé le nom de deux de leurs chefs : Kosayla qui reprit même aux Arabes la citadelle de Kairouan et la Kahina qui défendit l'Aurès. Vainqueurs, les Arabes réussirent à installer leur autorité sur l'ensemble du pays et se constituèrent en caste aristocratique dominante. En outre, ils surent détourner l'ardeur belliqueuse des Berbères en les entraînant à la conquête de l'Espagne.

    Une vigoureuse campagne de propagande religieuse provoqua l'adhésion des populations à l'islam, mais les conversions ne furent pas toujours très sincères : un texte célèbre d'Ibn Khaldoun n'affirme-t-il pas que les Berbères apostasièrent douze fois ? Il est vrai que, même convertis, ils étaient traités par leurs vainqueurs comme des infidèles : à partir du VIIIe siècle ils furent assujettis aux mêmes impôts que ceux-ci. Les Berbères s'opposèrent à cette domination étrangère, et recoururent notamment à la protestation religieuse. Ils se jetèrent d'abord dans le kharijisme, hérésie musulmane à tendance puritaine et égalitariste qui prétendait faire désigner par le peuple le chef de la Communauté islamique.

    Les kharijites expulsèrent les Arabes du Maghreb central et constituèrent de véritables théocraties indépendantes. Tel fut le petit royaume ibadite de Tahert (Tagdempt près de Tiaret) fondé par Ibn Roustem à la fin du VIIIe siècle et qui ne fut détruit qu'en 911 par l'armée fatimide, alors maîtresse de Kairouan. (LA KAHINA) Surnom de la "reine des Aurès" signifiant "la Prophétesse".


    Al-Kahina régna sur plusieurs tribus de Berbères de l'Aurès, dont la sienne propre, celle des Djarawa, de 685 environ à 704 ou 705. À la fin du VIIe siècle, l'Afrique du Nord voit s'affronter trois forces : les Byzantins d'abord, solidement implantés sur les côtes, avec Carthage surtout et Septem (Ceuta) comme points d'appui ; les Arabes, ensuite, qui arrivent de l'est et tentent de pénétrer en Ifriqiyya (actuelle Tunisie) et, de là, dans tout le Maghreb (Occident) ; les Berbères habitants des lieux, groupe homogène du point de vue ethnique mais profondément divisé selon qu'ils sont nomades ou sédentaires, agriculteurs ou citadins commerçants. Carthage tombe (695) devant Hasan ibn al-Nu'man al-Ghassani, nouveau gouverneur de l'Ifriqiyya. L'empereur Léontios réussit à reprendre la ville, mais seulement pour trois ans. De son côté la Kahina parvient à refaire l'unité berbère autour de sa personne et de sa tribu. Elle écrase l'armée d'Ibn al-Nu'mân, sur les bords de la Miskiyâna (près de Tébessa) dans le Constantinois et la repousse en Tripolitaine. En 798, Ibn al-Nu'man reporte ses efforts sur Carthage qu'il enlève, mettant les Byzantins en déroute : la maîtrise des mers dans le bassin occidental de la Méditerranée passe aux Arabes.

    Ibn al-Nu'man fonde Tunis. Un seul obstacle se dresse encore devant l'avance des Arabes vers l'ouest : la Kahina et le royaume qu'elle a constitué au Maghreb. Âme d'une résistance intransigeante, elle aurait pratiqué la politique désespérée de la terre brûlée, saccageant le pays, détruisant les villes et brûlant les plantations pour en détourner les Arabes et les décourager. Cette politique lui aliène la population sédentaire, tant citadine (grecque et berbère) que campagnarde.

    Ibn al-Nu'man tire parti de cette situation, réclame et reçoit des renforts armés que le calife 'Abd al-Malik vient de lui envoyer (702) et reprend l'offensive; Certaines sources le prétendent. La bataille eut lieu à Tabarqa. La Kahina y fut vaincue et décapitée (en 704/05) au lieu dit depuis Bir al-Kahina (le puits de la Kahina). La voie vers l'Atlantique était ouverte aux Arabes. L'histoire de cette femme fougueuse et indomptable (la "Déborah berbère") est en grande partie légendaire : les romanciers s'en sont emparés.


    Source : kdanoun.********
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    C'est pas Kahena c'est Dihya, Kahena ça veut dire sorcière pour la stigmatiser

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    • #3
      Kahena ça veut dire sorcière pour la stigmatiser
      Possible mais Kahena en arabe ne veut pas dire sorcière mais prêtresse. Kahena étant le féminin de kahen=prêtre.
      "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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      • #4
        @Hben

        C'est un peu plus nuancé en réalité.

        Le Paganisme arabe ne connaissait pas un clergé aux formes standards et organisées, et il n'y avait pas de "prêtres" au sens stricte du terme. Il existait juste une catégorie de servants qui s'attachaient à tel ou tel sanctuaire (sâdin, pl. sadana), mais plus sous une forme clanique et tribale que proprement cléricale.

        En fait, en Arabie ancienne, le mot kahana (pl. de kâhin) désignait les "devins" et non les prêtres au sens hébreu du terme (kôhen, pl. kôhanîm). Il s'agissait d'une sorte de chamans, réputé "inspirés" ou en relation avec l'autre monde et qui avaient réputation de pouvoir deviner l'avenir ou influer sur le présent par le biais des jinns et de la magie. On pourrait donc les assimiler plus aux sorciers et sorcières de la culture occidentale qu'aux prêtres d'une religion à proprement parler, et cette connotation du mot kâhin sera encore plus accentuée avec l'avènement de l'Islam.

        Il y avait pas mal de femmes parmi les kahana d'Arabie, et il s'agit d'un phénomène très ancien. Or, il en était de même chez les Berbères et les premiers arabes n'ont ainsi trouvé aucune difficulté à assimiler celle qui se nommerait Dihya parmi sa tribu à une de leurs anciennes kahîna parmi les leurs. En un mot, le titre était bien péjoratif et il tendait à accentuer le caractère païen et "barbare" du personnage face à l'Islam conquérant.
        Dernière modification par Harrachi78, 06 juin 2013, 16h38.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Gisele Halimi - La Kahina

          dz(0000/1111)dz

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          • #6
            Kahina féministe

            Tous les moyens sont bons .................!!!
            Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country. John F. Kennedy

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            • #7
              Bonjour,

              Horizon, quels moyens?

              Le féminisme n'est pas une maladie, c'est à la base le droit d'exister au même titre que les hommes ni plus ni moins. Comme toutes les notions, elle a pu être mêlée à toutes les sauces.

              Je pense que Gisèle Halimi, voulait juste dire que c'était une femme libre, accomplie, ce qui est inimaginable pour les femmes arabes même aujourd'hui.

              De ce point de vue en effet on peut dire que Dihiya avait beaucoup d'avance.
              Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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              • #8
                Bonjour Megane,

                Oui effectivement Kahina était une femme libre et guerrière, mais "l'utiliser" pour défendre le féministe d'aujourd'hui c'est un peu tiré par les narines
                Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country. John F. Kennedy

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                • #9
                  @Mégane

                  De tels jugements sur la personne de la concernés demeurent néanmoins du domaine de la spéculation, car nous ne disposons pas d'éléments (historiques) suffisants sur elle pour savoir quelle fut sa condition réelle et celle de sa société à l'époque.

                  Donc, l'objection émise par HORIZON ne manque pas de sens, et je trouve léger de faire ainsi des raccourcis entre le personnage de la Kahina et des thèmes de notre époque comme le féminisme.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    raccourcis entre le personnage de la Kahina et des thèmes de notre époque comme le féminisme
                    Je ne suis pas du tout féministe et il n'est pas exclu que j'écrive quelques bêtises. Mais si le féminisme consiste à défendre l'égalité des sexes, à et promouvoir l'idée que les femmes ont les mêmes facultés que les hommes, il me semble que le lien entre Kahina et le féminisme est évident. Cette femme s'est quand même illustré dans un rôle habituellement réservé aux hommes et y a montré autant de capacités que ces derniers. La reine Kahina reste à ce titre une des plus belles illustrations des thèses féministes modernes de mon point de vue.

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                    • #11
                      Harrachi

                      et je trouve léger de faire ainsi des raccourcis entre le personnage de la Kahina et des thèmes de notre époque comme le féminisme.
                      Tout est dans la définition du féminisme et on sait qu'il n y a pas un seul mais plusieurs féminisme. Si on le ramène à son sens le plus ancien, le plus juste, dans ce cas il n'y a aucune incohérence à ce que dis Gisèle halimi.
                      Car encore aujourd'hui après plusieurs siècle, il est encore inimaginable de trouver une femme à la tête d'un état au Maghreb(cela est même parfois sujet de moquerie et de mépris d'évoquer ce genre d'eventualités chez nous), cela suffit largement à dire qu'elle était en avance.

                      Bani-l'insane


                      Mais si le féminisme consiste à défendre l'égalité des sexes, à et promouvoir l'idée que les femmes ont les mêmes facultés que les hommes, il me semble que le lien entre Kahina et le féminisme est évident. Cette femme s'est quand même illustré dans un rôle habituellement réservé aux hommes et y a montré autant de capacités que ces derniers. La reine Kahina reste à ce titre une des plus belles illustrations des thèses féministes modernes de mon point de vue.
                      C'est exactement ce message là que je voulais faire passer, merci.
                      Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                      • #12
                        Tout est dans la définition du féminisme et on sait qu'il n y a pas un seul mais plusieurs féminisme.
                        C'est juste et d'ailleurs les premières féministes en France au début du siècle : défendait leur droit à être femme au foyer et mère. Et je vous jure que ce n'est pas une blague.

                        Je pense qu'il faut arrêter les anachronismes : la Kahina et le féminisme actuelle faut pas abuser non plus. Dire que la figure de la Kahina est un symbole pour les féministes aujourd'hui serait plus juste.
                        Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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                        • #13
                          La Kahina et le féminisme actuelle faut pas abuser non plus. Dire que la figure de la Kahina est un symbole pour les féministes aujourd'hui serait plus juste.
                          Arbrefracom je ne vois pas la différence.

                          Anyway, le fait qu'une femme comme elle ait existé et que des siècles après les femmes continuent à être piétinées et rabaissées sur cette même terre sur laquelle elle avait vécu et regné est quand même une bonne claque.

                          On peut dire ce qu'on veut, mais les femmes chez nous sont loin très loin d'atteindre cette liberté et cette indépendance qu'avait cette femme à son époque, quelque soit la part de mythe.
                          Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                          • #14
                            @Bani l'Insane

                            ... si le féminisme consiste à défendre l'égalité des sexes, à et promouvoir l'idée que les femmes ont les mêmes facultés que les hommes, il me semble que le lien entre Kahina et le féminisme est évident ...

                            Justement il n'en est rien, car des mots comme "défendre" ou "promouvoir" impliquent une action volontariste et, avant cela, une conscience claire et assumée d'un éventuel "problème" que l'on s'attache à "régler" de manière volontaire et déterminée.

                            ... Cette femme s'est quand même illustré dans un rôle habituellement réservé aux hommes et y a montré autant de capacités que ces derniers ...

                            Idem : ne sachant pratiquement rien sur la personnalité de la concernée, et ignorant pratiquement tout sur comment était constituée sa société à cette époque et comment elle fonctionnait, affirmer que le rôle qu'elle a tenu est "inhabituel" relève de la spéculation et en aucun cas du constat historique. En un mot, c'est comme faire coller le personnage avec un moule préétabli et dire ensuite que le moule incarne le visage du personnage.
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #15
                              @Mégane

                              ... Tout est dans la définition du féminisme et on sait qu'il n y a pas un seul mais plusieurs féminisme ...

                              Personnellement, je ne connais qu'une seule définition du féminisme, et elle touche une pensée politique et un mouvement social bien défini et dont l'existence ne remonte pas à plus loin que deux siècles, trois au plus. Donc, parler d'une "féministe" avant cet temps relève déjà de l'anachronisme, et plus encore si on donne au terme une connotation politique.

                              ... Car encore aujourd'hui après plusieurs siècle, il est encore inimaginable de trouver une femme à la tête d'un état au Maghreb ... cela suffit largement à dire qu'elle était en avance ...


                              Comme déjà expliqué, mettre la chose dans l'optique historique ne pourra le rendre que plus relative, et à plus forte raison si on la projette dans une optique universelle : chez les Arabes, les tout premiers chefs que l'histoire à nommé étaient des femmes, des "prêtresses" de la même condition que la Kahina berbère mais qui ont vécu ... 1500 ans avant elle ! Renseignes-toi sur Zabibé, Shamshi ou Te'elkhunû. On pourrait aussi citer d'autres, plus célèbres ou moins éloignées dans le temps comme Balqîs de Saba, Zénobie de Palmyre, ou encore Sadjâh des Tamîm ... etc.

                              Pourrait-on donc proclamer que toutes ces reines et cheftaines étaient des "féministes" au final ?!!
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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