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Les surveillants, l’autre côté du miroir

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  • Les surveillants, l’autre côté du miroir

    A un jour de la fin des épreuves, le baccalauréat figure toujours dans le fil de l’actualité du moment avec en première ligne, l’état des candidats au sortir des centres d’examen et leur évaluation des sujets proposés. Seul bémol, l’épreuve du bac nécessite également des milliers de surveillants dont le sort, scellé d’avance, ne semble toucher personne et surtout pas ceux pour qui ils sont mobilisés.

    Et si le baccalauréat est considéré comme une épreuve, souvent délicate, à laquelle des milliers de lycéens et candidats libres se préparent tout au long de l’année, il est une facette de cet examen que peu de personnes envisagent comme aussi pénible et laborieuse que l’examen luimême, la surveillance mais aussi toute l’administration et l’organisation des centres qui plongent des milliers de fonctionnaires dans une semaine de travail et de fatigue, soldée par une rémunération de misère.

    Abla est enseignante dans une école primaire à Bouira, rencontrée à la sortie de son centre de surveillance, situé à El Hachimia, elle nous raconte son périple de surveillante du bac :

    «Ma journée commence à six heures du matin, comme je travaille à Oued El Berdi, j’ai été affectée au centre d’examen d’El Hachimia, à 25 kilomètres de Bouira où je réside. Après une lutte quotidienne avec les transporteurs afin qu’ils daignent enfin démarrer, nous arrivons à destination à temps pour rejoindre nos salles. Commence alors le travail qui se résume à se tenir debout aux côtés des quatre autres collègues, l’œil aux aguets et l’esprit alerte durant trois à quatre heures et demie d’affilée. Cela, ajouté au fait d’être constamment épiés par des observateurs auxquels nous devons des comptes en cas de bruit ou de geste suspect d’un candidat. S’impose ensuite la pause interminable qui s’étale de midi à quinze heures et durant laquelle, nous prenons un repas improbable servi dans des plateaux à la propreté douteuse aux côtés des candidats que nous venions juste de surveiller.
    Puis tous, sans exception, après cette halte cantine, nous cherchons un coin d’ombre pour passer une journée qui n’a pas fini de s’achever. La période de l’après-midi s’écoule aussi lourdement que la matinée ; nous prions que les candidats ne tardent pas, juste avant qu’il n’y ait plus de bus pour nous ramener chez nous»

    Une mobilisation qualifiée d’excessive par des enseignants, las de ne jamais avoir leur mot à dire dans l’organisation de ces épreuves qui comptent un grand nombre d’heures de travail rémunérées à près de 3 500 DA la semaine ; une broutille comparée aux dépenses de transport et parfois de nourriture qui s’imposent, ajoutés à la fatigue et au stress de journées entières de labeur.

    Des enseignants qui se sentent lésés et oubliés par toutes les instances censées se soucier de leur sort. «En tant qu’enseignants du cycle primaire, nous nous sentons de toutes parts honnis ; autant par les syndicats qui ne cherchent que les intérêts des enseignants du secondaire et du moyen, que de la part de nos responsables qui nous relèguent à chaque session au second plan dans la surveillance des classes ; les profs de lycée sont souvent surveillants principaux et nous nous retrouvons à chaque fois “subalternes” de nos collègues.

    Par ailleurs, toute l’organisation des épreuves doit changer et évoluer en prenant en compte les vrais besoins des enseignants qui doivent être considérés non pas comme des administrés mais comme des partenaires à part entière ! »

    Le Soir

  • #2
    C'est fichtrement exact!
    La semaine du BAC est la pire semaine de l'année scolaire!...
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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    • #3
      Il serait peut-être temps de réformer, voire carrément supprimer, ce mode d'examen vieux de deux siècles que nous avons hérité de l'ancien colon, d'autant qu'il est décrié même dans son propre pays d'origine. D'autres formes d'évaluation plus modernes, tel que le contrôle continu pratiqué dans de nombreux pays, sont à même de nous dispenser de cette épreuve devenue davantage synonyme de stress et de bachotage que d'une quelconque sanction de qualité d'instruction, et encore moins d'éducation...
      كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

      Commentaire


      • #4
        +1!.................
        "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

        Commentaire


        • #5
          Lombardia a dit:
          Il serait peut-être temps de réformer, voire carrément supprimer, ce mode d'examen vieux de deux siècles que nous avons hérité de l'ancien colon, d'autant qu'il est décrié même dans son propre pays d'origine. D'autres formes d'évaluation plus modernes, tel que le contrôle continu pratiqué dans de nombreux pays, sont à même de nous dispenser de cette épreuve devenue davantage synonyme de stress et de bachotage que d'une quelconque sanction de qualité d'instruction, et encore moins d'éducation...
          @Lombardia

          Oui et Non !

          Le contrôle continu existe déjà pour le passage au lycée. L'obtention ou pas du diplôme de brevet, ne conditionne plus le passage en seconde, mais plutôt sa compensation avec les notes obtenues de l'année écoulée.

          Malheureusement, çà a faire descendre drastiquement le niveau des élèves de seconde aux enfers !

          Donc, l'élimination de l'examen de passage au niveau supérieur n'est vraiment pas la solution !

          Il faut traiter la racine du mal.

          Je n'en dis pas plus.

          Si tu vis vraiment en Algérie et que t'as des enfants à l'école, au lycée ou à l'Université, tu devras savoir les vraies raisons.

          C'est la cata !

          Et je pèse mes mots !
          Dernière modification par absent, 07 juin 2013, 14h11.

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